vendredi 2 octobre 2015

Sauvons le jeune Ali Mohamed


Aucun Etat dans le monde occidental n’a dénoncé la récente nomination de l’Arabie saoudite comme membre du Conseil des droits de l’homme à l’ONU.
Face à ce scandale, l’ironie a voulu qu’au même moment, un jeune homme de 21 ans enfermé depuis 4 ans dans les geôles de Riyad, vive peut-être ses dernières heures.
L’Arabie saoudite s’apprête à décapiter le jeune Ali Mohamed Al Nimr, puis exposer son corps crucifié dans les rues.
Ce royaume qui est notre allié, notre partenaire économique, notre client fidèle, (ne vient-il pas d’acheter pour plus de 10 milliards de dollars d’armement à la France), ce royaume dont les souverains sont reçus en grande pompe sous les ors de la République et dans les palais nationaux, ce royaume compte parmi les plus répressifs, les plus rétrogrades et les plus barbares du monde.

Mais quel est le crime du jeune Saoudien dont les jours sont comptés ?
Ali Mohamed a manifesté lors du printemps arabe, en 2012, contre le régime saoudien, alors qu’il n’avait que 17 ans. Il est en prison depuis, et maintenant condamné à la décapitation et à la crucifixion publique. Son exécution portera à 134 le nombre de décapitation à coup de sabre depuis début 2015 en Arabie saoudite.

François Hollande s’est contenté de dire que notre pays était contre la peine de mort et qu’il condamnait cette décision du souverain saoudien. Service minimum de la diplomatie française, pourrait-on dire.
Service minimum envers un royaume allié qui regorge de pétrole et de dollars. Royaume dont l’influence sur nos démocraties va en grandissant. Plaçant notre pays dans une situation de vassalité permanente et de reniements successifs de sa propre histoire fondée sur la défense du droit.
Comment un tel pays peut-il être notre allié ?
Comment une telle dictature barbare et rétrograde qui n’accorde aucun droit à ses opposants, peut-elle être notre partenaire ?
Comment un tel Royaume qui n’accorde à ses minorités religieuses ou régionales, aucun droit, peut-il être notre ami ?
Comment un Royaume où les femmes sont considérées comme des esclaves, et les esclaves immigrés comme des sous-hommes, peut-il être notre hôte permanent ?

Si aujourd’hui la région du monde qui va du Yémen jusqu’à la Turquie, qui va des montagnes du Caucase jusqu’au mont Liban, si cette région immense qui va des plaines de l’Euphrate jusque sur les rives de la méditerranée, est en état d’incandescence, si cette grande région du Moyen Orient est en proie à des guerres fratricides atroces qui provoque des centaines de milliers de morts, on le doit en très grande partie à l’Arabie saoudite alliée de la France, de l’Europe comme de l’Amérique.

Depuis 2012, on a compté 16 visites officielles entre la France et l’Arabie saoudite. Du jamais vu. Un peu comme si notre gouvernement avait perdu la tête devant le pouvoir de ce Royaume où l’argent tombe du ciel. Comme si nos gouvernants étaient fascinés et enivrés par la manne financière corruptrice que ce pays distribue sans compter.
Le mariage contre nature entre une dynastie saoudienne et la France doit cesser.
Notre politique extérieure ne doit plus être guidée par l’appât des pétro dollars qu’une vague défense des droits de l’homme masque.
Oui aujourd’hui il est plus que temps que la France change de cap, qu’elle arrête d’être complice de ce régime.
Un jour l’histoire jugera la France de s’être à ce point fourvoyée en pactisant avec cette monarchie théocratique et terroriste.
Nous devons sauver le jeune Ali Al Nimr de la décapitation et de la crucifixion.


François Baudin

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