mercredi 30 janvier 2019

Crédit social !


Crédit social !

Venezuela, Russie, Chine, Egypte… : quel que soit le continent, la démocratie est questionnée. Toutes proportions gardées, la France n’y échappe pas, avec son lot revendicatif, invitant à plus d’écoute, de respect du citoyen. Combien de fois n’avons-nous pas vu remis en avant, ces dernières semaines, le camouflet fait au peuple via la signature en 2007 par le pouvoir en place du traité de Lisbonne établissant une Constitution pour l'Europe, un projet rejeté majoritairement moins de trois ans plus tôt par les Français par voie référendaire. Les citoyens se souviennent et le disent, et c’est tant mieux. Félicitons-nous de cette inscription définitive dans la mémoire collective d’un tel mépris. Malheureusement le dédain n’a pas manqué de rejaillir ces derniers temps, à observer la condescendance de certains éditocrates à l’encontre du peuple en colère : « plouc-émissaires », « populistes diesel », « papous des hauts plateaux du Limousin », « ceux de nulle part », en en passant et des pires : les descriptifs caricaturaux n’oublient pas d’insister sur les manques d’aisance oratoire, d’autonomie, d’organisation de citoyens, de seconde zone en somme, qui seraient ainsi facilement sujets à récupération. Voilà qui en dit long sur la difficile réconciliation de la France dite « périphérique » avec ses élites. On peut d’ailleurs douter à ce sujet des effets bienfaisants du grand débat national en cours, où improvisation n’est pas loin de rimer avec communication. Mais restons positifs et espérons ! Et puisqu’il est question de cela, jetons un œil sur le vaste plan en cours en Chine pour évaluer le degré de citoyenneté de son 1,4 milliard d’habitants. Dès le 1er mai prochain, l’Empire du Milieu régira ses citoyens en fonction d’une note sociale. Un feu rouge grillé, un commentaire inconvenant sur les réseaux sociaux, et le crédit social en prendra un méchant coup. Que le quidam flatte le pouvoir, approuve ses décisions, verra au contraire son nombre de points augmenter. Sera aussi pris en compte le type de films visionnés, de produits achetés… Avec à la clé, en cas de crédit défaillant, des conséquences néfastes sur le quotidien du citoyen ainsi puni telles que l’interdiction d’accès aux transports publics, à certaines écoles, voire à l’étranger… Sachant l’expertise de la Chine en matière d’exportations, croisons les doigts pour qu’un tel modèle reste cantonné « Sous le ciel », sauf à imaginer ce qu’il adviendrait de fâcheux au crédit social de certaines de nos chères élites, de toute nature, pour cause de trafics d’influence,de mensonges d’Etat, voire de déficits écologique ou d’humanité.

Claude VAUTRIN

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