vendredi 7 avril 2017

Escalade !

Certains endroits dans le monde, au cours de l’histoire, furent l’épicentre d’une complexité humaine en proie à ses démons de puissance. Des endroits où disparaissait l’oubli du sens commun qui dit à chacun de faire passer en premier l’Autre avant son propre égoïsme.
Avant la Première guerre mondiale, les Balkans furent le paradigme d’une situation inextricable où des nationalismes virulents, soutenus par des impérialismes, s’exprimaient par tous les moyens contre d’autres impérialismes qui voulaient maintenir sur les peuples de cette région leur domination et leur prévarication.

Actuellement, loin de l’Europe, la mer de Chine est un lieu de tous les dangers où croisent les marines de guerre les plus puissantes du monde équipées d’armes suffisantes pour détruire en quelques instants tout un continent. La mer de Chine est chaude des contradictions qu’elles renferme. Ses courants de guerre mènent vers le Japon, Taiwan, la Chine continentale, la Corée du Nord et du Sud, et les Etats-Unis. Pas un jour sans un incident.

Plus près de chez nous au Moyen-Orient, cette semaine un nouveau degré dans l’escalade de la violence a été franchie. Les bombes de gaz mortels lâchées par l’aviation de Bachar El- Assad sur sa population ont tué par dizaines des femmes et des enfants, des civils. Crimes de guerre. Ce que les nations avaient nommé il y a plusieurs années, la ligne rouge a été une fois de plus franchie par le dictateur.

Jusqu’où irons-nous avant que la mécanique de destruction mutuelle se déclenche ?

La guerre généralisée, aujourd’hui nous l’avons tous en tête. Elle est déjà là ou presque et rôde dans le monde. Chaque conflit localisé pourrait s’étendre au-delà de ses propres limites dans une sorte de solidarité de morts, dans un jeu d’alliance mettant le feu à de vastes ensembles.

En Syrie, un dictateur soutenu par des alliés proches se bat depuis des années contre deux types d’opposition, une première plus démocratique dirons-nous mais très faible et minoritaire, et une autre opposition plus puissante, fanatique et meurtrière, soutenue par d’autres dictatures locales. Ce conflit a déjà provoqué la mort de centaines de milliers d’individus et l’exode de plusieurs millions.
D’un côté on trouve comme allié de la Syrie l’Iran, et de l’autre côté la Turquie, l’Arabie saoudite, l’Egypte. Chacune de ces puissances régionales a ses propres alliés plus puissants, sur lesquels elles s’appuient pour mener les combats.
Les grandes puissances Etats unis, Europe et Russie se battent par adversaires interposés. La Russie est même présente et par son intervention directe elle a fortement contribué à rétablir le Président syrien dans ses œuvres. Les puissances occidentales sont déjà là, depuis de décennies, et interviennent directement.
Un nouveau pallier vient d’être franchi cette semaine dans ces lieux qui furent le berceau de notre monde. Les Etats-Unis viennent de bombarder une base aérienne en réponse au bombardement de gaz. L’escalade tant redoutée a-t-elle commencé ?

Espérons que non. Dans cette situation inextricable, la seule décision sage est d’arrêter immédiatement le conflit. Ce qui devrait être la tâche de l’ONU qui a été créée à l’issue de Seconde Guerre mondiale pour cela : prévenir les conflits. Mais l’ONU est littéralement paralysée, et cela dès sa création par le jeu des puissances dont l’unique objectif est de maintenir leur domination sur le monde. Exigeons le dépôt des armes, la négociation, exigeons que l’ONU joue enfin son rôle et qu’elle soit débarrassée de cet esprit de puissance qui ruine le monde.
François Baudin 

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