Le football réunit et passionne
des milliards d’individus. Il n’existe aucun sport équivalent capable de donner
autant de joie au plus grand nombre.
Le football est probablement
aussi le sport qui draine le plus d’argent dans le monde : des milliards
et des milliards sont échangés pour assister aux matchs, au spectacle, voir sur
les écrans des télévisions les vedettes du ballon rond courir pendant 90
minutes.
L’argent coule à flot des grandes
entreprises multinationales pour sponsoriser une équipe ou une compétition.
L’argent coule à flot et
s’échange pour parier sur une équipe contre une autre, sur la faute d’un
joueur, sur la blessure d’un autre.
Celui qui cette semaine prétend
avoir appris que la corruption, le dopage et le trafic de drogue y règnent, comme
Michel Platini a voulu nous le faire croire, est soit le plus grand des naïfs,
soit un imposteur et probablement pour certain un profiteur du système sportif
qui actuellement prend singulièrement l’odeur des égouts, des bas fonds, de la
mafia. L’odeur de l’argent. Et cette odeur de l’argent prend singulièrement
l’odeur de l’esclavage et de la mort lorsqu’on sait qu’au Qatar des êtres humains travaillent et meurent comme esclaves à la construction de
stades qui nous font penser aux constructions monumentales de la Rome antique.
L’argent, l’argent, l’argent
coule à flot alors qu’il manque le plus souvent dans le portefeuille des
supporters. Car le foot est un sport populaire. Et actuellement les peuples du
monde entier souffrent cruellement du système mondialisé dominé par l’argent et
l’intérêt privé.
Ainsi il n’est pas une
compétition, il n’est pas une décision sportive, une épreuve où l’enjeu
véritable soit celui de l’argent.
On vient juste d’apprendre hier
que le fameux but que Thierry Henry a marqué de la main n’a pu être accepté par
l’équipe adverse que parce qu’elle avait été achetée par la Fifa.
Du pain et de jeux, Panem et
circenses. L’expression latine dénonce la domination de tous les pouvoirs sur
les populations. Domination qui s’appuie sur les jeux qu’on donne aux masses. Le
jeu peut être à juste titre considéré comme l’opium du peuple, afin de le
calmer, de l’endormir et d’annihiler ainsi toutes volontés de changement et de
justice.
Une manière qu’on qualifierait
aujourd’hui de démagogique, ou de populiste, une façon d’asseoir et faire durer
le pouvoir en place pour son plus grand bénéfice personnel. L’imposture et le
mensonge doivent cesser.
Et le sport devenir ce qu’il
devrait être : un partage, une joie, la réalisation et le dépassement de
soi, individuellement ou collectivement. Mais pour atteindre cette finalité de
haute valeur morale, l’argent doit absolument être interdit des stades et des
épreuves. Sinon, le jour de matches, nous devons fermer notre poste de
télévision et ne pas être complice de ces errements et de cette mystification.
Le scandale dans le football
mondial, comme celui de l’organisation des jeux olympiques, comme celui du
cyclisme, sont un signe des temps ; signe d’un monde en décomposition
dominé par l’argent et par ceux qui en détiennent la plus grande part.
Le problème du sport est
politique.
Seul un contrôle démocratique pourra
remédier aux errances du sport et à ses malversations.
L’enjeu mondial du sport
professionnel nous concerne tous, car il s’agit probablement d’une des plus
belles activités humaines, joyeuse et gratuite, qui a été diaboliquement
détournée et transformée en son contraire.
François Baudin
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