L’avalanche d’affaires qui
tombent sur la France arrivera-t-elle à étouffer notre démocratie ?
Devant tant de scandales, finirons-nous
par succomber à la tentation de rejeter l’ensemble de la classe politique. La
politique est fondée sur la confiance. Sans elle aucune action n’est possible.
Or depuis des semaines et des semaines, c’est cette confiance qui est sapée,
détruite et c’est comme si le pire des scénarios s’inscrivait devant nous comme
un destin funeste.
Affaire Bettencourt qualifiée
d’abus de faiblesse.
Affaire Tapie : escroquerie
en bande organisée.
Affaire Kadhafi : affaire
d’Etat et enrichissement personnel.
Affaire Cahuzac : fraude
fiscale et mensonge éhonté devant le monde entier.
Affaire Karachi : mensonge
d’Etat.
Toutes ces affaires remontent inexorablement
jusqu’au plus niveau de l’Etat, des gouvernements successifs, de ceux qui un
jour ont décidé de se mettre au service de la France et qui ont trahi leur
promesse. Toute action est fondée sur la morale. C’est la morale qui oriente l’homme
dans ses décisions, et le guide. L’action politique est avant tout une affaire
de morale.
Pourtant, on sait aussi que
l’action politique peut être la pire des choses et que les motivations qui
animent un engagement personnel ne sont pas toujours fondées sur un sentiment
altruiste et gratuit.
Mais en ces temps de crise,
lorsqu’il est demandé de faire tant de sacrifices, serons nous capables
d’accepter ces travers. Ces hommes qui devraient être les plus exemplaires,
gardien de la cité et peintre de nos mœurs, ne peuvent pas devenir les pires
d’entre nous.
La responsabilité de ces hommes
est immense au regard de l’histoire.
Toutes ces affaires risquent
d’alimenter la défiance des Français envers les politiques, et plus globalement
envers la démocratie.
Heureusement, la démocratie qui a
déjà vécu par le passé de grands drames, s’en remettra.
Saluons une justice indépendante ;
des juges qui peuvent travailler. Une justice qui ne s’en laisse pas compter,
cela change beaucoup de choses dans le paysage. C’est ça aussi la démocratie.
Il faut également toujours
rappeler que la faute, c’est de commettre des actes frauduleux, pas de les
dénoncer. Une presse qui n’est pas aux ordres des puissants, qui peut faire son
travail sans pression en toute liberté est une nécessité vitale pour notre
pays. Et la séparation des pouvoirs est indispensable au bon fonctionnement de
la république.
Espérons que les principes de
liberté qui font que chaque citoyen a la possibilité d’exprimer son avis, ses
désaccords, ses rêves, continuent de nous guider.
Aujourd’hui ces principes nous
appellent à la vigilance. Veillons à ce que les valeurs de la société fondées
sur la fraternité, la liberté et l’égalité, restent gravées sur le fronton de
nos mairies. Ne succombons pas aux demandes d’autorité qui s’appuie sur un
besoin d’avoir un vrai chef qui remette de l’ordre. Ce genre de demande nous a
conduit vers de terribles catastrophes.
L’engagement dans la société est un
ferment vivant pour une amélioration des relations humaines. Cet engagement ne
doit pas connaître de fléchissements ou de replis, mais au contraire se
répandre avec une vitalité renouvelée, étant donné la persistance et, à
certains égards, l’aggravation des problèmes que nous avons devant nous.
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