Aucun
Etat dans le monde occidental n’a dénoncé la récente nomination de l’Arabie
saoudite comme membre du Conseil des droits de l’homme à l’ONU.
Face à
ce scandale, l’ironie a voulu qu’au même moment, un jeune homme de 21 ans
enfermé depuis 4 ans dans les geôles de Riyad, vive peut-être ses dernières
heures.
L’Arabie
saoudite s’apprête à décapiter le jeune Ali Mohamed Al Nimr, puis exposer son
corps crucifié dans les rues.
Ce
royaume qui est notre allié, notre partenaire économique, notre client fidèle, (ne
vient-il pas d’acheter pour plus de 10 milliards de dollars d’armement à la
France), ce royaume dont les souverains sont reçus en grande pompe sous les ors
de la République et dans les palais nationaux, ce royaume compte parmi les plus
répressifs, les plus rétrogrades et les plus barbares du monde.
Mais
quel est le crime du jeune Saoudien dont les jours sont comptés ?
Ali Mohamed
a manifesté lors du printemps arabe, en 2012, contre le régime saoudien, alors
qu’il n’avait que 17 ans. Il est en prison depuis, et maintenant condamné à la
décapitation et à la crucifixion publique. Son exécution portera à 134 le
nombre de décapitation à coup de sabre depuis début 2015 en Arabie saoudite.
François
Hollande s’est contenté de dire que notre pays était contre la peine de mort et
qu’il condamnait cette décision du souverain saoudien. Service minimum de la diplomatie
française, pourrait-on dire.
Service
minimum envers un royaume allié qui regorge de pétrole et de dollars. Royaume
dont l’influence sur nos démocraties va en grandissant. Plaçant notre pays dans
une situation de vassalité permanente et de reniements successifs de sa propre
histoire fondée sur la défense du droit.
Comment
un tel pays peut-il être notre allié ?
Comment
une telle dictature barbare et rétrograde qui n’accorde aucun droit à ses
opposants, peut-elle être notre partenaire ?
Comment
un tel Royaume qui n’accorde à ses minorités religieuses ou régionales, aucun
droit, peut-il être notre ami ?
Comment
un Royaume où les femmes sont considérées comme des esclaves, et les esclaves
immigrés comme des sous-hommes, peut-il être notre hôte permanent ?
Si
aujourd’hui la région du monde qui va du Yémen jusqu’à la Turquie, qui va des
montagnes du Caucase jusqu’au mont Liban, si cette région immense qui va des
plaines de l’Euphrate jusque sur les rives de la méditerranée, est en état
d’incandescence, si cette grande région du Moyen Orient est en proie à des
guerres fratricides atroces qui provoque des centaines de milliers de morts, on
le doit en très grande partie à l’Arabie saoudite alliée de la France, de l’Europe
comme de l’Amérique.
Depuis
2012, on a compté 16 visites officielles entre la France et l’Arabie saoudite.
Du jamais vu. Un peu comme si notre gouvernement avait perdu la tête devant le
pouvoir de ce Royaume où l’argent tombe du ciel. Comme si nos gouvernants
étaient fascinés et enivrés par la manne financière corruptrice que ce pays
distribue sans compter.
Le
mariage contre nature entre une dynastie saoudienne et la France doit cesser.
Notre
politique extérieure ne doit plus être guidée par l’appât des pétro dollars
qu’une vague défense des droits de l’homme masque.
Oui
aujourd’hui il est plus que temps que la France change de cap, qu’elle arrête
d’être complice de ce régime.
Un jour
l’histoire jugera la France de s’être à ce point fourvoyée en pactisant avec
cette monarchie théocratique et terroriste.
Nous
devons sauver le jeune Ali Al Nimr de la décapitation et de la crucifixion.
François
Baudin
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