vendredi 2 janvier 2015

Jour de l'An

« Qu’est-ce pour nous, mon cœur, que les nappes de sang »[1]
Elles couvrent le monde et cette longue nuit, surpris
Comme nous le sommes de leur glaive puissant
Nous renversons ce jour, sans attendre, sans bruit

Sans meurtre ni avant-garde, sans vengeance, sans mort
Nous la voulons ! Quoi ! La Révolution ! Celle qui met à bas
La puissance et l’Empire du nappage qu’on abat
C’est nous, oui c’est nous debout au bord

De l’histoire armée de nos mémoires, sans peur
Nous allons nos cœurs à l’infini ailé
Vers ce point du monde où ni prince ni empereur
N’enchaîne plus notre âme à leurs pieux …Assez !

Qui dira notre amour, le feu furieux
Qui nous anime, les tourbillons. Arrière
A tous les ennemis de la terre
Et de l’Homme, habitant les cieux

Tunisie, Egypte, Libye et Palestine
Grèce, Espagne, et peuple des usines
Notre colère immense en ce début d’année
Va jusqu’en Orient allumer les volcans
Ranimer les feux aux confins de la Chine
O romanesques amis, mes frères nouveaux nés
On entend au loin vos multiples boucans

Mon cœur ce matin même vous aime
De l’Afrique au Brésil, nous allons
Nous allons renverser le vieux monde
Le changer et arracher l’immonde
Sa laideur, et tel un Aquilon
Faire grandir le sénevé que l’on sème

C’est tout ! Je vous aime ! J’aime toujours.


François Baudin

[1] Ce texte est inspiré d’un poème d’Arthur Rimbaud dont l’incipit est : Qu’est-ce pour nous, mon cœur, que les nappes de sang

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