En mai 2017, face à la crise
globale, les élites qui dirigent la France ne peuvent plus se satisfaire d’un
système d’alternance « gauche » / droite qui a dominé pendant des
décennies. Cette alternance a pu pendant longtemps donner l’illusion d’un changement
possible grâce à des élections permettant à des espérances et des mécontentements
de trouver un débouché dans les urnes.
C’est ainsi que la démocratie
parlementaire telle que nous la connaissons dans le monde occidental depuis la
fin de la Seconde Guerre mondiale s’est mise en place pour durer très longtemps.
Dans presque tous les pays d’Europe et aussi en Amérique du nord : deux
partis dits de gouvernement ont dominé les différentes scènes politiques.
Démocrates et Républicains aux Etats-Unis,
Sociaux-démocrates et Démocrates chrétiens en Allemagne, Labour Party et Conservateurs
en Angleterre, etc, etc.
Et puis soudain ce système qui
pouvait donner l’illusion d’un changement démocratique s’est mis à déraper un
peu partout. Sur les marges, des groupes plus radicaux sont apparus qui
mettaient en danger le système lui-même.
Pourquoi ?
Parce que quel que soit le
résultat des urnes, ce qu’on appelle les réalités économiques et sociales imposent
leurs prérogatives. Donc dans la plupart des cas les promesses électorales ne
pouvaient pas être réalisées, et restaient à tout jamais des promesses qui n’engageaient
pas celui qui les avaient tenues. Des experts nous disent et nous répètent chaque
jour que rien n’est possible. L’impossible domine et pénètre dans nos esprits. Dans
un monde totalement interdépendant, on ne peut rien faire et la politique n’est
là que pour intervenir dans les marges et gérer au mieux les réalités qui nous
tombent dessus un peu comme des calamités naturelles. Les réalités aujourd’hui
se nomment chômage de masse, licenciements, fermetures de sites industriels,
abandon de territoires entiers, inégalités monstrueuses dans le monde et
notamment en France, etc, etc.
Le fameux concept de gouvernance a remplacé l’idée de
gouvernement. La gouvernance nous dit que rien n’est possible et qu’il faut
piloter le navire au mieux. L’idée de gouvernement
est bien différente ; elle nous dit l’inverse elle dit tout
simplement qu’il est possible de changer une réalité.
Donc face à la menace de voir
balayer dans les urnes cette idée d’alternance parlementaire impuissante, qui de
fait ne correspond à aucun changement véritable mais vise à la poursuite de ce
qui existe déjà, l’élite qui gouverne véritablement le pays a inventé un homme
nouveau. Homme providentiel, nouvel artiste de la politique qui donne l’illusion
de créer du neuf alors qu’il ne pourra que poursuivre l’ancien mais avec un
vernis plus brillant. L’oligarchie économique a trouvé son candidat en Emmanuel Macron qui
a pu à la faveur de la montée de l’extrême droite s’ériger en sauveur de la
République.
L’idée de cet homme est de
rassembler et d’unir en une seule offre le libéralisme économique tel qu’il
domine actuellement et le libéralisme culturel défendu par la gauche de
gouvernement. Ce libéralisme unifié trouve son expression la plus accomplie
dans les traités économiques internationaux, tel TAFTA et aussi dans les
traités européens. Traités qui mènent à la ruine de l’idée européenne. Face à
la menace politique qui plane un peu partout, la gauche et la droite sont dans
l’obligation de s’unir sur l’essentiel : faire bloc afin de poursuivre ce
qui est.
Pour arriver à ces fins, Emmanuel
Macron doit passer par la case destruction des anciens partis traditionnels. Ce
qu’il fait actuellement.
Cette stratégie n’est pas sans
danger, car si elle réussit, le masque hypocrite d’une pseudo alternance
parlementaire va tomber. Et l’élite qui dirige véritablement n’aura plus qu’un
seul visage. Le sien qu’on pourra facilement identifier. Il s’agira alors d’une
véritable clarification.
François Baudin
Je pense bêtement que des partis politiques doivent proposer un programme, avec un ou des candidats pour le porter et le mettre en œuvre, après, c'est l'électeur qui choisit. Ceci dit, pour ça, il faut qu'il vote et, s'il n'y a que les fascistes qui continuent à voter, on est mal barré. Mais bon moi, j'y connais rien. YL.
RépondreSupprimer