Cette semaine les dirigeants du
monde se sont réunis dans l’enceinte de l’ONU pour affirmer une fois de plus
leur volonté d’aboutir à un accord permettant de contenir le réchauffement
climatique à deux degrés d’ici la fin du siècle en limitant les émissions de
gaz à effet de serre.
Est-ce possible ?
On peut en douter, et répondre
non ce n’est pas possible de contenir le réchauffement climatique si on
continue dans la voie qui nous est imposée depuis tant de décennies. Cette voie
est celle de la recherche du profit maximum et immédiat, celle de
l’exploitation à outrance des bienfaits de la nature, celle où l’égoïsme
triomphe. Les forces du marché qui dominent actuellement le monde sont bien les
dernières à pouvoir résoudre le réchauffement climatique, la misère, les
guerres, l'exclusion, car d’une certaine façon ce sont elles qui en sont les
premières responsables.
Pour voir cet état des choses
changer dans le bon sens, une nouvelle vision du monde est nécessaire. Vision
qui ne soit plus fondée sur la concurrence de tous contre tous, vision qui ne
conçoit plus la nature et l’homme comme des moyens, mais comme une fin.
Lutter contre le réchauffement
climatique est « une question de justice et de respect », une question qui
doit provoquer « une révision profonde des modes de vie ».
Il y a un lien entre respect de
l'environnement et respect de l’homme. Les deux se conditionnent mutuellement.
La crise écologique est bien le
symptôme d’une conception de l’homme qui domine actuellement le monde.
Cette question est éminemment
morale avant d’être scientifique et économique. Cette question est d’autant
plus morale que la crise écologique touche plus particulièrement les plus
pauvres parmi nous. Lutter contre le réchauffement climatique est donc avant
tout une « question de justice et d'équité, une question qui doit
réveiller les consciences ».
Si la communauté internationale
est aujourd’hui obligée d’agir, cette action ne doit pas être que technique et scientifique.
Mais elle doit être avant tout morale. Car c’est bien l’homme qui a le devoir
de protéger la nature, de protéger la création et aussi le devoir de se
protéger lui-même contre ce qui le domine : la recherche d’un gain maximum, une
exploitation à outrance pour le plus grand profit de quelques uns de ce qui a
été donné gratuitement à tous et que l’on doit partager.
L’homme a la responsabilité de
protéger l’homme et la création pour le bien des générations actuelles et
futures.
La mondialisation qui permet de
prendre conscience de l’interdépendance de la famille humaine, doit nous aider
à comprendre l’universel.
Mais la mondialisation, telle
qu’elle est mise en œuvre aujourd’hui, aboutit à la domination de quelques uns
sur l’ensemble de l’humanité avec toutes les conséquences néfastes que nous
connaissons : crise écologique, guerres, déséquilibre entre les nations,
famines qui persistent, etc, etc.
Le système mondialisé actuel mène
à de grandes catastrophes écologiques et humaines. Il n’est pas viable.
Paul VI déclarait en 1972 « Nul
ne peut s'approprier de façon absolue et égoïste le milieu ambiant qui n'est
pas la propriété de personne, mais un patrimoine de l'humanité. [...]. Puis il
ajoutait : « Vous saurez joindre à la recherche de l'équilibre
écologique celle d'un juste équilibre de prospérité entre les centres du monde
industrialisé et leur immense périphérie. La misère, a-t-on dit très justement,
est la pire des pollutions ».
François Baudin
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