vendredi 6 septembre 2013

Non à l'intervention en Syrie

« Plus jamais la guerre ! Plus jamais la guerre ! C’est la paix, la paix qui doit guider le destin des peuples et de toute l’humanité ». C’est par ces mots que s’exprimait le 4 octobre 1965, le pape Paul VI. Le discours prononcé dans l’enceinte de l’ONU à New York marqua alors les esprits dans le monde entier. Aujourd’hui, nous reprenons ce même discours et nous répondons à l’appel du pape François qui lance une mobilisation pacifique en faveur de la paix et de la négociation au Proche Orient martyrisé. Aucune décision guerrière ne viendra résoudre le conflit en Syrie à l’œuvre depuis le 15 mars 2011.

« Je voudrais me faire aujourd’hui l’interprète du cri qui monte de toutes les parties de la terre, de tous les peuples, du cœur de chacun, de l’unique grande famille qu’est l’humanité, avec une angoisse croissante : c’est le cri de la paix ! Et le cri qui dit avec force : nous voulons un monde de paix, nous voulons être des hommes et de femmes de paix, nous voulons que dans notre société déchirée par les divisions et les conflits, explose la paix. La paix est un don éminemment précieux, qui doit être promu et préservé ». Voilà ce que déclarait dimanche dernier place Saint Pierre à Rome, le pape qui a lancé un appel de l’Eglise à faire du samedi 7 septembre 2013 un jour de jeûne et de paix pour la Syrie.  

Notre cœur est profondément meurtri par ce qui se passe là bas. Mais seule une négociation mettant autour d’une table l’ensemble des parties en présence, soutenue par la communauté internationale arrivera à résoudre le conflit en Syrie. Or depuis plusieurs jours la France et les Etats-Unis très isolés sur le plan international veulent intervenir militairement dans ce conflit. Ajoutant encore de la guerre à la guerre. Ajoutant de la souffrance à la souffrance. Cette intervention aura des conséquences incalculables pour la région, aujourd’hui personne ne sait où elle mènera l’humanité.
Souvenons nous de l’Irak, souvenons nous de la Libye, souvenons nous de toutes ces interventions armées qui ont apporté tant de malheur aux peuples qu’on voulait soi- disant protéger. Toutes ces interventions extérieures n’ont fait qu’apporter malheur et destructions. Pourquoi depuis ces dernières années l’Occident est-il pris d’une fièvre guerrière. Pas une année sans que des soldats occidentaux interviennent dans des conflits avec un appétit insatiable en prétextant des arguments moraux et une défense bien sélective des droits de l’homme.
La France ne peut intervenir sans mandat international que seul l’ONU est en droit de donner. Conformément au droit, seul le Conseil de sécurité des Nations Unies est habilité à autoriser l’emploi de la force armée contre un Etat souverain.
En Syrie comme ailleurs dans d’autres conflits, ce qui est nécessaire c’est la mise en place de processus politiques menant à la paix. Le peuple Syrien a plus que jamais besoin de cette solution pacifique pour éviter une aggravation de sa situation par la guerre. Est-ce que la communauté internationale a fourni les efforts suffisants pouvant favoriser la paix ? Est-ce que des initiatives claires fondées sur le dialogue ont été prises ?
En voulant exclure dès les premières semaines du conflit la présence du dictateur Assad et de ses alliés régionaux de la table des négociations, c’est la voix belliqueuse qui a été prônée par la France et les Etats Unis. Dans ce conflit, la France ne peut pas être alliée de groupes fanatiques islamiques dont la volonté est de détruire la Syrie et une partie de sa population, dont les Chrétiens qui sont systématiquement visés.

Tel est le sens du message envoyé par le monde entier à l’ONU et aussi par l’Eglise, message que le président de la république n’entend pas. Exigeons que la France pousse à la reprise des négociations entamées à Genève, demandons un cessez le feu.

Aujourd’hui formons une seule grande famille avec nos frères syriens qui souffrent, pour que le cri de la paix s’élève et arrive au cœur de tous.
6 septembre 2013

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