Crédit social !
Venezuela, Russie, Chine, Egypte… :
quel que soit le continent, la démocratie est questionnée. Toutes proportions
gardées, la France n’y échappe pas, avec son lot revendicatif, invitant à plus
d’écoute, de respect du citoyen. Combien de fois n’avons-nous pas vu remis en
avant, ces dernières semaines, le camouflet fait au peuple via la
signature en 2007 par le pouvoir en place du traité de Lisbonne établissant une
Constitution pour l'Europe, un projet rejeté majoritairement moins de
trois ans plus tôt par les Français par voie référendaire. Les citoyens se
souviennent et le disent, et c’est tant mieux. Félicitons-nous de cette
inscription définitive dans la mémoire collective d’un tel mépris. Malheureusement
le dédain n’a pas manqué de rejaillir ces derniers temps, à observer la
condescendance de certains éditocrates à l’encontre du peuple en colère : « plouc-émissaires », « populistes diesel », « papous des hauts plateaux du Limousin »,
« ceux de nulle part », en
en passant et des pires : les descriptifs caricaturaux n’oublient pas
d’insister sur les manques d’aisance oratoire, d’autonomie, d’organisation de
citoyens, de seconde zone en somme, qui seraient ainsi facilement sujets à
récupération. Voilà qui en dit long sur la difficile réconciliation de la
France dite « périphérique »
avec ses élites. On peut d’ailleurs douter à ce sujet des effets bienfaisants du
grand débat national en cours, où improvisation n’est pas loin de rimer avec
communication. Mais restons positifs et espérons ! Et puisqu’il est
question de cela, jetons un œil sur le vaste plan en cours en Chine pour
évaluer le degré de citoyenneté de son 1,4 milliard d’habitants. Dès le 1er
mai prochain, l’Empire du Milieu régira ses citoyens en fonction d’une note
sociale. Un feu rouge grillé, un commentaire inconvenant sur les réseaux
sociaux, et le crédit social en prendra un méchant coup. Que le quidam flatte
le pouvoir, approuve ses décisions, verra au contraire son nombre de points
augmenter. Sera aussi pris en compte le type de films visionnés, de produits
achetés… Avec à la clé, en cas de crédit défaillant, des conséquences néfastes
sur le quotidien du citoyen ainsi puni telles que l’interdiction d’accès
aux transports publics, à certaines écoles, voire à l’étranger… Sachant
l’expertise de la Chine en matière d’exportations, croisons les doigts pour
qu’un tel modèle reste cantonné « Sous
le ciel », sauf à imaginer ce qu’il adviendrait de fâcheux au crédit
social de certaines de nos chères élites, de toute nature,
pour cause de trafics d’influence,de mensonges d’Etat, voire de déficits écologique
ou d’humanité.
Claude VAUTRIN
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