Le 8 mai dernier, les pays
européens, la Russie et les Etats Unis ont fêté la victoire de 1945 sur la
barbarie nazie. C’est bien parce qu’ils étaient unis dans un seul effort que
les populations ont finalement réussi à vaincre ce fléau que représentait le
nazisme.
Le 8 mai 1945, c’est le jour où
cessent les combats. Le régime terrible instauré par Hitler capitule.
Une joie immense, un soulagement
traverse l’Europe. Les peuples sont enfin libérés de la guerre qui frappe le
continent depuis 5 ans.
L’idée d’une Europe où règne la
paix se met alors en œuvre.
Il est courant d’entendre que
depuis cette date du 8 mai 1945, l’Europe aurait entre autres vertus de nous
avoir donné la paix, de nous avoir protégé de la guerre.
Qu’en est-il vraiment ?
Il est vrai que les 70 ans qui
viennent de s’écouler furent des années de paix uniques si on regarde
l’histoire.
Une autre conception du continent
est à l’œuvre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Une vision commandée
par l’esprit de coopération rendant la guerre impossible entre les pays a
permis de maintenir la paix.
La chute du mur de Berlin à la
fin des années 80, et la disparition du bloc soviétique auraient dû renforcer
encore cet esprit de paix et de coopération.
Mais les conflits en Yougoslavie
et aujourd’hui les risques de guerre civile en Ukraine nous montrent que la
paix est toujours quelque chose de fragile. Un rien peut faire basculer la
situation vers des zones incontrôlables où seul le bruit des armes domine.
Les peuples doivent être toujours
vigilants face à ceux qui souhaitent nous embarquer dans des conflits dont les
conséquences pourraient être terribles pour notre continent.
Aujourd’hui la crainte de voir
l’Ukraine sombrer dans la guerre civile est de plus en plus grande. Et par le
jeu des alliances dirigées par l’Otan, et donc par les Etats-Unis, cette guerre
ukrainienne pourrait avoir des conséquences incalculables en Europe.
Un habitant d’Odessa déclarait en
début de semaine : « Nous vivons désormais sur un baril de
poudre qui ne demande qu’à exploser ».
Dans ces conditions, pourquoi ne
pas rechercher la négociation, la discussion ?
La coalition qui a pris le
pouvoir au printemps à Kiev à la faveur des événements de la place Maïdan,
est-elle en mesure de mener ces discussions ?
On peut se poser la question
lorsqu’on sait que dans ses rangs des groupes d’extrême droite fascistes ont
pris la direction des affaires. Le parti Svoboda avec ses six ministres, pousse
le nouveau pouvoir de Kiev à multiplier des interventions armées dans l’Est du
pays.
Rappelons que l’Union européenne
avait condamné le parti Svoboda en décembre 2012 en déclarant à son
sujet : « Les opinions racistes, antisémites et xénophobes sont
contraires aux valeurs et principes fondamentaux de l’Union européenne »
l’Europe et les Etats-Unis ne
doivent pas souffler sur les braises qui ne demandent qu’à s’enflammer.
Les médias européens ne doivent
pas prendre position en faveur de Maïdan comme on peut le constater depuis des
mois lorsqu’ils se rangent aveuglement du côté des manifestants de Kiev malgré
la présence d’éléments extrémistes très actifs responsables des tueries de cet
hiver en Ukraine.
L’idée d’une Ukraine fédérale doit
faire son chemin grâce à des négociations soutenues par les grandes puissances
et par l’Europe.
La Russie n’est pas notre ennemi.
L’union européenne doit revoir en
profondeur sa relation avec ce pays, car il y a danger à poursuivre dans la
voie actuelle de lui faire porter tous les torts.
François Baudin
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