mardi 20 juillet 2021

Ce projet de loi Passe sanitaire est une véritable rupture dans l’histoire de nos différentes Républiques

 

Ce projet de loi Passe sanitaire est une véritable rupture dans l’histoire de nos différentes Républiques

 

On a accusé les manifestants du samedi 17 juillet 2021 descendus dans la rue de faire un amalgame indécent, odieux, abject entre l’État de Vichy et le projet du Président Macron. Qualifiant ainsi les manifestants de tous les noms d’oiseaux : complotistes, fascistes, antisémites, etc. L’insulte n’a jamais fait la vérité, bien au contraire.

Pour ma part je ne compare pas ce qui s’est passé entre 1940 et 1944 en France et ce qui se passe aujourd’hui. Cela n’a rien à voir. Et si des victimes ou des fils de victimes l’ont ressenti, se sont sentis touchés par ce « raccourci », je les comprends. Mon passé d’écrivain, de philosophe et d’historien, d’engagements nationaux et internationaux et maintenant d’éditeur, peut en témoigner.

J’explique ma position : seul le régime de Vichy, qui a dissous la 3e République en 1940, a promulgué des lois de ségrégation, excluant des catégories de Français de la citoyenneté. Attention je ne dis pas et je répète pour que ce soit bien clair que ce que Vichy a fait à ces hommes et ces femmes qu’elle excluait de la communauté nationale, est de même nature que le Président Macron veut imposer aux non vaccinés, non je ne dis pas cela, mais le fondement principiel est le même.

 

Je vais donc éclaircir ma position pour que les mauvaises interprétations cessent.

 

Jamais par ce projet de loi, les différents régimes républicains français n’ont connu une telle rupture de droit. Une telle atteinte aux droits de l’homme. Depuis plus de deux siècles : la 1ère, 2e 3e, 4e et la 5e République ont toujours veillé au principe universel qui devait fonder la rédaction des lois.

 

Il faut ici repartir de la Révolution française. Pour les Révolutionnaires, les droits de l’homme sont inhérents à la nature humaine, une nature humaine commune à tous les individus. Ceux-ci jouissent donc de droits égaux. Et cette égalité passe par la suppression des « privilèges », c’est-à-dire, au sens strict, des « lois privées », ce qui suppose l’uniformité de la règle de droit : « la loi doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse », parce que tous les individus, égaux par essence, doivent être traités de façon identique.

 

Au départ, égalité, universalité et loi ont donc partie liée : le postulat universaliste sur lequel repose la tradition française des droits de l’homme assimile traitement égal et traitement uniforme. L’universalité de la règle, « aveugle aux différences », garantit le droit de tous les individus d’être traités de façon identique, donc égale, par-delà leurs différences.

Quelle que soit la religion, la couleur de peau, le niveau de richesses, la place dans l’ordre social, on est tous égaux. C’est cela aussi l’universalité, l’égalité devant la loi.

C’est ainsi que la loi s’adresse à tous de manière égale.

C’est cela aussi qui constitue une nation.

La République, quelle que soit son numéro, a veillé sur ce point.

 

Or le projet de loi du président Macron instaure un régime d’inégalité de droits : certains parce qu’ils ne sont pas vaccinés ne pourront plus circuler, aller au restaurant, au cinéma, aller dans certains centres commerciaux pour faire leurs courses essentielles, etc.

C’est donc une loi qui discrimine des citoyens, qui distingue les vaccinés et les non vaccinés, qui exclut de l’espace public certaines personnes.et qui instaure un passeport sanitaire qui sera vérifié par d’autres citoyens supplétifs ou auxiliaires improvisés de la police.

Or ce régime d’exclusion que jamais aucune république n’a mis en place (je parle des républiques françaises et non de l’Empire colonial fondé sur un régime d’exclusion, de distinction : loi sur l’indigénat par exemple), ce régime d’exclusion donc est actuellement en projet.

Je répète : ce que le Président Macron veut imposer aux non vaccinés s’appuie sur le même principe discriminant certaines catégories de Français exclus de fait de la communauté nationale. On a vécu ce régime pendant la période de Vichy.

Je répète encore que le fondement principiel est le même.

 

Mais me direz-vous : la situation sanitaire en 2021, la pandémie mondiale exige ce genre de mesures d’exception.

Si la situation l’exige, il faudrait pour respecter l’État de droit républicain, que le Président Macron rende le vaccin obligatoire pour tous les Français, ou tous les Français de tel âge à tel âge. Ce qu’il ne fait pas. Il faudrait lui poser la question.

 

Ou encore pour répondre à cette situation sanitaire il faudrait que Président Macron fasse ce que font la plupart des pays du monde et ce que font tous les États de droit : continuer de vacciner les volontaires, instaurer pour tous des mesures barrières, confiner tout le monde à certains moments (sauf par exception la population indispensable à la poursuite de la vie de la nation).

 

Plus que jamais je continue de m’opposer au pass sanitaire, à cette loi liberticide qui est une véritable rupture dans notre État de droit, loi qui  constitue un affront au principe d’universalité qui doit guider le rédacteur de la loi.

 

Le Conseil de l’Europe, dans un avis consultatif rendu le 28 janvier 2021, « demande instamment aux États membres et à l’Union européenne…

Article 7.3. : Pour ce qui est de garantir un niveau élevé d’acceptation des vaccins:

7.3.1 de s'assurer que les citoyens et citoyennes sont informés que la vaccination n'est pas obligatoire et que personne ne subit de pressions politiques, sociales ou autres pour se faire vacciner, s'il ou elle ne souhaite pas le faire personnellement;

7.3.2 de veiller à ce que personne ne soit victime de discrimination pour ne pas avoir été vacciné, en raison de risques potentiels pour la santé ou pour ne pas vouloir se faire vacciner;…».

François Baudin

7.

 


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