Cette semaine, les Restos du cœur
ont annoncé le bilan de leur 29e campagne. Un triste record : plus
d'un million de personnes ont fait appel à la fondation créée par Coluche.
« C'est
pas bientôt fini ? », nous
disent les 66000 bénévoles qui se sont mobilisés tout l’hiver pour distribuer
de l’aide alimentaire.
Cette
semaine encore on a appris que jamais en France le nombre de chômeurs n’avait
été aussi élevé. 3 340 000 personnes sont à la recherche d’un emploi.
Rien que pour le mois de février : on compte 31500 chômeurs de plus en
France métropolitaine.
Ce
chiffre ne cesse d’augmenter, comme chaque jour augmente le nombre de ceux qui
viennent frapper à la porte des Restaurants du cœur, du Secours catholique ou
du Secours populaire.
Olivier
Berthe, président des Restos du cœur, explique que, « Tant que la
courbe du chômage ne sera pas inversée, nous ne pouvons pas avoir l'espoir que
la situation de nos associations s'améliore»
« 31
500 chômeurs de plus en février, ce sont probablement 31.500 personnes qui dans
dix-huit ou vingt-quatre mois risquent de fréquenter les centres des Restos du
cœur quand ils seront en fin de droits », ajoute-t-il.
Voilà
bientôt 30 ans que cela dure.
Devant
ces tristes records, on ne peut s’empêcher de penser que ce sont les politiques
d’austérité menées dans toute l’Europe qui nous ont mis dans une telle
situation.
Les
salariés tout au long de la semaine, ceux de la Redoute à Roubaix, des
Madeleines Jannette dans le Calvados, comme dans des centaines d’autres villes
en France, disent la même chose, ils disent et redisent leurs inquiétudes et
leur mécontentement, leur sentiment que rien ne change.
Les
écoute-t-on ?
Il
semble bien que non.
Et la
plupart ont plutôt le sentiment que les hommes politiques les ont abandonnés,
qu’ils n’apportent pas de réponse à leur problème. Que bien au contraire, les
différentes mesures proposées ne font qu’aggraver la situation.
Alors
une profonde défiance s’installe durablement. Elle se caractérise par une abstention
massive lors des consultations électorales, un vote de colère qui dévoile l’ampleur
du mécontentement et le sentiment d’avoir été trahi.
La parole publique discréditée,
des promesses non tenues et des multiples affaires, les combines et la corruption,
tout cela représente un véritable danger pour la démocratie, danger dont les
uniques responsables sont les hommes politiques eux-mêmes qui ne sont pas à la hauteur de leur mission.
L’alignement
généralisé sur les thèses ultra-libérales prônant l’austérité pour le monde
constitue bien le terreau de toutes les aventures à venir. Voilà le message
qu’il faut faire passer aujourd’hui aux responsables.
Cette
semaine enfin, le Pape François a rencontré pendant une heure le Président des
Etats-Unis. Que lui a t-il ? En lui offrant un médaillon de bronze
de Guido Verroy représentant « un
monde de solidarité et de paix fondé sur la justice », il lui a tout
simplement rappelé que toute politique ne peut justement être légitimée qu’en
étant fondée sur la justice. Une grande partie de l’entretien a porté sur le
sujet des inégalités dans le monde.
Le thème principal a été
celui de l'empathie, c'est-à dire se mettre à la place de ceux qui ont moins de
possibilités et d'ajouter: « Ma foi chrétienne me porte à croire que je
dois traiter l'autre comme je voudrais être traité ».
François Baudin
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