Comment
qualifier l’acte commis par les dirigeants de Volkswagen ? Employer tel
mot à la place de tel autre, c’est déjà choisir la façon dont vous allez considérer
ce scandale. Est-ce une tricherie, une escroquerie, une tromperie, une fraude,
une supercherie, du vol ? Vol punissable par la loi !
Est-ce
une simple affaire, ce que certains experts appelle un accident industriel. Accident d’ailleurs vite oublié, comme nous
avons oublié l’entente entre les banques sur la place de Londres pour tromper
ses clients et les Etats, comme nous avons oublié les nombreuses tromperies meurtrières
sur des médicaments fabriqués par des laboratoires, comme nous avons oublié les
secrets mortifères de l’industrie chimique, de l’industrie agro alimentaire et
ses milliers de poisons mis sur le marché...
Il
semble bien que ce sont tous les secteurs industriels qui ont triché, qui trichent
encore et qui tricheront pour gagner encore plus d’argent.
Depuis
plusieurs jours la planète économique et industrielle est en émoi. Les bourses
s’affolent. Les hommes et les femmes politiques jouent l’indignation.
Quoi !
Un des premiers fleurons industriels allemands, première entreprise mondiale du
secteur automobile, représentant le sérieux et la qualité allemande, das Auto, qui d’après tout le gratin
d’experts économiques fait le succès d’une société orientée uniquement vers la
libéralisation des échanges, Volkswagen, oui Volkswagen a triché, a menti, a
trompé les pouvoirs publics, a menti à ses clients, probablement aussi à un
grand nombre de ses propres salariés qui se trouvent maintenant véritablement
en danger, celui de perdre leur emploi.
Une
entreprise s’est moquée comme d’une guigne des normes écologiques permettant de
lutter contre la pollution, notamment la pollution due au diesel, cette
invention d’un ingénieur allemand.
Si une
entreprise a pu nous mentir à ce point, c’est probablement parce qu’elle s’en
sentait intérieurement le droit. Qu’elle pouvait le faire. Que c’était
légitime. Que son intérêt particulier devait passer avant l’intérêt général.
Alors
on est en droit de douter d’un système qui n’a que faire de la morale, de la
santé public et du bien commun.
Quand
on laisse faire l’entreprise, celle-ci devient vite une zone de non droit. Un
monde où c’est la loi du plus fort, du plus malin qui domine. Un monde de la
concurrence de tous contre tous.
D’ailleurs
la volonté farouche actuelle des dirigeants de sociétés privées aidées par de
nombreux hommes politiques de réformer le code du travail en France dans le
sens de sa disparition pure et simple renforce encore cette idée :
l’entreprise doit se libérer de tout carcan, de tout contrôle et les pouvoirs
publics doivent la laisser travailler comme bon lui semble.
Alors
que sans cesse les entreprises demandent, exigent même des subsides, des aides
nombreuses, des exonérations multiples, des privilèges toujours en
augmentation, celles-ci ne doivent subir aucun contrôle de l’Etat !
Aujourd’hui
l’idée dominante est de dire : moins il y a de contraintes, de contrôles
sur l’économie, plus on libère l’entreprise de ses chaînes, de ce qui
l’entrave, et plus on créé de la richesse et de l’emploi.
Chaque
jour on se rend compte que cette idée est fausse, et que c’est même l’inverse
qu’il faudrait dire.
Le bien
commun exige que nous allions à contre courant de l’idéologie dominante du
libéralisme qui ne mène qu’au désordre, à la guerre de tous contre tous, à la
pauvreté, au non droit, aux crises sans cesse répétées comme si le système en
vivait, s’y nourrissait.
François
Baudin
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