vendredi 30 octobre 2015

Un an après la mort Rémi Fraisse,



Souvenons-nous, il y a tout juste un an le jeune écologiste Rémi Fraisse succombait sous les tirs de la gendarmerie, à Sivens, en France, dans le département du Tarn.
Rémi était un militant non violent qui aimait par-dessus tout la terre et les hommes qui y habitent. Il manifestait son opposition au barrage hydraulique de Sivens parce qu’il voulait veiller sur la création. Il était libre dans ses choix. Et il savait probablement qu’une terrible tension était en train de naître sur le site du barrage. Rémi est mort pour l’humanité, et sa mort ne doit pas être oubliée.
Une sculpture à sa mémoire a été installée sur le site il y a quelques jours. Mais dans la nuit du 28 au 29 octobre, elle a disparu, emportée par le vent mauvais qui dans notre pays souffle contre la démocratie, contre la paix, contre la terre.
Le secrétaire général de la ligue des droits de l’homme (LDH), Jean François Mignard, vient d’écrire dans un rapport de 80 pages que « La mort de Rémi Fraisse n’était pas accident. Elle est le résultat d’un dysfonctionnement démocratique patent ».

Pour cette association de défense des droits de l’homme, le verdict est sans appel : Rémi est mort à cause de la démission des autorités républicaines.
Tout d’abord le projet de barrage imposé sans aucune concertation, ensuite la responsabilité de certains élus du Tarn, membre de la Compagnie chargée des études préalables à ce barrage puis maître d’ouvrage du barrage lui-même.
Enfin la violence de la gendarmerie qui au cours de la nuit du 25 au 26 octobre 2014, a lancé plus de 700 grenades et tiré précisément 74 balles en caoutchouc sur les manifestants qui n’étaient pas les hordes d’assaillants comme on a voulu nous le dire.
Rien ne pouvait justifier ces pratiques policières, si ce n’est l’ordre et les consignes de fermeté données par la préfecture du Tarn ; consignes qui ont produit une « violence démesurée, quasiment martiale », écrit la Ligue des droits de l’homme dans son rapport.
Ajoutons pour finir la volonté de tromper les citoyens, car du côté des autorités, aucune enquête véritable, juste et impartiale, n’a été menée depuis un an. Me Claire Dujardin, avocate de la famille Fraisse, a fait le point sur les enquêtes et instructions en cours. « Nous craignons que cela débouche sur un non-lieu, a-t-elle déclaré, après avoir eu accès aux commissions rogatoires déposées en mars par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). L’instruction est en cours, mais il nous paraît totalement anormal que l’enquête soit menée par des gendarmes. Nous réclamons l’audition de nouveaux témoins, directement par la juge d’instruction. »

La LDH demande l’interdiction d’utiliser des grenades offensives contre des manifestants, l’interdiction d’armes à potentialité létale. Elle demande également la création d’une commission d’enquête indépendante, seule capable de faire connaître la vérité.
Rappelons que dans notre pays, le droit de manifester est reconnu. « Si on ne peut que voter tous les 5 ans, à terme ce sera la fin de la démocratie », a déclaré le père de Rémi Fraisse.

Quand l’injustice sociale et le mensonge règnent, c’est la violence qui se substituent aux relations humaines et viennent les régir.
Si nous voulons œuvrer à l’avènement d’une société meilleure, fraternelle et harmonieuse, régulée par des lois, il est impératif qu’une véritable démocratie émanation de l’intérêt général, se développe dans notre pays.

François Baudin

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