Certains endroits dans le monde,
au cours de l’histoire, furent l’épicentre d’une complexité humaine en proie à
ses démons de puissance. Des endroits où disparaissait l’oubli du sens commun
qui dit à chacun de faire passer en premier l’Autre avant son propre égoïsme.
Avant la Première guerre
mondiale, les Balkans furent le paradigme d’une situation inextricable où des
nationalismes virulents, soutenus par des impérialismes, s’exprimaient par tous
les moyens contre d’autres impérialismes qui voulaient maintenir sur les
peuples de cette région leur domination et leur prévarication.
Actuellement, loin de l’Europe,
la mer de Chine est un lieu de tous les dangers où croisent les marines de
guerre les plus puissantes du monde équipées d’armes suffisantes pour détruire
en quelques instants tout un continent. La mer de Chine est chaude des
contradictions qu’elles renferme. Ses courants de guerre mènent
vers le Japon, Taiwan, la Chine continentale, la Corée du Nord et du Sud, et
les Etats-Unis. Pas un jour sans un incident.
Plus près de chez nous au Moyen-Orient, cette semaine un nouveau degré dans l’escalade de la
violence a été franchie. Les bombes de gaz mortels lâchées par l’aviation de
Bachar El- Assad sur sa population ont tué par
dizaines des femmes et des enfants, des civils. Crimes de guerre. Ce que les
nations avaient nommé il y a plusieurs années, la ligne rouge a été une fois de
plus franchie par le dictateur.
Jusqu’où irons-nous avant que la
mécanique de destruction mutuelle se déclenche ?
La guerre généralisée,
aujourd’hui nous l’avons tous en tête. Elle est déjà là ou presque et rôde dans
le monde. Chaque conflit localisé pourrait s’étendre au-delà de ses propres
limites dans une sorte de solidarité de morts, dans un jeu d’alliance mettant
le feu à de vastes ensembles.
En Syrie, un dictateur soutenu
par des alliés proches se bat depuis des années contre deux types d’opposition,
une première plus démocratique dirons-nous mais très faible et minoritaire, et une
autre opposition plus puissante, fanatique et meurtrière, soutenue par d’autres
dictatures locales. Ce conflit a déjà provoqué la mort de centaines de milliers
d’individus et l’exode de plusieurs millions.
D’un côté on trouve comme allié
de la Syrie l’Iran, et de l’autre côté la Turquie, l’Arabie saoudite, l’Egypte.
Chacune de ces puissances régionales a ses propres alliés plus puissants, sur
lesquels elles s’appuient pour mener les combats.
Les grandes puissances Etats
unis, Europe et Russie se battent par adversaires interposés. La Russie est
même présente et par son intervention directe elle a fortement contribué à
rétablir le Président syrien dans ses œuvres. Les puissances occidentales sont
déjà là, depuis de décennies, et interviennent directement.
Un nouveau pallier vient d’être
franchi cette semaine dans ces lieux qui furent le berceau de notre monde. Les
Etats-Unis viennent de bombarder une base aérienne en réponse au bombardement
de gaz. L’escalade tant redoutée a-t-elle commencé ?
Espérons que non. Dans cette
situation inextricable, la seule décision sage est d’arrêter immédiatement le
conflit. Ce qui devrait être la tâche de l’ONU qui a été créée à l’issue de
Seconde Guerre mondiale pour cela : prévenir les conflits. Mais l’ONU est
littéralement paralysée, et cela dès sa création par le jeu des puissances dont
l’unique objectif est de maintenir leur domination sur le monde. Exigeons le
dépôt des armes, la négociation, exigeons que l’ONU joue enfin son rôle et
qu’elle soit débarrassée de cet esprit de puissance qui ruine le monde.
François Baudin
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