La rentrée scolaire a commencé
sous le signe de la laïcité.
En effet il y a quelques jours,
une Charte de la laïcité à l'École a été élaborée à l'intention des personnels,
des élèves et de l'ensemble de la communauté éducative. Cette Charte qui sera
affichée dans toutes les écoles de France, a été présentée par le ministre
Vincent Peillon le 9 septembre 2013.
La charte rappelle que la
transmission des valeurs de la République est une mission confiée à l'École par
la Nation. Elle rend claire et compréhensible par chacun l'importance de la
laïcité pour le vivre ensemble autour de valeurs communes et pour la liberté
d'expression de chaque conscience. Elle présente la laïcité comme la garantie
pour chaque élève d'un accès libre à tous les moyens intellectuels et culturels
nécessaires à la construction et à l'épanouissement de sa personnalité.
La
vocation de la charte est de rappeler les règles qui permettent de vivre de
manière apaisée dans l’espace scolaire et d’aider chacun à comprendre le sens
de ces règles, à se les approprier et à les respecter. La laïcité n’est
pas une entrave à la liberté, mais la condition de sa réalisation. Elle n’est
jamais dirigée contre les individus ni contre leur conscience, mais elle
garantit l’égalité de traitement des élèves et l’égale dignité des citoyens.
Refusant les intolérances et les exclusions, elle est le fondement du respect
mutuel et de la fraternité. La Charte
n’est pas une norme imposée à chaque élève, mais elle est un engagement, un
appel à des valeurs communes.
En ce sens la démarche est
positive au moment où dans le monde des hommes prétextant et instrumentalisant
leur foi religieuse se déchirent, se battent et s’entretuent.
Rappelons qu’au cours de l’été,
en Egypte, plus de 80 lieux de cultes coptes été brûlés, détruits saccagés par
des fanatiques musulmans. La Syrie depuis mars 2011 est en proie à une guerre
civile que des extrémistes financés et armés par des royaumes théocratiques, attisent
en permanence.
Plus que jamais la laïcité est à
l’ordre du jour dans le monde.
La France n’est pas exempte des
dangers portés par l’intégrisme comme par la montée des communautarismes.
Avant de stigmatiser une religion
plutôt qu’une autre, la République doit tout d’abord s’interroger elle-même. La
bonne application de la laïcité à l’école passe par l’égalité des chances, la
gratuité et la mixité sociale, et ne passe pas par le rejet d’une partie de la
population dans des quartiers de relégation.
La relation entre l’islam et la
République ne date pas d’hier. Elle est longue. Et on ne peut pas comprendre
l’actualité sans se pencher sur cette histoire et sans oublier la longue phase
du colonialisme.
Dès 1905 le législateur a exclu
l’islam de la loi. L’islam dans l’esprit de la République a toujours été
considéré autrement. En fait la laïcité n’a jamais été appliquée dans les
colonies où l’Etat pour des raisons policières a toujours surveillé les
populations musulmanes.
On reproche actuellement aux
musulmans de ne pas connaître la laïcité, mais ils ne l’ont jamais connue dans
les colonies où le droit personnel musulman s’appliquait et où le Préfet de la République
nommait le grand cadi.
En fait jusqu’à l’indépendance
des colonies, la République n’a jamais été laïque dans ses pratiques concrètes.
Pour que les esprits s’apaisent,
il faudra bien un jour reconnaître ce deux poids deux mesures dont sont
victimes une partie de nos concitoyens.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire