La question syrienne semble être
passée au second rang des informations comme si la guerre qui continue de tuer chaque
jour des civils était devenue depuis quelques semaines un conflit de basse
intensité détruisant pourtant une société, des villes, des villages, une économie, mais en
définitive ne bousculant pas les grands équilibres internationaux.
La guerre Iran-Irak qui fit des
centaines de milliers de morts s’est poursuivie au cours des années quatre
vingt du siècle dernier, sans troubler véritablement les grandes puissances de
la planète.
Les multiples guerres qui
touchent aujourd’hui le continent africain n’intéressent personne. Elles
peuvent bien tuer des millions de gens et se poursuivre indéfiniment dans la
mesure où les grandes sociétés multinationales continuent d’y exploiter
les richesses.
L’équilibre actuel des forces en
Syrie nous indique clairement qu’il n’y a pas d’autres solutions que la
négociation entre les belligérants. Cette négociation qui ne peut plus être
repoussée doit réunir l’ensemble des parties. Elle doit être accompagnée d’un
cesse-le-feu immédiat, garanti par l’ONU et soutenu par les grandes puissances.
La communauté internationale doit
cesser tout soutien, qu’il soit diplomatique ou militaire, de toutes les parties en
présence qui préconisent ouvertement quelque forme que ce soit de violence, de
fanatisme ou d’extrémisme. Le respect de la dignité de la personne humaine
aussi bien que de ses droits devrait constituer un préliminaire pour toute aide
matérielle.
A moins de vouloir épuiser ce
pays jusqu’à sa disparition pure et simple de la carte des nations, et le
transformer en un territoire morcelé et tenu par des communautés exclusives, à
moins de vouloir pousser à l’exil de millions de Syriens dans les pays
limitrophes comme le Liban, contribuant ainsi à les accabler terriblement et à
les déstabiliser de manière durable et irréversible, il est impératif de tout
faire pour que cette négociation se mette en place le plus rapidement possible.
Il faut sauver la Syrie d’une disparition certaine, si rien n’est fait.
Les derniers temps, il a semblé
que cette négociation était maintenant possible. Une fenêtre vers la paix ne
s’est-elle entrouverte en septembre suite à l’échec d’une intervention armée de
la France, de l’Angleterre et des Etats-Unis ?
Les peuples se sont alors réjouis
que la menace d’attaques aériennes contre la Syrie ait cessé et beaucoup ont
soutenu, jusqu’au Comité Nobel, le lancement d’un processus qui vise à la
destruction de toutes les armes chimiques trouvées sur le sol syrien.
Il devenait alors évident que la
seule voix raisonnable était de se mettre autour d’une table et de discuter
d’un avenir pour ce peuple qui souffre et risque de disparaître.
Cette semaine, les responsables
des communautés jésuites du Proche-Orient lancent un appel à la réunion
d’urgence « d’une conférence de paix pour trouver un accord commun qui
puisse sauvegarder les vies des Syriens ».
Ils avertissent aussi que les
solutions préconisant l’exil ou l’élimination des communautés chrétiennes de
Syrie sont inacceptables.
Comment condamner les Chrétiens à
l’exil alors qu’ils sont présents en Syrie depuis 2000 ans ?
De toutes nos forces, il faut
alerter l’opinion internationale sur la tragédie syrienne et demander aux parties
d’écouter la voix de leur conscience et de ne pas s’enfermer dans leurs propres
intérêts. Le conflit en Syrie doit cesser au plus vite !
François Baudin
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