jeudi 29 septembre 2016

une inquiétante rentrée

Depuis 2012, 887 entreprises industrielles ont disparu. C’est une vraie débâcle industrielle, a-t-on pu lire dans un journal quotidien.
Les demandeurs d'emploi sont un peu plus de 6 200 000 en France métropolitaine, 6 700 000 pour la France entière, en hausse de plus de 167 200 sur un an.
Si on calcule le seuil de pauvreté à 50 ou à 60% du revenu médian des Français, on compte entre 5 et 8,8 millions de pauvres selon la méthode adoptée. Entre 2004 et 2014, le nombre de Français en grandes difficultés économiques a augmenté d’un million. Selon la manière de les décompter, le taux de pauvreté se situe entre 8 et 14% de la population.
Voilà en quelques chiffres simples la situation dramatique actuelle de notre pays.

Le constat est terrible, il n’est pas nouveau, et il ne fait que s’amplifier. Si on veut être honnête, il faut dire qu’il ne date pas de 2012, mais de bien avant. Même avant 2007. La tendance est longue et ne cesse de s’accentuer. La responsabilité de cette situation est à reporter sur l’ensemble des hommes et des femmes qui dirigent la France depuis des décennies, et qui à l’occasion des élections présidentielles et législatives à venir doivent être interrogés sur ce point.
Qu’avez-vous fait depuis tant d’années, de décennies,  et que proposez-vous ?
Quelque chose ne va plus dans notre pays. Alors que nous assistons à une vraie catastrophe économique, sociale et bientôt écologique, il n’est pas un jour sans qu’on nous parle d’islam, d’identité, d’étrangers désignés comme dangereux et boucs émissaires.

Nous entendons chaque jours que la cause de toutes nos difficultés, c’est l’étranger, le réfugié.

C’est stupéfiant et ça peut faire frémir celui qui regarde un peu vers le passé français qui n’a pas toujours été glorieux.
Cette manière de désigner un responsable de nos maux actuels, annonce des lendemains tragiques. Les burkiniaiseries ont occupé de manière hystérique le devant de la scène médiatique tout l’été, pour nous cacher l’essentiel de la situation.
La campagne présidentielle qui a commencé ces derniers jours est stupéfiante. Tous sont d’accord pour poursuivre dans un programme économique et social qui nous montre chaque jour sa brutalité et son inanité. La dernière aide aux entreprises, le CICE qui a pourtant coûté plusieurs dizaines de milliards d’euros à la nation, n’a produit tout compte fait aucun emploi ou presque, alors qu’on nous en avait promis des centaines de milliers.
La plupart des candidats à l’élection veulent pourtant poursuivre dans le même sens, celui d’une purge sociale et économique, comme par exemple la disparition des 35 heures, la réduction des effectifs dans la plupart des entreprises, la précarité à vie et l’allongement de l’âge de la retraite. Voilà en fait ce qui est proposé : la chasse aux pauvres et aux chômeurs, la poursuite des aides aux entreprises sans contrôle aucun, et un programme anti-social comme on n’en jamais vu en France.
Tous ces programmes mortifères nous mèneront vers plus de misères, de difficultés, de divisions. Ils ne promettent que sang et larmes. Ils nous emprisonne dans une pensée régressive et ferment pour longtemps l’idée même de progrès et de bonheur. Il faut absolument changer notre manière de voir, arrêter d’être sous le diktat d’experts économiques. Arrêter d’inventer un récit national et identitaire mensonger dont le but est de nous endormir, de nous masquer la réalité et nous faire oublier les vraies responsabilités.
A cet instant de la rentrée, ce sont là des signes inquiétants qu’il faut dénoncer.
Rien ne se fera sans un souffle nouveau fondé sur une autre idée de l’homme. Voilà l’espérance qui fera que l’homme, malgré ses difficultés, ne rejette pas la vie et continue de l'aimer
François Baudin


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