jeudi 26 janvier 2017

Le monde selon Trump


Depuis son arrivée il y a une semaine à la Maison Blanche tout se passe comme si Donald Trump avait voulu marquer les esprits par ses décisions.
La liste des décrets est déjà longue : pèle mêle et de mémoire, certainement avec des oublis, les voici résumés :
  • ·         Décret contre la loi sur l'assurance-maladie "Obamacare"
  • ·         Construction du mur entre le Mexique et les Etats Unis
  • ·      Mise en place d’une politique pro pétrole et relance de la production charbonnière, réouverture des mines parmi les plus polluantes. Renoncement à la lutte contre le réchauffement climatique. Relance de la construction de 2 oléoducs visant à transporter le pétrole issu des sables bitumineux canadiens.
  • ·         Arrêt des subventions en faveur de nombreuses ONG écologistes et féministes.
  • ·         Arrêt de l’accueil des réfugiés politiques d’origine arabe venant de nombreux pays en guerre.
  • ·         Décret portant sur une application plus rigoureuse des lois sur l’immigration.
  • ·         Limitation de l’accès aux fonds fédéraux pour les villes qui accueillent des immigrants clandestins. 
  • ·         Publication par l’Administration, toutes les semaines, d’une liste des crimes commis par les immigrés.
  • ·         Multiples déclarations anti-européennes et anti chinoises.
  • ·         Retrait des traités de libre échange transpacifique et Nord américain. 
  • ·     Décrets prévoyant la réduction, voire la suppression, de la contribution financière des Etats Unis à plusieurs agences des Nations Unies, dont celles qui aident au développement de la Palestine.
  • ·         Décret gelant les embauches des fonctionnaires au niveau fédéral, sauf pour les militaires, suivant sa promesse de « curer le marigot ».
  • ·         Réduction du nombre et du statut des fonctionnaires. Plusieurs ministères et agences fédérales ont par ailleurs publié des circulaires imposant aux fonctionnaires un verrouillage de leur communication.
  • ..

Tout ce que peut faire Donald Trump par simple décret, il le fait.
Tout ce qui ne nécessite pas le vote des députés et des sénateurs, il le met en place.

C’est ainsi qu’un peu partout dans le monde comme dans son propre pays, le pouvoir américain allume des incendies. América first, comme il l’a répété sans cesse durant sa campagne, signifie les Etats Unis contre le monde entier. Les Etats Unis contre son peuple.

Le monde selon Trump est un monde en guerre. Guerre économique, guerre contre la nature, guerre entre les hommes et les femmes. Guerre contre l’humanité. Car c’est bien le monde entier, l’ensemble des continents, l’humanité tout entière qui est visée.

Mais ce monde de la puissance est-il un monde possible ?

Pourquoi ces déclarations guerrières ?
Ce fut pourtant le président américain Ronald Reagan dont Trump se réclame, qui lança il y a presque 40 ans le processus de mondialisation, l’ouverture des échanges économiques, la concurrence généralisée, le processus de dérégulation qui fut nommé néo libéralisme. A cette époque, les Américains pensaient qu’ils seraient les gagnants de cette nouvelle période qu’ils ouvraient. En fait la puissance américaine, celle notamment de son économie, n’a pas cessé de décliner depuis, au bénéfice notamment de la Chine et de l’Inde.
Oui, les oligarques qui gouvernent les Etats-Unis sont favorables à la mondialisation si celle-ci leur profite. L’explication est simple. Dans leur esprit c’est donc un rétablissement des choses en leur faveur qu’ils tentent d’opérer contre le monde entier.
On peut douter de la réussite de cette opération.
Tout d’abord aucune économie aujourd’hui n’est réellement indépendante. Tout est interdépendant. De plus les grandes entreprises américaines comme Google, Facbook, Microsoft, Apple, Amazon, et bien d’autres n’ont pas intérêt à cette nouvelle politique.
On peut également s’attendre à de vives réactions du monde entier.


Espérons en un autre monde possible qui ne soit pas fondé sur la puissance, sur la concurrence généralisée, sur la guerre de tous contre tous. Espérons en un monde plus fraternel et faisons tout pour qu’il advienne.

François Baudin

vendredi 20 janvier 2017

Terreur sur la Turquie


Depuis quelques mois, la Turquie vit sous la terreur. Un véritable calvaire pour le peuple dans son ensemble. Terrorisme de Daech, arrestation par milliers, emprisonnement de tous les opposants, purge d’une ampleur inouïe, licenciement d’opposants par dizaines de milliers, destruction de villages et assassinats nombreux dans la région kurde, etc, etc. Mise au pas de l’appareil judiciaire, de la police comme de l’armée. Erdogan a déclaré récemment que tous ses opposants deviendront des « morts-vivants ».
Une répression terrible menée par un gouvernement sans scrupule s’abat donc sur le peuple, sur les démocrates, sur la jeunesse et aussi sur les Kurdes.
Si on fait les comptes provisoires et selon les sources d’information : 85 000 fonctionnaires ont été limogés, dont énormément d’enseignants, 40 0000 personnes arrêtées. Fermetures des universités, interdiction de spectacles. Fermetures de nombreux organes de presse en opposition. Surveillance et quadrillage policier et militaire de l’ensemble du pays.
Cette situation nous fait penser à ce qui s’est passé en Amérique du Sud lorsque les dictatures s’y sont installées pour longtemps.

C’est à l’occasion du coup d’Etat manqué de juillet dernier, dont nous ne connaissons ni les tenants et les aboutissants, que le président Erdogan a révélé au monde son vrai visage, celui d’un dictateur prêt à sacrifier les libertés civiles, le droit d’expression et de manifestation de chacun. Actuellement on compte plus de 400 journalistes détenus dans les geôles turques. Selon un opposant, la Turquie vit aujourd’hui la pire période de son histoire.

Bien évidemment, cette situation dramatique provoque de très nombreuses réactions populaires : résistance civile et pacifique, manifestations, protestations qui à nouveau sont réprimées de manières brutales par le pouvoir. Un cycle de violence commence, dont ne connaît ni la fin ni les effets sur l’avenir du pays.

Tous ces évènements se déroulent dans un contexte régional, celui du Moyen Orient, parmi les plus instables du monde où se pressent les Grandes puissances et leur arsenal militaire : Russie, Otan (Etats Unis notamment).

Parallèlement la Turquie devient de jour en jour un vrai trou noir de l’information. Peu de média européen s’intéresse sur le fond à ce qui s’y passe.

Enfin l’Union européenne ferme les yeux malgré quelques déclarations.
Pourquoi ce quasi silence, alors que des accords politiques et économiques lient de manière étroite l’Europe et la Turquie, accords dont l’objectif était de faire entrer peu-à-peu ce pays au sein de l’Union.
Mais aujourd’hui dans les rapports que la Turquie instaure avec l’Europe, le poids des réfugiés du Moyen-Orient qui fuient la mort pour aller en Europe, pèse énormément.
L’Europe ne veut pas voir arriver ces victimes de la guerre qui se noient par milliers dans les eaux meurtrières de la Méditerranée.
La Turquie de son côté fait payer très cher à son peuple, le rôle de garde chiourme qu’elle remplit pour l’Europe, alors que les Turcs sont de plus en plus nombreux à vouloir fuir le régime de dictature qui s’installe.

Le choix de la violence de la présidence turque présente un risque majeur pour cette partie du monde, ajoutant de la guerre à la guerre, qui déchire et fait disparaître des régions entières.
Quel avenir pour la Turquie ?
Les observateurs internationaux disent que seule une négociation entre tous les partis en présence permettra d’instaurer une paix
Décidemment l’intervention américaine en Iraq en 2003, intervention voulue et imposée au monde par Georges Bush et son équipe, intervention fondée sur un mensonge historique, n’en a pas fini de donner  tous ses effets.
Le plus terrible, c’est que bon nombre de personnes avait prévu globalement en 2003, ce qui allait se passer.


vendredi 13 janvier 2017

Selon que vous soyez puissant ou misérable



Selon que vous soyez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
Nous connaissons presque tous ces derniers vers de la fable Les animaux malades de la peste écrit par Jean de la Fontaine.

Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), personnage parmi les plus puissants du monde, a été condamnée le 19 décembre dernier par la cour de justice de la République pour « négligence ».
Qu’a-t-elle fait ?
Elle a avalisé de son autorité ministérielle de l’époque (en 2008) l’arbitrage qui exigea de l’Etat qu’il verse 403 millions d’euros dont 45 millions au titre de préjudice moral à Bernard Tapie,  célèbre homme d’affaires Bernard Tapie, lui-même passé à plusieurs reprises par la case justice pour ses trafics divers.

Vous vous rendez compte : 45 millions de préjudice moral alors que pour la mort d’un enfant, le préjudice peut se situer entre 5000 et 25000 euros.
Christine Lagarde ministre de l’économie de l’époque garante de l’intérêt général a été « négligente » dans cette affaire. Que veut dire négligente ?
On dit d’un élève de l’école élémentaire qu’il est négligent quand il ne s’applique pas suffisamment à ce qu’il fait. Madame Lagarde a donc été condamnée parce qu’elle ne s’est pas assez appliquée à son devoir de l’époque : celui d’être vigilante sur l’argent public que le peuple français lui avait confié.

Mais coupable de négligence telle une employée de magasin qui a fait une petite erreur de caisse et qu’on licencie le soir même de la faute commise, Christine Lagarde a été exemptée de peine. Son casier judiciaire restera vierge. La cour a justifié cette décision en raison de la notoriété et des responsabilités occupées actuellement par cette femme toujours bien mise sur elle.

Ainsi la Fable de La Fontaine se vérifie : Christine, reine puissante parmi les puissants, ne peut pas être condamnée. On ne doute pas une seconde que ce genre de décision prononcée par la plus haute instance judiciaire de la République aura des effets dissolvants sur les citoyens que nous sommes, et sur notre démocratie.
Attitude arrogante du pouvoir, méprisante pour nous et pour la justice, impunité qui anime les puissants entre eux, car la cour de justice de la République est composée de députés, d’anciens ministres, de hauts fonctionnaires. Il s’agit donc aussi d’un réflexe de caste.

Pourquoi parler cette semaine de cette affaire qui date d’il y a un mois ? Parce que figurez-vous que cette semaine la cour d’appel d’Amiens vient de condamner les syndicalistes de Goodyear à de la prison avec sursis : 4 mois pour certains et 12 mois pour d’autres, pour avoir défendu leur outil de travail face à la multinationale qui fabrique des pneus.
Il faut dire que la peine en cour d’appel d’Amiens a été plus clémente qu’en première instance qui avait condamné certains ouvriers de chez Goodyear à 24 mois de prison dont 9 mois ferme.

Rappelons pour être complet que pendant les dix derniers mois 1706 procès, condamnations, poursuites et sanctions ont été prononcés contre des militants, manifestants, grévistes et syndicalistes en France.

Cette semaine encore, une agricultrice retraitée, militante de la Confédération paysanne du Haut Doubs et reconnue lanceuse d’alerte, a été traduite en justice pour avoir participé au démontage de la salle de traite de la ferme des 1000 vaches dans la Somme.
Enfin et la liste est loin d’être close : le chauffeur de camion qui le 26 mai 2016 à Marseille, avait foncé volontairement sur la foule de manifestants contre la loi travail, a été relaxé alors que 2  personnes avaient été gravement blessés. Signalons pour finir que lors du procès les manifestants avaient été traités de voyous.
Voilà, un sentiment d’impunité d’un côté et une répression outrancière de l’autre. Quelque chose ne va pas dans notre République.
François Baudin


vendredi 6 janvier 2017

Vœux pour le nouvel an




Au début de chaque année, on envoie des vœux à ses proches. Souvent personnalisé, cet échange de bonnes intentions fait du bien à chacun d’entre nous.
Il arrive pourtant que ces vœux s’adressent à plus de monde, voire au monde entier. Chacun alors est concerné.
Nadim, un ami syrien de Nancy, a diffusé ses vœux au monde et à ses amis en particulier en utilisant les réseaux sociaux. Voici ce qu’il écrit :

« À vous tous mes amis, à tous les malheureux dans ce monde brutal et impitoyable et très peu chaleureux, en cette nouvelle année je vous souhaite de tout mon cœur et de mes abîmes les plus profonds que la paix vous accompagne tout au long de votre vie, que le monde soit doux et plus clément et que le peuple syrien retrouve son chemin vers une paix paisible pleine d'espérance. Bonne et merveilleuse année à vous tous. Vivez en paix. »

Vivre en paix : pour le peuple syrien cela a un sens évident, comme pour le peuple palestinien occupé, pour le peuple yéménite, comme dans tant de pays du monde traversés par les guerres, le malheur, l’injustice. Des vœux de paix pour les peuples du monde entier qui vivent dans un océan de difficultés.

Les derniers souvenirs que nous aurons de 2016 seront les ruines d’Alep en Syrie, les destructions de Sanaa au Yémen, les villages kurdes rasés par l’armée turque, la colonisation et le vol des terres en Palestine, le chaos en Afrique, immense continent en proie au pillage.

Mais comment se construit la paix ?
La paix se construit en disant « non » à l’injustice, à la haine, au mépris, à la volonté de puissance, à la violence, au nationalisme, à l’enfermement, et « oui » à la négociation, à la fraternité, à la justice, à la réconciliation, à l’universel.

La paix se construit en pensant que nous pouvons agir pour faire du bien et non uniquement pour en recevoir comme le mot d’ordre que nous entendons en permanence nous le laisse entendre : fais toi plaisir, profite.
L’année sera bonne si chacun d’entre nous, cherche à faire du bien.

La paix se construit en étant sobre et humble, alors que le mot d’ordre généralisé dans le monde actuel est la consommation à outrance, la croissance sans but, le divertissement et la fierté d’être riches en biens et en propriétés.
C’est tout un style de vie qu’il nous faut changer pour vivre en paix.

Nous vivrons en paix quand nous respecterons toute vie dont nous chacun de nous est le gardien sur la terre.
Nous vivrons en paix quand nous ne verrons plus dans l’autre homme quelqu’un qui peut nous être utile, mais quand nous verrons en tout homme notre égal et notre frère.
Nous vivrons en paix quand les quelques centaines d’individus ne posséderont plus la richesse de plus de 3 milliards d’êtres humains.

Au début de cette nouvelle année présentons-nous en réciprocité nos vœux de paix, de justice et de fraternité universelle.
Bonne année 2017

François Baudin


lundi 2 janvier 2017

La Franc Maçonnerie en Lorraine. Conférence publique MJC Pichon, Nancy, le 19 janvier à 20 heures. Entrée libre


Nous vivons depuis 150 ans sous le buste de Marianne. Les principes républicains qui semblaient acquis, sont aujourd’hui des enjeux pour de nombreux citoyens. C’est lorsque des périls menacent qu’il devient indispensable de connaître sa propre histoire, permettant ainsi de poursuivre le combat.
Ce Combat pour la République, les Maçons l’ont mené dans et en dehors des Loges depuis les origines de la Franc-maçonnerie.
Il est  plus que nécessaire d’écrire l’histoire de la Maçonnerie en Lorraine, de raconter les luttes qui permirent d’asseoir la démocratie. Luttes contre le racisme et l’antisémitisme, la xénophobie et le nationalisme, le cléricalisme, luttes pour la laïcité, la défense des Droits de l’Homme, le suffrage universel, la démocratie. 
Tous ces combats menés par les Francs-maçons au tournant du siècle dernier seront racontés lors de la conférence publique de Jean Claude Couturier, organisée par Les Editions Kairos. (à la  MJC Pichon le 19 janvier 2017 à 20 h. entrée libre)

Jean Claude Couturier a publié 2 livres chez Kairos : La Maçonnerie en Lorraine Tome 1 : Des origines au combat pour la République. Tome 2 : La Franc-maçonnerie et l’Eglise dans la tourmente
Ces ouvrages sont d’une actualité saisissante. Le travail historique documenté est impressionnant. Il vient combler un manque, car aucun livre d’une telle ampleur sur la Franc-maçonnerie en Lorraine n’a jamais été écrit.