Depuis 2012, 887 entreprises
industrielles ont disparu. C’est une vraie débâcle industrielle, a-t-on pu lire
dans un journal quotidien.
Les demandeurs d'emploi sont un
peu plus de 6 200 000 en France métropolitaine, 6 700 000
pour la France entière, en hausse de plus de 167 200 sur un an.
Si on calcule le seuil de
pauvreté à 50 ou à 60% du revenu médian des Français, on compte entre 5 et 8,8
millions de pauvres selon la méthode adoptée. Entre 2004 et 2014, le nombre de Français
en grandes difficultés économiques a augmenté d’un million. Selon la manière de
les décompter, le taux de pauvreté se situe entre 8 et 14% de la population.
Voilà en quelques chiffres
simples la situation dramatique actuelle de notre pays.
Le constat est terrible, il n’est
pas nouveau, et il ne fait que s’amplifier. Si on veut être honnête, il faut
dire qu’il ne date pas de 2012, mais de bien avant. Même avant 2007. La
tendance est longue et ne cesse de s’accentuer. La responsabilité de cette
situation est à reporter sur l’ensemble des hommes et des femmes qui dirigent
la France depuis des décennies, et qui à l’occasion des élections
présidentielles et législatives à venir doivent être interrogés sur ce point.
Qu’avez-vous fait depuis tant
d’années, de décennies, et que proposez-vous ?
Quelque chose ne va plus dans
notre pays. Alors que nous assistons à une vraie catastrophe économique,
sociale et bientôt écologique, il n’est pas un jour sans qu’on nous parle
d’islam, d’identité, d’étrangers désignés comme dangereux et boucs émissaires.
Nous entendons chaque jours que la
cause de toutes nos difficultés, c’est l’étranger, le réfugié.
C’est stupéfiant et ça peut faire
frémir celui qui regarde un peu vers le passé français qui n’a pas toujours été
glorieux.
Cette manière de désigner un
responsable de nos maux actuels, annonce des lendemains tragiques. Les burkiniaiseries ont occupé de manière
hystérique le devant de la scène médiatique tout l’été, pour nous cacher
l’essentiel de la situation.
La campagne présidentielle qui a
commencé ces derniers jours est stupéfiante. Tous sont d’accord pour poursuivre
dans un programme économique et social qui nous montre chaque jour sa brutalité
et son inanité. La dernière aide aux entreprises, le CICE qui a pourtant coûté
plusieurs dizaines de milliards d’euros à la nation, n’a produit tout compte
fait aucun emploi ou presque, alors qu’on nous en avait promis des centaines de
milliers.
La plupart des candidats à
l’élection veulent pourtant poursuivre dans le même sens, celui d’une purge
sociale et économique, comme par exemple la disparition des 35 heures, la
réduction des effectifs dans la plupart des entreprises, la précarité à vie et
l’allongement de l’âge de la retraite. Voilà en fait ce qui est proposé :
la chasse aux pauvres et aux chômeurs, la poursuite des aides aux entreprises
sans contrôle aucun, et un programme anti-social comme on n’en jamais vu en
France.
Tous ces programmes mortifères
nous mèneront vers plus de misères, de difficultés, de divisions. Ils ne
promettent que sang et larmes. Ils nous emprisonne dans une pensée régressive
et ferment pour longtemps l’idée même de progrès et de bonheur. Il faut
absolument changer notre manière de voir, arrêter d’être sous le diktat
d’experts économiques. Arrêter d’inventer un récit national et identitaire
mensonger dont le but est de nous endormir, de nous masquer la réalité et nous
faire oublier les vraies responsabilités.
A cet instant de la rentrée, ce
sont là des signes inquiétants qu’il faut dénoncer.
Rien ne se fera sans un souffle
nouveau fondé sur une autre idée de l’homme. Voilà l’espérance qui fera que
l’homme, malgré ses difficultés, ne rejette pas la vie et continue de l'aimer
François Baudin