L’hommage universel rendu à
Nelson Mandela depuis jeudi soir nous indique clairement qu’un homme qui a
combattu toute sa vie pour la liberté, l’égalité, la justice, finit toujours
par voir sa cause triompher. Libérer l’opprimé de son oppression est possible :
telle est la leçon donnée par cet homme que nous admirons tous. Merci
Mandela !
Aujourd’hui Mandela est rentré à
la maison. Rentrer à la maison signifie dans la culture zouloue : passer
le témoin, poursuivre le combat à travers d’autres vies ; rentrer à la maison
c’est mourir dans la paix du coeur après une vie accomplie passée sur les
chemins de la liberté.
L’œuvre de Nelson Mandela pour le
progrès de l’humanité est immense. Il a détruit l’apartheid, rendu la dignité à
tout un peuple. Son combat qui l’a emmené dans les prisons racistes d’Afrique
du Sud, dans les prisons de l’apartheid où il a séjourné 27 ans, son combat est
celui de tous, car les chaînes qu’il portait sont nos chaînes, et les chaînes
que portent encore bien des hommes à travers le monde sont les chaînes de
Mandela. Aucun homme ne peut être libre si un autre homme à côté est enchaîné.
La liberté n’a de sens que si elle est universellement partagée. Comment être
libre si un autre homme est enchaîné ?
Mandela est celui qui crée des
problèmes, c’est ce que signifie son prénom, Rolihlahla en langue africaine du
sud. Mandela a toujours été un rebelle, dès son plus jeune age.
Rendre hommage à un homme ne sert
à rien si on ne retient pas le sens de sa vie, si on ne retient pas que cet
homme a toujours combattu.
Que faut-il penser de cette
unanimité qui se déverse dans le monde entier tel un tsunami ?
On peut simplement dire qu’elle fut
bien tardive. N’oublions pas que son combat n’a pas été soutenu par les grandes
puissances démocratiques, ou alors si tard. Car les grandes puissances,
jusqu’au début des années 90 avait choisi leur camp : celui de
l’apartheid. Il ne faut pas oublier que ce n’est qu’en 2008, oui en 2008, que
les Etats-Unis retireront l’ANC et Mandela de la liste noire du terrorisme.
Le prisonnier Mandela au matricule
466/64 enfermé presque trente ans dans le bagne de Tobben Island, autrefois
appelé colonie de lépreux, est resté presque toute sa vie ignoré du monde des
puissants, alors que les peuples de plus en plus solidaires réclamaient sa
libération et la fin de l’apartheid en Afrique du Sud.
Aujourd’hui dans le monde le
combat de cet homme est loi d’être terminé.
Environ 5000 Palestiniens sont
actuellement détenus par Israël parce qu’ils combattent l’occupation militaire,
la colonisation, le vol de la terre, et la politique d’apartheid menée par le
gouvernement de Tel-Aviv.
Parmi ces 5000 prisonniers, dont
certains sont « enchaînés » depuis des décennies, on compte 200
enfants. Selon l’UNICEF, chaque année 700 enfants de 12 à 17 ans sont arrêtés,
interrogés, détenus par la police et l’armée israélienne.
Le racisme, l’apartheid et
l’absence de droits qui caractérisent la situation infligée au peuple
palestinien justifient notre soutien.
Rendre hommage à Mandela c’est
poursuivre son combat partout dans le monde où la liberté est bafouée.
Rappelons la phrase de
l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, prix Nobel de la paix en 1984, qui
avait déclaré : « Nous avions les terres. Les Afrikaners sont arrivés
avec la Bible et nous ont dit : « fermons les yeux et prions ».
Lorsque nous les avons rouverts, ils avaient pris nos terres et nous avait
laissé la Bible (…) Mandela nous a rendu la terre ».
François Baudin
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