Depuis
des décennies, Israël a signifié au peuple palestinien qu’aucune solution juste
et durable n’est envisageable. Aucune négociation possible. Selon les
gouvernements israéliens la seule solution pour la Palestine est de disparaître
purement et simplement de la carte des nations. Contre tout droit
international, le gouvernement israélien entend disposer totalement d’un pays.
Les
droits fondamentaux d’un peuple à accéder à une terre, à disposer d’un pays,
ont été quotidiennement bafoués par ceux-là même qui se réclament du droit et
de la démocratie pour mieux masquer leur politique de prédation.
Il
n’est pas une journée sans que la terre de Palestine soit prise, amputée,
martyrisée, colonisée ; pas un jour sans que des maisons palestiniennes soient
détruites ou occupées par des colons, sans que des Palestiniens soient
humiliés, contrôlés et tués si d’aventure ils résistent pacifiquement à
l’oppression, au racisme, à l’apartheid. Le terrorisme d’Etat pratiqué par
Israël ne soulève aucune véritable condamnation internationale et il semble que
l’impunité soit la règle.
La
situation aujourd’hui en Palestine est dramatique. Seuls contre des forces
répressives terribles et surarmés, les Palestiniens ne peuvent rien faire. Le
moindre déplacement leur est interdit. La moindre manifestation pacifiste se
solde dans la plupart des cas par des morts et des blessés. Des milliers et des
milliers de Palestiniens sont emprisonnés sans jugement. Ils croupissent et
meurent derrière des barreaux.
Cette
situation sans issue, sans espoir, génère une angoisse incommensurable parmi la
population palestinienne, notamment parmi les jeunes. Aujourd’hui cette angoisse
se transforme en rage, en violence suicidaire pour une partie d’entre eux. Rien
de surprenant. La série d’actes individuels était largement prévisible. Elle
est le signe du désespoir de tout un peuple prisonnier et abandonné dans sa
détresse. C’est un appel au secours.
Pour
justifier sa politique répressive Benjamin Netanyahu met de l’huile sur le feu.
Il exacerbe les tensions. Il va même, comme cette semaine, jusqu’à accuser les
Palestiniens du génocide des juifs pendant la guerre. Exonérant ainsi les nazis
de leur responsabilité. Mais Angela Merkel a rétabli la vérité. « L'Allemagne
a eu une responsabilité «inhérente» dans l'extermination systématique des Juifs
d'Europe ». Telle est la mise au point de Berlin après la sortie du
Premier ministre israélien qui a dédouané les Nazis du crime, accusant le Mufti
de Jérusalem. C'est par la voix de Steffen Seibert, le porte-parole de la
Chancelière que la mise au point est venue: «Je peux dire au nom du
gouvernement que, nous Allemands, connaissons très exactement l'Histoire de
l'avènement de la folie raciste meurtrière des nationaux-socialistes qui a conduit
à la rupture civilisationnelle de la Shoah».
Mais
tout est bon pour le premier ministre israélien, révisionniste de l’histoire de
la Shoah.
Netanyahu
invoque aussi la légitime défense. Le droit de porter une arme pour tout
Israélien a été étendu à tout le monde. Le droit à la sécurité donne à tout
Israélien qui se sent en danger, l’autorisation de tuer. C’est d’ailleurs ce
qui se passe actuellement et on a pu assister à de véritables lynchages et à
des meurtres filmés en direct.
Des
femmes et des enfants sont ainsi abattus dans les rues parce qu’ils avaient eu
le malheur de croiser un individu qui s’était senti en danger.
Saluons
le courage de quelques Israéliens, de plus en plus nombreux d’ailleurs, qui
dénoncent cette situation, demandent des négociations et exigent un Etat pour
les Palestiniens dans des frontières sûres et reconnues.
Ces
derniers jours des manifestations ont eu lieu dans des grandes villes
israéliennes pour réclamer une justice pour les Palestiniens : plusieurs
centaines à Tel Aviv, 3000 personnes à Nazareth, 5000 à Jérusalem, 20 000
à Sakhim. La mobilisation d’Israéliens est croissante.
Vingt
ans après les accords d’Oslo, l’espoir d’une paix durable fondé sur la justice
doit renaître dans cette région du monde que nous aimons tant. Il est du devoir
des nations d’imposer à Israël une autre politique fondée sur le droit.
François
Baudin
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