Après la chute de l’Union
soviétique au début des années 90, on aurait pu penser qu’on allait entrer dans
une paix perpétuelle. Certains
analystes ont même évoqué ce concept de fin
de l’histoire. Mais l’histoire des vingt dernières années nous a montré
l’inverse. Les conflits se sont encore développés à travers le monde. Et
certains sont loin actuellement d’avoir trouvés leur solution pacifique et
juste ; je pense notamment à la Palestine qui après plus de 60 ans, n’a
toujours pas d’Etat reconnu.
Mais qu’en est-il pour les pays
européens ?
Le but affiché de l’OTAN,
Organisation des pays de l’Atlantique Nord, créée en 1949 au moment de la
guerre froide, était de garantir à l’Europe une défense commune contre les
menaces extérieures et ainsi assurer la stabilité, et donc la paix sur un
continent qui avait été dévasté lors de la Seconde Guerre mondiale.
En fait cette organisation
militaire dirigée par les Etats-Unis était une manière de s’opposer à toute
tentative expansionniste de l’Union soviétique et des ses alliés réunis dans le
Pacte de Varsovie. En définitive sa raison d’être ne pouvait s’expliquer que
par l’existence de l’Union soviétique. Une fois l’Union soviétique disloquée
comme elle le fut effectivement le 26 décembre 1991, il aurait été logique
qu’au même moment historique l’OTAN disparût. Cette disparition de l’OTAN, qui
n’avait plus aucune raison d’être après la chute du bloc soviétique, aurait été
une preuve de la volonté pacifique des pays européens et des Etats-Unis.
En fait, il n’en fut rien. Et
l’Otan est apparue alors aux yeux de beaucoup comme une organisation
essentiellement belliqueuse.
En effet depuis 20 ans, l’OTAN
n’a eu de cesse de se renforcer et de convaincre d’autres pays européens de la
rejoindre, sans vraiment nous en expliquer les raisons. Car aucune menace ne
pouvait le justifier. Un peu comme si rien n’avait changé depuis l’implosion de
l’Union soviétique.
D’ailleurs en 1990, l’OTAN avait
promis solennellement à Mikaël Gorbatchev de stopper son avancée vers l’Est.
Pourtant, à la fin des années 90,
la Pologne, la Hongrie, la République tchèque rompait la promesse faite à
Gorbatchev et s’intégrait à l’OTAN.
Puis en 2004, ce fut le tour de
l’Estonie, de la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie, la Roumaine, la Slovaquie
et la Slovénie.
En fait l’OTAN a poursuivi son
déploiement, notamment en Asie centrale qui tout de même est très éloigné de
l’Atlantique Nord.
La Géorgie actuellement est sur
les rangs depuis plusieurs années.
Et au cours de la dernière
période à la faveur de ce qui se passe à Kiev, Fogs Rasmussen, le secrétaire
général de l’Alliance atlantique, ne cache pas sa volonté d’intégrer l’Ukraine
dans cette organisation militaire
On ne peut pas comprendre ce qui
sa passe actuellement en Crimée sans avoir à l’esprit cette évolution
stratégique de l’OTAN. On ne peut pas analyser la position de Vladimir Poutine
sans connaître la volonté d’expansion de cette alliance militaire qui ne peut
en aucune façon se justifier et qui reste cependant le bras armé des Etats-Unis
sur notre continent et ailleurs dans le monde.
Le chemin vers une paix
définitive en Europe et plus globalement dans le monde, ne peut passer que par la
dissolution de l’OTAN, qui devrait être remplacée par l’ONU, seule organisation
internationale légitime qui a pour mission de maintenir la paix dans le monde.
François Baudin
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