La Pape François a surpris tout
le monde en annonçant il y a une semaine un jubilé de la miséricorde qui
commencera le 8 décembre 2015.
En ces temps de souffrances
répandues dans le monde, en ces temps de perte de sens, de condamnation et de jugement,
que signifie ce mot de miséricorde ?
On peut traduire miséricorde par
pitié, cœur de pitié, pitié du cœur.
Face au froid calcul qui semble
triompher dans le monde, face aux si nombreuses atteintes à la dignité humaine,
face à l’injustice, à l’exclusion et au jugement des uns vis-à-vis des autres,
la miséricorde constitue une réponse proposée par le Pape.
La miséricorde est cette démarche
qui ne juge pas, ne condamne pas, qui n’interdit pas, mais qui est le centre du
christianisme, et qui, guidée par le cœur, est au dessus de la loi des hommes
et de leur jugement, au dessus de toute culpabilisation, comme la foi l’était
pour saint Paul.
La miséricorde met en avant
l’amour, la compassion, l’attention portée à l’autre homme, à son prochain.
La conscience de la souffrance
humaine, de la misère, devrait naturellement amener l’homme, s’il écoute son
cœur, à la miséricorde, à l’engagement pour soulager son prochain, le libérer
de sa peine et des cruautés qu’il subit.
Par la miséricorde nous sommes au
cœur de ce que le christianisme enseigne : amour, pardon, engagement et libération
de son frère et avec lui.
Dans ces conditions et pas
autrement, l’Eglise devient la maison qui accueille tout le monde.
La miséricorde fait que le monde
est moins froid et plus juste.
Cette semaine on a vu à Tunis
comme en Palestine, en Syrie comme en Irak, au Pakistan et dans bien d’autres endroits du
monde, la souffrance humaine crier jusqu’à nous.
Pourtant cette semaine écoulée
n’est ni plus ni moins dramatique que les autres.
Mais face à cette situation, que
faire ?
Quelle médecine utiliser pour
guérir le monde ?
La miséricorde, l’amour pour ce
monde et pour ceux qui y habitent, est la réponse proposée par le pape François.
Face à un monde aujourd’hui sans
pitié pour les faibles, les pauvres, les exclus, les marginaux, le mot
miséricorde sonne comme une provocation capable de renverser la table où ceux
qui dominent ne laissent que miettes et portion congrue.
C’est lorsque le pape a découvert
en Argentine la misère des favelas, que le mot miséricorde a pris sens pour
lui. A cet instant il est devenu chrétien.
La miséricorde résume l’attitude
de tout chrétien face à la souffrance et à l’injustice.
François Baudin
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