Qui pouvait penser il y a tout
juste 100 ans que l’attentat meurtrier contre l’archiduc François Ferdinand à
Sarajevo allait déclencher un conflit mondial qui a duré quatre ans en Europe.
La montée des nationalismes, l’agitation et les troubles permanents dans les
Balkans, les intérêts coloniaux et impériaux divergents des grandes puissances
de l’époque, le jeu des alliances entre les nations constituaient alors le
mélange explosif qui devait précipiter l’Europe dans la mort. Rien n’a pu
arrêter le terrible engrenage. Et au cours du mois de juillet 1914, personne en
France, sauf Jaurès, n’avait prévu l’imminence de la guerre. Des rendez vous
s’étaient donnés pour la rentrée de septembre. Mais en septembre 1914 tous les
jeunes européens étaient mobilisés et s’entretuaient dans une des guerres les
plus inutiles de l’Histoire, malgré les appels du Pape Benoît XV.
Aujourd’hui malgré l’éclatement
dramatique de la Yougoslavie dans les années 90 qui a fait des milliers de
morts et où l’on a vu resurgir des nationalismes virulents la Yougoslavie,
malgré la guerre de sécession en Ukraine qui n’a toujours pas trouvé de
solutions négociées, l’Europe vit dans la paix depuis trois générations.
Pour la plupart de nos
concitoyens les bruits de guerre se sont définitivement éloignés de nos
régions. Et c’est tant mieux. Mais peut-on se réjouir pour autant ?
Non car à nos portes, à quelques
heures d’avion, sur les autres rivages de la Méditerranée et jusque sur les
rives du Tigre et de l’Euphrate, des hommes, des femmes et des enfants meurent
chaque jour.
On pourrait se croire étranger à ces
conflits qui touchent des centaines de millions de personnes. Or c’est faux,
les puissances occidentales sont parties prenantes dans ces différentes guerres.
L’intervention des Américains en mars 2003 en Irak a déclenché la plus grande
déstabilisation jamais vue de toute une région du monde.
En mars 2011, des avions français
regroupés au sein de l’OTAN ont bombardé la Libye. Chaque jour pendant des mois,
ces bombardements ont provoqué des centaines de morts parmi les civils.
Cette intervention militaire
française devait être très courte, car selon la déclaration de l’ONU il
s’agissait uniquement de protéger la population civile de Benghazi.
Mais cette intervention s’est
poursuivie et amplifiée, car le but de la guerre menée au nom du peuple
français, n’avait pas pour unique objectif la protection des civils : il
s’agissait en vérité de renverser le Colonel Kadhafi.
Aujourd’hui la Libye, comme la
Syrie, comme l’Irak, sont des pays dévastés.
Les
interventions occidentales n’ont rien résolu, bien au contraire. Elles n’ont
fait qu’ajouter la guerre à la guerre. Ajouter du malheur au malheur.
Cette semaine de pseudo élections
se sont déroulées en Libye dans un chaos terrible. Comment est-ce
possible ?
Comment cautionner, comme l’a fait
cette semaine l’Europe, un scrutin législatif qui se déroule au milieu des
affrontements ? Les bureaux de vote ne seront même pas accessibles.
La Croix a publié dans son numéro
du mercredi 25 juin, un dossier terrible sur la situation en Libye. Le pays
éclate, s’embrase. Des factions adverses se déchirent. « C’est un bourbier
sanglant » déclare un habitant de Tripoli. Les gens n’osent pas
sortir de chez eux. On y torture, on y tue les étrangers et les migrants qui
passent là pour se rendre en Europe. On assassine les quelques Chrétiens qui
sont restés sur place.
Que ce soit en Libye, en Syrie,
et jusqu’en Irak, les grandes puissances, dont la France, sont en partie
responsables de cette situation dramatique à cause de leur ingérence menant
directement au chaos ; ingérence effectuée sans vision ni stratégie. Sans
se préoccuper véritablement du sort des populations
Dans ces pays, depuis 2000 ans, vivent des Chrétiens.
Aujourd’hui ils sont en danger de survie. Dans un tweet publié le 23 juin 2014
le pape François nous invite à prier pour les communautés chrétiennes du Moyen
Orient : « pour qu’elles continuent à vivre là où le christianisme a ses
origines. »
François Baudin
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