vendredi 28 mars 2014

La pauvreté, c’est pas bientôt fini !



Cette semaine, les Restos du cœur ont annoncé le bilan de leur 29e campagne. Un triste record : plus d'un million de personnes ont fait appel à la fondation créée par Coluche.
« C'est pas bientôt fini ? », nous disent les 66000 bénévoles qui se sont mobilisés tout l’hiver pour distribuer de l’aide alimentaire.
Cette semaine encore on a appris que jamais en France le nombre de chômeurs n’avait été aussi élevé. 3 340 000 personnes sont à la recherche d’un emploi. Rien que pour le mois de février : on compte 31500 chômeurs de plus en France métropolitaine.
Ce chiffre ne cesse d’augmenter, comme chaque jour augmente le nombre de ceux qui viennent frapper à la porte des Restaurants du cœur, du Secours catholique ou du Secours populaire.

Olivier Berthe, président des Restos du cœur, explique que, « Tant que la courbe du chômage ne sera pas inversée, nous ne pouvons pas avoir l'espoir que la situation de nos associations s'améliore»
« 31 500 chômeurs de plus en février, ce sont probablement 31.500 personnes qui dans dix-huit ou vingt-quatre mois risquent de fréquenter les centres des Restos du cœur quand ils seront en fin de droits », ajoute-t-il.

Voilà bientôt 30 ans que cela dure.
Devant ces tristes records, on ne peut s’empêcher de penser que ce sont les politiques d’austérité menées dans toute l’Europe qui nous ont mis dans une telle situation.
Les salariés tout au long de la semaine, ceux de la Redoute à Roubaix, des Madeleines Jannette dans le Calvados, comme dans des centaines d’autres villes en France, disent la même chose, ils disent et redisent leurs inquiétudes et leur mécontentement, leur sentiment que rien ne change.

Les écoute-t-on ?
Il semble bien que non.
Et la plupart ont plutôt le sentiment que les hommes politiques les ont abandonnés, qu’ils n’apportent pas de réponse à leur problème. Que bien au contraire, les différentes mesures proposées ne font qu’aggraver la situation.
Alors une profonde défiance s’installe durablement. Elle se caractérise par une abstention massive lors des consultations électorales, un vote de colère qui dévoile l’ampleur du mécontentement et le sentiment d’avoir été trahi.
La parole publique discréditée, des promesses non tenues et des multiples affaires, les combines et la corruption, tout cela représente un véritable danger pour la démocratie, danger dont les uniques responsables sont les hommes politiques eux-mêmes qui ne sont pas à la hauteur de leur mission.
L’alignement généralisé sur les thèses ultra-libérales prônant l’austérité pour le monde constitue bien le terreau de toutes les aventures à venir. Voilà le message qu’il faut faire passer aujourd’hui aux responsables.
Cette semaine enfin, le Pape François a rencontré pendant une heure le Président des Etats-Unis. Que lui a t-il ?  En lui offrant un médaillon de bronze de Guido Verroy représentant « un monde de solidarité et de paix fondé sur la justice », il lui a tout simplement rappelé que toute politique ne peut justement être légitimée qu’en étant fondée sur la justice. Une grande partie de l’entretien a porté sur le sujet des inégalités dans le monde.
Le thème principal a été celui de l'empathie, c'est-à dire se mettre à la place de ceux qui ont moins de possibilités et d'ajouter: « Ma foi chrétienne me porte à croire que je dois traiter l'autre comme je voudrais être traité ».

François Baudin 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire