Dans le projet de loi sur l’immigration en
préparation, le gouvernement Macron envisage d’allonger à quatre vingt dix jours,
contre quarante cinq aujourd’hui, la durée de la rétention administrative pour
les étrangers en attente d’expulsion.
Dans
le sillage du message de fermeté du Président de la République sur
l’immigration irrégulière, le régime de la retenue pour vérification du droit au séjour serait
également durci, puisqu’il passerait de seize heures à vingt-quatre heures.
Nous assistons
donc à un durcissement de la loi sur l’immigration, alors que probablement
c’est l’inverse qu’il faudrait faire si on voulait respecter notre promesse et
notre parole. Il n’y a pas une journée sans que l’on rappelle les droits de l’Homme
et nos valeurs démocratiques qui restent des mots creux s’ils ne sont pas mis
en œuvre de manière concrète.
Cet été, le
Pape François se prononçait pour « l'octroi de visas humanitaires » et
recommandait de favoriser « le regroupement familial ».
Les cinq pages très denses, signées par
François le jour du 15 août, contiennent 21 mesures concrètes, similaires à un
programme d'action qui résument sa pensée sur la question des migrations. Elle
vise, tant dans les pays d'origine, que dans les pays d'accueil, à rendre
légale l'immigration illégale.
Dans ce document, le pape promeut en
effet un accueil large, généreux et légalement organisé des migrants et des
réfugiés sans mentionner l'idée d'une quelconque restriction des flux migratoires.
L'objectif de François, dans ce document,
est de changer les mentalités et de faire pression sur la communauté
internationale pour qu'elle adopte, avant la fin de l'année 2018, deux accords
globaux, l'un sur les réfugiés, l'autre sur les migrants. En garantissant une
subsistance minimum vitale.
La question de l'accueil des migrants et
des réfugiés est une priorité absolue. Les Européens doivent ouvrir leurs
portes.
Parmi les vingt et une mesures voulues
par le pape François pour l'immigration, j’en retiendrai quelques unes :
- Ne pas recourir aux expulsions
collectives et arbitraires de réfugiés et de migrants surtout quand elles
renvoient des personnes dans des pays qui ne peuvent garantir le respect
de la dignité et des droits fondamentaux.
- Toujours faire passer la
sécurité personnelle avant la sécurité nationale.
- Trouver des solutions
alternatives à la détention pour ceux qui entrent sur le territoire.
- Que soit accordée dans le pays
d'arrivée la liberté de mouvement, la possibilité de travailler.
- Protéger les mineurs migrants en
évitant toute forme de « détention » et en assurant « l'accès
régulier à l'instruction primaire et secondaire ».
- Favoriser le regroupement
familial - y compris des grands-parents, des frères et sœurs et des
petits-enfants - sans jamais le soumettre à des capacités économiques.
- Intégrer les migrants par une offre de citoyenneté sans supprimer
leur identité culturelle.
Voilà quelques mesures concrètes et
immédiates qui pourraient être mises en œuvre.
Mais à travers ce projet de loi sur
l’immigration, notre gouvernement semble faire l’inverse.
François Baudin
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