vendredi 19 décembre 2014

Noël ce matin



Maintenant que les jours décroissent
Et s’en vont vers la nuit,
Que les temps semblent à jamais fermés,
Que plus rien n’est à espérer,
Que tant d’hommes souffrent
Et dans leur finitude sont réduits
Contraints à ne jamais dépasser les limites assignées
Des multiples oppressions… 

Je pense en écoutant gémir le monde
À ce jour qui vient
À l’été bleu qui rit lorsque sur le chemin
On voit fleurir
Le minuscule chardon bleu des sables
Plus grand que toute finitude
Plus fort que la puissance des mondes multiples
Plus vaste que nos peurs

Il est l’intensité d’un présent qui arrive
Si intense que demain est déjà de ce jour
Une promesse effective
D’un infini qui vient
Et dont nous sommes capables
L’infinie beauté d’une journée s’annonce
Au-delà de tout recouvrement possible

Ce jour nouveau aurait pu venir en grandeur, en puissance
En guerrier, en héros, en empereur couvert d’or et vainqueur

Non, non, ce jour vient sous les traits d’une fleur fragile....
Elle est si petite aujourd’hui, mais déjà nous la voyons
Qui porte l’infinie espérance
De la beauté indestructible du monde
Dont ce matin nous avons la certitude


François Baudin

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