jeudi 10 septembre 2015

N’oublions pas l’absence du poète Ziad Medoukh au livre sur la Place. N’oublions pas Gaza



Le livre sur la Place qui a lieu ce week-end à Nancy, du 11 au 13 septembre 2015, compte parmi les plus grandes manifestations culturelles régionales et nationales organisées par les libraires de Nancy, des éditeurs nationaux et internationaux, et la ville de Nancy qui mobilise à cette occasion un grand nombre de bénévoles.
Des centaines d’auteurs venant pour certains de l’étranger seront présents pour rencontrer leurs lecteurs, échanger avec eux, et aussi dédicacer leurs ouvrages.
Des dizaines et des dizaines de milliers de personnes, dont beaucoup d’enfants venus avec leurs écoles ou en famille auront alors l’occasion unique de discuter d’écriture, de création littéraire et artistique avec les auteurs.
Des prix seront remis, notamment le prix des Droits de l’Homme et le prix de la ville de Nancy, les Feuilles d’or.

Mais nous ne pouvons pas passer sous silence une absence. Celle du poète palestinien Ziad Medoukh absent et interdit de sortie de son territoire de Gaza.
Ziad est un poète gazaoui qui a publié de nombreux recueils de poèmes, dont certains ont été primés. Ainsi en 2014, il a obtenu le prix Europoésie pour son poème « A la mère palestinienne ». La même année il avait obtenu le prix de la Francophonie pour l’ensemble de son œuvre. Ziad Medoukh est un poète internationalement reconnu.

Il a publié chez Kairos, une maison d’édition que j’ai l’honneur de présider, les chroniques quotidiennes écrites lors de l’offensive militaire israélienne sur Gaza au cours de l’été 2014. Ce livre s’appelle : Chronique d’un été meurtrier à Gaza, récit d’un génocide répété.
L’été 2014 à Gaza, c’est plus 50 jours de bombardements intenses, de destructions massives et de morts.
2145 Gazaouis ont disparu sous les bombes au cours de l’été, ils étaient presque tous des civils, dont des centaines et des centaines d’enfants.

Ziad, dans son livre publié par Kairos raconte au quotidien les destructions et les massacres.
C’est ce livre qu’il devait venir présenter à Nancy ce week-end. Il ne pourra pas le faire. Israël le lui a interdit.
Absent du Livre sur la Place, il ne pourra pas témoigner oralement et physiquement, ce que son livre nous raconte.

Gaza est une prison où sont enfermés des centaines de milliers de gens.
Blocus inhumain, conditions de vie insupportables.
Les Israéliens empêche ce poète pacifique, humaniste, de venir témoigner des crimes qui sont commis, alors que le Consulat français lui avait donné son visa pour venir en France.
Ziad Medoukh aime la France où il a fait des études de lettres. Il est Chevalier de l’ordre des Palmes académiques.

Indignons-nous contre cette injustice.
N’oublions pas l’absence au Livre sur la Place du poète palestinien Ziad medoukh.
N’oublions pas Gaza.

François Baudin

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