mercredi 30 avril 2014

Quel projet pour l’Europe ?



Quel projet pour l’Europe ?

Le mois de mai qui vient sera européen. La huitième élection européenne au suffrage universelle se déroulera dans trois semaines, du 22 au 25 mai prochain, afin d’élire 751 députés représentant 28 Etats membres. Pour la première fois, ces élections auront une influence directe sur le choix du président de la commission européenne.
Quel projet pour l’Europe ? Quelle idée nous faisons-nous de cet espace où vivent ensemble 508 millions d’habitants ?
Ces questions seront obligatoirement débattues dans les jours qui viennent.

Aujourd’hui des bruits de guerre viennent d’Ukraine.
Les politiques d’austérité plongent les populations des 28 pays dans de grandes difficultés sociales et économiques. Près de  30 millions de personnes sont sans emploi.
L’avenir d’Alsthom, le grand fleuron de l’économie française et donc européenne, est incertain.
Globalement le bilan économique est mauvais. Des taux de chômage records sont enregistrés dans presque tous les pays.

Le contrat social qui unissait et protégeait les populations selon un modèle solidaire issu de la Deuxième Guerre mondiale, est fortement remis en cause par les puissances économiques et financières qui dirigent le monde et notamment notre continent.
Un sentiment aussi que les peuples sont loin, très loin des décisions qui les concernent pourtant et vont les atteindre dans leur vie quotidienne.

Donc une crise de légitimité traverse durablement notre continent.
La représentation démocratique semble n’être pour beaucoup qu’un leurre face aux lobbys divers qui ont installé leur demeure à Bruxelles. 
Par exemple quel est gouvernement qui aujourd’hui se préoccupe de rendre transparentes les négociations commerciales et douanières secrètes, oui secrètes, entre les Etats-Unis et l’Europe ?
Négociations qui risquent d’aggraver encore un peu plus la mise en concurrence mondiale et donc probablement d’envoyer des centaines de milliers d’européens au chômage.

L’échec du projet européen fondé aujourd’hui sur la dérégulation et la mise en concurrence généralisée, accompagnée du  triomphe du calcul froid et égoïste de l’intérêt privé, est une réalité que personne aujourd’hui ne peut nier.
Comment mettre fin à cette conception mortifère de l’Europe ?

Le bilan de la présence de notre continent sur la scène mondiale n’est pas meilleur. Aucune politique étrangère indépendante n’a été mise en œuvre.
On le voit aujourd’hui de manière dramatique en Ukraine. Nous sommes à la traîne de la politique étrangère des Etats-Unis, un peu comme si nous étions pour toujours leur valet, incapable d’avoir une vision du monde indépendante et souveraine.
Par exemple nous le sommes plus que jamais vis-à-vis d’Israël en n’exigeant pas le respect du droit international et la mise en place d’un Etat palestinien dans les frontières d’avant 1967.
Seule une Europe indépendante des Etats Unis est en capacité de faire aboutir des négociations vers une paix juste et durable entre Israël et la Palestine.

La participation à la vie démocratique ne se résume pas aux échéances électorales mais elle s’exerce aussi au quotidien, par des débats, des propositions d’alternatives et des actions menant vers une autre politique fondée sur la solidarité et le respect des droits, que l’Europe doit être est capable de mener.

François Baudin

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