vendredi 26 juin 2015

Vers une nouvelle civilisation


Au plus loin que l’on remonte, il y a une histoire commune, une solidarité et une interdépendance avec l’ensemble des choses et des êtres qui nous entourent et dont nous dépendons.
Rien ne peut se faire, se dire, se créé sans l’apport des autres, sans leur don. Et réciproquement ce que chacun d’entre nous dit, écrit, créé et donne par son travail, par son activité, va contribuer à l’ensemble.
Cette réciprocité et cette interdépendance sont les conditions universellement partagées à travers toutes les époques et en tout lieu, qui permettent à l’ensemble de continuer d’exister, de se poursuivre partout et au-delà des générations actuelles.
Sur ce point de l’interdépendance, nous sommes tous à égalité. Et si actuellement il n’y a pas une journée sans que l’on prononce le mot dette : la vraie dette est là et elle est incommensurable : nous devons tout aux autres avec qui nous vivons et qui vécurent avant nous, comme nous devons tout à la nature qui nous environne.

Point de centre, point de hiérarchie dans cet ensemble tissé de solidarités réciproques. Ou plutôt comme l’a écrit Pascal : le centre est partout, la circonférence nulle part.
La responsabilité de tous vis-à-vis de tous est quotidienne. Elle est notre lot commun qui fait que nous vivons dans une maison commune.

C’est bien sur cette base de réciprocité égalitaire, de solidarité et d’interdépendance que nous devons construire notre façon de vivre ensemble et de vivre avec la nature.
C’est sur cette même base que nous devons fonder le respect et l’attention que chacun doit porter à l’autre, à son frère comme à toutes choses existantes dont nous devons prendre soin.

L’homme n’est pas le centre d’une totalité différente de lui et qui serait en quelque sorte à son service. Cette volonté humaine de conquérir la nature et la dominer, comme de conquérir et dominer l’autre homme pour en faire un unique moyen pour ses propres fins, porte le risque avéré aujourd’hui de détruire définitivement ce qui nous permet de vivre.

Garder et entretenir le jardin qui nous a été confié ne signifie pas, bien au contraire, l’exploiter à son profit, mais signifie en prendre soin, et rendre ce dont nous avons la garde, durablement en état pour les générations qui nous suivront. Il nous faut absolument devenir le gardien des choses, comme nous devons être le gardien de notre frère.

Voilà notre responsabilité. Voilà aussi notre dignité.

La lecture de l’Encyclique du pape François : Laudato si’ devra nous aider à développer de nouvelles relations avec la nature et avec nos frères humains.

Elle est peut-être, comme l’a écrit récemment Edgar Morin : l’acte 1 pour une nouvelle civilisation.


François Baudin

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