Quel projet pour l’Europe ?
Le mois de mai qui vient sera
européen. La huitième élection européenne au suffrage universelle se déroulera
dans trois semaines, du 22 au 25 mai prochain, afin d’élire 751 députés
représentant 28 Etats membres. Pour la première fois, ces élections auront une
influence directe sur le choix du président de la commission européenne.
Quel projet pour l’Europe ?
Quelle idée nous faisons-nous de cet espace où vivent ensemble 508
millions d’habitants ?
Ces questions seront
obligatoirement débattues dans les jours qui viennent.
Aujourd’hui des bruits de guerre
viennent d’Ukraine.
Les politiques d’austérité
plongent les populations des 28 pays dans de grandes difficultés sociales et
économiques. Près de 30 millions de
personnes sont sans emploi.
L’avenir d’Alsthom, le grand
fleuron de l’économie française et donc européenne, est incertain.
Globalement le bilan économique
est mauvais. Des taux de chômage records sont enregistrés dans presque tous les
pays.
Le contrat social qui unissait et
protégeait les populations selon un modèle solidaire issu de la Deuxième Guerre
mondiale, est fortement remis en cause par les puissances économiques et
financières qui dirigent le monde et notamment notre continent.
Un sentiment aussi que les
peuples sont loin, très loin des décisions qui les concernent pourtant et vont
les atteindre dans leur vie quotidienne.
Donc une crise de légitimité
traverse durablement notre continent.
La représentation démocratique
semble n’être pour beaucoup qu’un leurre face aux lobbys divers qui ont
installé leur demeure à Bruxelles.
Par exemple quel est gouvernement
qui aujourd’hui se préoccupe de rendre transparentes les négociations
commerciales et douanières secrètes, oui secrètes, entre les Etats-Unis et
l’Europe ?
Négociations qui risquent
d’aggraver encore un peu plus la mise en concurrence mondiale et donc
probablement d’envoyer des centaines de milliers d’européens au chômage.
L’échec du projet européen fondé
aujourd’hui sur la dérégulation et la mise en concurrence généralisée, accompagnée
du triomphe du calcul froid et égoïste
de l’intérêt privé, est une réalité que personne aujourd’hui ne peut nier.
Comment mettre fin à cette
conception mortifère de l’Europe ?
Le bilan de la présence de notre
continent sur la scène mondiale n’est pas meilleur. Aucune politique étrangère
indépendante n’a été mise en œuvre.
On le voit aujourd’hui de manière
dramatique en Ukraine. Nous sommes à la traîne de la politique étrangère des
Etats-Unis, un peu comme si nous étions pour toujours leur valet, incapable
d’avoir une vision du monde indépendante et souveraine.
Par exemple nous le sommes plus
que jamais vis-à-vis d’Israël en n’exigeant pas le respect du droit
international et la mise en place d’un Etat palestinien dans les frontières
d’avant 1967.
Seule une Europe indépendante des
Etats Unis est en capacité de faire aboutir des négociations vers une paix
juste et durable entre Israël et la Palestine.
La participation à la vie
démocratique ne se résume pas aux échéances électorales mais elle s’exerce
aussi au quotidien, par des débats, des propositions d’alternatives et des
actions menant vers une autre politique fondée sur la solidarité et le respect
des droits, que l’Europe doit être est capable de mener.
François Baudin
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