vendredi 14 octobre 2016

La Syrie, l’ONU et les grandes puissances


Pourquoi le conflit en Syrie ne trouve-t-il pas de solution ? Pourquoi fait-il autant de victimes ? Femmes, enfants, sont depuis des mois la cible des exactions de rebelles islamistes armés par les pays arabes du Golfe, eux-mêmes armés par l’Occident. Ces rebelles rivalisent dans le crime avec les forces syriennes armées par l’Iran et la Russie qui participe activement à la guerre depuis un an.
Tous ces protagonistes d’une guerre à outrance mettent à feu et à sang un pays tout entier, le menent à une ruine certaine. Ils tuent sans distinction civils et combattants, et provoquent dans chacun des camps l’exode de millions d’habitants qui fuient les destructions, la mort et un avenir bouché par les bombes.
La situation est dramatique et semble sans issue à nous qui assistons quotidiennement devant nos téléviseurs à ces massacres. Nous sommes effarés. Et cependant la lassitude nous envahit, ainsi qu’un sentiment d’impuissance.
Pourquoi tous ces morts ? Pourquoi cette incapacité à régler par la négociation un conflit d’une telle intensité ?
La question de la puissance est posée. Qui a le pouvoir d’arrêter un tel massacre ?
On voit bien que les grandes puissances sont dans l’incapacité de négocier, de stopper le conflit. Est-ce d’ailleurs leur souhait ?
Une grande puissance ne raisonne que de son point de vue de puissance qui veut toujours accroître sa domination.
Les nations impliquées en Syrie ne sont pas nombreuses : Russie, Etats-Unis, France, Angleterre. Des puissances secondaires et régionales y jouent aussi un rôle important : Arabie saoudite, Iran… Tous sans exception arment les belligérants, leurs alliés d’un moment. Tous alimentent le conflit. Pourquoi ?
Parce qu’ils veulent continuer d’y jouer un rôle.
Leur responsabilité est écrasante dans le conflit syrien. Ils ne font que mettre de l’huile sur le feu, d’ajouter la guerre à la guerre. Et cela depuis 2011. Dans ces conditions aucune solution n’est possible sans la victoire définitive d’un camp sur l’autre.
Que faire ?
Après la seconde guerre mondiale, les nations ont créé l’Organisation des Nations Unies (ONU). On ne voulait plus revoir un tel drame pour le monde.
La société des Nations qui a vu le jour après la Première guerre mondiale pour les mêmes raisons, a été incapable d’arrêter la Seconde guerre mondiale beaucoup plus meurtrière que la première.
Pourquoi cette incapacité ? Parce que la Société des Nations disparue corps et biens en 1940 était déjà dominée par les puissances étatiques et leurs intérêts.
L’ONU qui aura bientôt un nouveau Secrétaire général, aura-t-elle le même avenir ? La même destinée : disparaître à cause de son incapacité ? Pourtant des chapitres entiers de sa Charte sont consacrés au maintien de la paix. Prévenir les conflits est sa mission première.
Depuis toujours, l’ONU est dominée par les grandes puissances prêtes à faire la guerre, à attiser les conflits si leurs intérêts ne sont pas préservés.
Aussi longtemps que les pays du monde remettront leur destinée dans les mains des grandes puissances, nous aurons la guerre. Les guerres permanentes aujourd’hui en sont les preuves tangibles.

Il est urgent de réformer l’ONU, de dissoudre son Conseil de Sécurité qui n’a de sécurité que le nom. Il est urgent de donner le pouvoir à l’Assemblée générale des Nations unies dont le rôle actuel est infime dans le maintien de la paix.

François Baudin 

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