L’histoire de la Palestine, depuis plus de soixante ans, évoque pour la
plupart des habitants de la planète, une longue suite de déclarations et
d’intentions jamais appliquées.
Aucun conflit n’aura été à ce point commenté, analysé, compris.
Depuis le début, les grandes puissances du monde sont toutes d’accord
pour énoncer les solutions qui devraient permettre au peuple palestinien de
vivre en paix sur sa terre et dans des frontières reconnues internationalement, où les réfugiés pourraient revenir à nouveau là où leurs parents avaient vécu
avant leur exil forcé, comme cela a été décidé par l’ONU à l’unanimité en 1948.
La visite officielle cette semaine, dans la région, du président Hollande
n’a pas échappé à la règle d’un discours officiel qui reste lettre morte. Elle
a été un voyage de plus pour dire et redire les mêmes choses : la solution
est dans deux Etats vivant à proximité l’un de l’autre ; donc la solution
est dans la création d’un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967,
celles d’avant l’occupation militaire, d'avant l’annexion de Jérusalem-Est, et la
colonisation par Israël de la Cisjordanie.
Voilà le même discours répété depuis des décennies.
Mais jamais ces paroles répétées par l’ensemble des nations n’ont été
suivies d’effet.
Pourquoi ?
Pourquoi cette différence terrible entre le discours et les actes ?
Comment est-il possible qu’une injustice perdure sur autant de
décennies ?
Alors on doute de la volonté réelle des nations, et notamment aujourd’hui
de la France.
Au bout de tant d’années, on peut penser qu’il y a là une insupportable
hypocrisie de la part des nations ; et non est en droit de penser que
ce qu’on appelle la « communauté internationale » a abandonné à son
sort depuis bien longtemps le peuple palestinien.
L’histoire, et jusqu’à la plus récente actualité si on regarde ce qui se
passe en Iran qui sous la pression internationale est en train de changer sa
politique nucléaire, oui l’histoire nous montre toujours que les bonnes paroles ne
suffisent pas, et qu’il faut souvent exercer des pressions qui peuvent
s’appeler sanctions, embargo, boycott, désinvestissement.
Lorsqu’on apprend que le président Hollande est aussi venu en Israël pour
renforcer les accords commerciaux avec ce pays, c’est un peu comme si on
voulait encourager la politique d’annexion et de colonisation des gouvernements
successifs de Tel Aviv. N’est-ce pas une preuve de plus que rien n’est fait
pour que la Palestine accède à ses droits les plus élémentaires ?
Pourquoi s’engager pour plus de justice en Palestine ?
Parce que nous avons à cœur la dignité de chaque homme, parce que nous
pensons que les peuples palestinien et israélien ont le droit de vivre chacun
dans un Etat. Parce que nous constatons que l’occupation israélienne dépossède,
humilie, enferme et pousse au désespoir les Palestiniens. Parce que nous avons
entendu l’appel du peuple palestinien qui se sent actuellement abandonné. Parce
que la France et l’Europe ont des responsabilités historiques dans cette
région.
Au nom de leur foi, des Chrétiens s’engagent pour plus de justice en
Palestine.
Les chrétiens croient possible d’agir.
Prions, Informons nous. Allons en pèlerinage autrement. Interpellons nos
décideurs. Et décidons d’agir : Voilà en résumé l’appel lancé par le CCFD,
Justice et Paix France, le Secours catholique et le mouvement Pax Christi.
François Baudin
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