Depuis des années, la question du travail
du dimanche revient régulièrement agiter la scène médiatique. Cette question
constitue le cœur même du texte libéral du ministre de l’Economie Emmanuel
Macron. Pour le gouvernement actuel, le fait d’ouvrir les commerces le dimanche
serait un moyen efficace de relancer l’économie.
La politique conduite par le président
Hollande depuis 2 ans n’a pas brillé par ses résultats. 60 000 demandeurs
d’emploi de plus en un an. 8 personnes embauchées sur 10 le sont en CDD
précaires. Selon l’INSEE, au cours du mois d’octobre 2014, la production
industrielle a chuté d’un peu moins de 1%. Du jamais vu dans notre pays.
Alors pour notre gouvernement, le travail
du dimanche compte parmi les solutions qui permettront de retrouver de quoi
espérer en des jours meilleurs.
Qui peut les croire ?
Peut-on croire que ceux qui n’ont pas les
moyens d’acheter en semaine, pourront le faire le dimanche ?
Qui peut croire que donner l’autorisation
aux super marché d’ouvrir le dimanche, permettra de maintenir dans les
quartiers les commerces de proximité. Certains économistes pensent même
l’inverse : l’ouverture des grandes surfaces le dimanche entraînerait la
disparition de dizaines de milliers d’emploi dans le commerce.
Mais il y a plus grave encore, car la
question fondamentale qu’il faut nous poser est celle-ci : Dans quelle
société voulons nous vivre ?
Voulons nous vivre dans un monde sans
fête, sans dimanche, sans repos ni respiration ?
Un monde où domine la marchandise et sa
consommation, un monde où la marchandise circule sans arrêt, où tout s’achète
et tout se vend, de jour comme de nuit. Le dimanche comme la semaine.
J’écrivais il y a tout juste un an que la
tendance immanente du système de production proposé est de s’approprier le
travail des personnes pendant les vingt quatre heures que compte un jour et les
sept jours de la semaine.
La tendance immanente du marché est de
transformer toute chose en marchandise et en bien de consommation. Y compris le
travail humain.
La tendance de la société fondée sur ce type d’économie est
de nous pousser à devoir sacrifier au culte de la consommation tous les jours
de l’année, y compris dimanches et jours fériés.
Nous assistons à une extension du domaine de la
marchandise.
Tel semble être l’enjeu actuel qui vient,
une fois encore, de nous être rappelé cette semaine.
Est-on revenu à des débats d’un autre
siècle lorsque le repos dominical, le travail de nuit, le travail des enfants,
la journée de huit heures,… faisaient l’objet d’âpres revendications ?
Tout ce qui a pu représenter un progrès
social et donc un progrès pour l’humanité est actuellement remis en cause. On
assiste à une véritable offensive contre le droit. Une sorte de déchaînement se
poursuit contre ce qui a été et ce qui est toujours pour les hommes une
amélioration de leur bien être.
Est-ce ainsi que nous souhaitons
vivre. ?
Une menace pèse actuellement sur le monde
entier : la menace d’un monde sans éthique, injuste et dans lequel
l’argent et la recherche du profit immédiat commande tout.
En cette période de l’Avent, il est urgent d’imaginer un
autre monde et de rêver à son avènement. Un monde fondé sur le sens du don, de
la solidarité, du partage et de la gratuité. Un monde où il fait bon vivre. Un
monde possible. Réenchantons nos dimanches.
François Baudin
Combien sont ceux, qui avec raison, chantent "Je n'aime pas les dimanches !", c'est le monde qu'il faut réenchanter et la vie qu'il faut changer ! Il est bien étroit ce débat sur le dimanche... Gérard Toussaint
RépondreSupprimerSi la plupart des gens n'aiment pas les dimanches, c'est parce qu'ils se situent la veille du lundi. Ce sont les lundis que l'on n'aime pas. le débat sur le travail du dimanche touche une question parmi les plus profondes qui soient : que voulons faire de nos vies ? Et cela n'est pas étroit, mais touche à l'infini ! François Baudin
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