Il y a presque 10 ans le cyclone Katrina ravageait le Sud
des Etats-Unis. Cette catastrophe dévoilait aux yeux du monde entier la
vulnérabilité de la première puissance du monde. L’Amérique de Bush,
indifférente, laissait ses enfants mourir, noyés dans les eaux du Golfe du
Mexique.
Dans un contexte d’inégalités sociales et de
discriminations raciales, le cyclone Katrina tuait plus particulièrement et par
milliers, les pauvres, Latinos et Noirs, vivant dans les Bas quartiers
inondables des villes du Sud.
Katrina était le révélateur d’un système qui prône la
suprématie blanche et se solde par une inégalité terrible devant la mort.
Quelques années plus tard, beaucoup ont espéré au moment
de l’arrivée au pouvoir de Barak Obama, premier président noir américain.
N’allait-il pas défendre la cause des pauvres, et plus particulièrement celle
des noirs ?
Ce nouveau président devait mettre fin à l’indifférence
historique, vielle de plusieurs siècles, vis-à-vis de la souffrance des pauvres
et des noirs en particulier. Aux Etats-Unis comme ailleurs dans le reste du
monde.
Les évènements récents de Ferguson comme le crime commis
par des policiers cet été à Staten Island dans l’Etat de New York, contre le
noir Eric Garner, ont démontré que peu de chose ont changé aux Etats-Unis
depuis l’élection d’Obama.
La discrimination n’a jamais disparu de l’Amérique.
Le permis de tuer un Noir pauvre ou un Latino, est
toujours une réalité dans ce grand pays qui prétend être l’exemple universel de
la démocratie et de l’Etat de droit.
Chaque jour des hommes et des femmes, jeunes ou plus âgés
sont confrontés au racisme et à la violence policière.
Violence cautionnée jusqu’au plus niveau de l’Etat comme
les verdicts des Grands jurys nous le fait découvrir. Violence revendiquée par
une idéologie qui voit dans le pauvre, et plus particulièrement dans le
Noir : un « sauvage dangereux » qu’il faut mater. Dans ce cas
toutes les bavures sont justifiées.
Barak Obama n’a jamais eu le courage politique de
s’opposer à cet état de fait. On lui reproche même de ne s’être jamais
intéressé véritablement à cette question.
Le verdict du Grand jury, renouvelé cette semaine encore,
rappelle qu’il ne s’agit pas d’une faute de parcours défendue par une minorité
de blancs, mais qu’il s’agit bien d’un système qui perdure structurellement
dans la société américaine.
Les
peuples d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et du monde arabe vivent
quotidiennement la brutalité des Etats-Unis. Ces mêmes peuples sont confrontés au
racisme et au néo colonialisme à l’intérieur même des frontières américaines.
Ces deux phénomènes sont liés. L’Amérique s’est construite sur le dos des
esclaves et sur le génocide des Noirs, ainsi que sur la colonisation et le
génocide des peuples indigènes indiens.
La
disparition de ce système fondé sur le mépris et l’indifférence n’arrivera que
par l’engagement des peuples contre l’injustice.
Le temps de l’Avent qui commence
est un temps d’espérance qui ne déçoit pas. Les défis que représentent le
mépris, le racisme et la violence existent pour être relevés et combattus.
L’espérance véritable engendre toujours l’histoire.
François Baudin
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