« Plus
jamais la guerre ! Plus jamais la guerre ! C’est la paix, la paix qui
doit guider le destin des peuples et de toute l’humanité ». C’est par ces
mots que s’exprimait le 4 octobre 1965, le pape Paul VI. Le discours prononcé
dans l’enceinte de l’ONU à New York marqua alors les esprits dans le monde
entier. Aujourd’hui, nous reprenons ce même discours et nous répondons à
l’appel du pape François qui lance une mobilisation pacifique en faveur de la
paix et de la négociation au Proche Orient martyrisé. Aucune décision guerrière
ne viendra résoudre le conflit en Syrie à l’œuvre depuis le 15 mars 2011.
« Je
voudrais me faire aujourd’hui l’interprète du cri qui monte de toutes les
parties de la terre, de tous les peuples, du cœur de chacun, de l’unique grande
famille qu’est l’humanité, avec une angoisse croissante : c’est le cri de
la paix ! Et le cri qui dit avec force : nous voulons un monde de
paix, nous voulons être des hommes et de femmes de paix, nous voulons que dans
notre société déchirée par les divisions et les conflits, explose la paix. La
paix est un don éminemment précieux, qui doit être promu et préservé ».
Voilà ce que déclarait dimanche dernier place Saint Pierre à Rome, le pape qui
a lancé un appel de l’Eglise à faire du samedi 7 septembre 2013 un jour de
jeûne et de paix pour la Syrie.
Notre cœur est
profondément meurtri par ce qui se passe là bas. Mais seule une négociation
mettant autour d’une table l’ensemble des parties en présence, soutenue par la
communauté internationale arrivera à résoudre le conflit en Syrie. Or depuis
plusieurs jours la France et les Etats-Unis très isolés sur le plan
international veulent intervenir militairement dans ce conflit. Ajoutant encore
de la guerre à la guerre. Ajoutant de la souffrance à la souffrance. Cette
intervention aura des conséquences incalculables pour la région, aujourd’hui
personne ne sait où elle mènera l’humanité.
Souvenons nous
de l’Irak, souvenons nous de la Libye, souvenons nous de toutes ces
interventions armées qui ont apporté tant de malheur aux peuples qu’on voulait
soi- disant protéger. Toutes ces interventions extérieures n’ont fait
qu’apporter malheur et destructions. Pourquoi depuis ces dernières années
l’Occident est-il pris d’une fièvre guerrière. Pas une année sans que des
soldats occidentaux interviennent dans des conflits avec un appétit insatiable
en prétextant des arguments moraux et une défense bien sélective des droits de
l’homme.
La France ne
peut intervenir sans mandat international que seul l’ONU est en droit de donner.
Conformément au droit, seul le Conseil de sécurité des Nations Unies est
habilité à autoriser l’emploi de la force armée contre un Etat souverain.
En Syrie comme
ailleurs dans d’autres conflits, ce qui est nécessaire c’est la mise en place
de processus politiques menant à la paix. Le peuple Syrien a plus que jamais
besoin de cette solution pacifique pour éviter une aggravation de sa situation
par la guerre. Est-ce que la communauté internationale a fourni les efforts
suffisants pouvant favoriser la paix ? Est-ce que des initiatives claires
fondées sur le dialogue ont été prises ?
En voulant
exclure dès les premières semaines du conflit la présence du dictateur Assad et
de ses alliés régionaux de la table des négociations, c’est la voix belliqueuse
qui a été prônée par la France et les Etats Unis. Dans ce conflit, la France ne
peut pas être alliée de groupes fanatiques islamiques dont la volonté est de
détruire la Syrie et une partie de sa population, dont les Chrétiens qui sont
systématiquement visés.
Tel est le sens
du message envoyé par le monde entier à l’ONU et aussi par l’Eglise, message
que le président de la république n’entend pas. Exigeons que la France pousse à
la reprise des négociations entamées à Genève, demandons un cessez le feu.
Aujourd’hui
formons une seule grande famille avec nos frères syriens qui souffrent, pour
que le cri de la paix s’élève et arrive au cœur de tous.
6 septembre 2013
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