Le 10 juin dernier, Martin
Schulz, président socialiste du Parlement européen, a reporté le vote d’un
rapport d’étape sur le traité commercial actuellement négocié à Bruxelles entre
les Etats-Unis et l’Union européenne. Le débat public parlementaire européen a
été purement et simplement annulé, parce que pour la première fois, on allait
demander leur avis aux parlementaires sur ce qui se trame derrière le nom
soyeux de TAFTA.
La peur du débat a obligé les
plus hautes instances européennes a annulé ce qui était prévu depuis des
mois : être informé et discuter sur ce qui nous intéresse au plus haut
point : notre avenir économique, notre alimentation et les droits
démocratiques des peuples de pouvoir décider de vivre comme ils le veulent.
Mais de quoi TAFTA est-il le
nom ?
TAFTA est un projet d’accord commercial entre
les Etats-Unis et l’Europe. TAFTA
c’est l’acronyme de Trans Atlantic Free
Trade Agreement : TAFTA.
Le projet vise à
créer un grand marché entre nous et l’Amérique, ce qui représenterait la plus
grande zone de libre-échange jamais créée. Selon des économistes, il s’agit
d’un événement unique dans l’histoire du commerce mondial.
Actuellement,
personne n’a véritablement entendu parlé de ce traité, car figurez-vous qu’il
se négocie dans le plus grand secret. Il est interdit aux négociateurs d’en
parler.
Mais ce projet de
grand marché entre l’Europe et les Etats-Unis, c’est quoi exactement ?
Le projet de traité
vise à libéraliser les échanges commerciaux en s’attaquant aux droits de
douanes, aux normes, aux régulations, afin de satisfaire les entreprises
multinationales qui ne supportent aucune contrainte.
Tout ce qui entrave
le commerce, tous les obstacles à la libre concurrence doivent être éliminés.
D’après de nombreux
responsables, ce projet est destructeur de la démocratie, de la justice
sociale, de la nature et même de la santé des consommateurs.
Dérégulation des
services, marchandisation de la santé, destruction de la nature, voilà les
objectifs.
Il faut rappeler
qu’un accord similaire passé entre le Mexique et les Etats-Unis s’est soldé par
la disparition de près d’un million d’emploi sur le sol américain.
La phase actuelle de négociation
est un véritable déni de démocratie : aucune consultation des peuples n’a
eu lieu sur le sujet. Bien au contraire, les citoyens européens sont
soigneusement tenus à l’écart des discussions.
En fait ce traité constitue une
menace contre la souveraineté des peuples. Il aboutit à la disparition de nos législations
commerciales, sociales, sanitaires, environnementales, fiscales, au bénéfice
des seuls intérêts des entreprises multinationales.
Le traité aboutirait
obligatoirement à un nivellement par le bas des normes qui protègent les
citoyens et les consommateurs, et ferait de la protection des investisseurs
étrangers le seul critère de décision de justice placé non plus sous l’autorité
des Etats, mais sous des juridictions arbitrales semi privées.
Il consacrerait la suprématie du
doit des affaires sur tous les autres droits.
C’est sans précédent dans
l’histoire économique et sociale de nos pays.
Il faut donc alerter les citoyens
européens du danger potentiel de ce traité.
Oui vraiment les inquiétudes qui
montent actuellement dans notre pays à propos de ce projet de libre échange,
sont justifiées.
On dit souvent que l’économie est
au service de l’homme. Il semble bien que dans le cadre de ce traité, ce schéma
soit inversé de manière irréversible si on n’y prend pas garde.
François Baudin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire