Pour un pays, la manière de s’occuper
des mineurs est révélatrice de ses mœurs politiques.
La façon de traiter les personnes
mineurs, enfants et adolescents, est le miroir éthique qui permet de voir
comment une nation considère les hommes qui vivent sur son territoire.
Or la France qui se prétend la
patrie des droits de l’homme, ignore et même maltraite des enfants, cette partie
de l’humanité considérée depuis la nuit des temps comme la prunelle de nos
yeux.
Les enfants parce que plus
fragiles, plus dépendants, plus en danger, doivent être prioritairement
secourus, pris en charge.
Il faut savoir qu’en France, des
milliers et des milliers de mineurs inconnus de l’administration, ignorés des
pouvoirs publics, circulent sans rien, sans subsistance, sans secours, sans
toit, sans papier, sans argent.
Ils ont fait des milliers et des
milliers de kilomètres à pieds, en bateau, depuis l’Afrique sub-saharienne, avant
d’arriver dans notre pays. La plupart ont disparu en cours de route : le
désert africain en a dévoré une partie, des passeurs, des bandits les ont rackettés
et violés en chemin, d’autres se sont noyés au large de la Libye ou du Maroc.
Quelques-uns ont réussi à venir
jusqu’à nous, parfois après des années de route. Ils sont les Ulysse des temps
modernes.
Cette histoire n’est pas une
légende qui restera pour des siècles dans nos mémoires humaines, mais elle est
le cauchemar de l’humanité qui pendant longtemps viendra hanter nos nuits. Qu’avons-nous
fait pour les sauver ?
Nous, Occidentaux, qui sommes les
principaux responsables de la situation dans laquelle on les condamnés :
leur pays d’origine a disparu, il n’est plus un pays ; on est venu le
détruire, l’exploiter, le piller, y placer nos hommes corrompus. Et nous y
intervenons régulièrement pour y maintenir notre ordre par la guerre.
En France, il ne doit y avoir
aucun jeune migrant dans la rue. Le droit international, les droits de l’enfant
nous y obligent.
Depuis plusieurs mois, le Réseau Education
Sans Frontière (RESF), la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), la CIMADE alertent
les élus du Conseil départemental de Meurthe et Moselle sur les graves lacunes de
la prise en charge de jeunes migrants isolés dans notre département.
Pourquoi les pouvoirs publics ne
sont-ils pas préoccupés par l’intérêt supérieur de l’enfant ?
Il a fallu, mardi 20 juin, que
des militants associatifs accompagnant dix jeunes migrants dont certains
malades, viennent occuper les locaux du Conseil départemental de Meurthe et
Moselle, pour qu’enfin une solution d’hébergement soit trouvée.
Cinq heures de discussion entre
la délégation humanitaire, les élus du département et les services de l’Etat, ont
été nécessaires pour que ces jeunes Africains, Congolais, Maliens, Sénégalais
isolés et sans secours, soient assurés de dormir à l’abri, reçoivent un repas,
aient accès à une douche, et soient suivis médicalement et socialement.
Ces enfants ont bravé des dangers
pour venir jusqu’à nous.
Soyons dignes de les recevoir,
soyons à la hauteur de leur courage et de leur détermination.
François Baudin
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