lundi 17 février 2014

Nos frères étrangers




Nos frères étrangers

Pouvons nous oublier nos frères étrangers ?
Il y a soixante dix ans, le 21 février 1944 à trois heures de l’après midi, un grand soleil d’hiver éclaire le Mont -Valérien couvert de neige lorsque "23 étrangers et nos frères pourtant", tombent exécutés ; leur corps criblé de balles, la tête inclinée le long du poteau.
Ces étrangers sont l’honneur de la France qui se bat contre la barbarie. L’honneur d’une France qui reste debout.
Comment aujourd’hui oublier ces hommes qui sont morts pour que notre pays redevienne libre ?
La liberté est sans frontière. Peu importe l’origine, la religion ; peu importe que tu croies au ciel ou que tu n’y croies pas.

Ceux qui se battaient n’avaient aucune haine pour quelque peuple que ce soit. Ils sont morts pour un idéal que la France symbolisait. La France pour eux est terre de liberté. Ils sont morts avec l’espoir d’un bonheur à venir. "Bonheur à tous, bonheur à ceux qui vont survivre et demeurer dans la beauté des choses". L’espoir des Jours heureux qu’ils portaient en ces jours sombres, était celui de toute l’humanité.

Aragon a chanté la geste de ces hommes ; c’était hier à peine. Le poète dressait aux suppliciés un monument de mots fait de chair et de sang : « Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes, Ni l’orgue, ni la prière aux agonisants. (…) Vous vous étiez servi simplement de vos armes », écrit-il dans la première strophe de son poème.
Les armes venaient de Londres, et les larmes continuent d’inonder nos voix.

Les étrangers du groupe Manouchian sont nos frères à tout jamais. Agés de 20 ans tout au plus, amoureux de vivre à en mourir comme on peut l’être à cet âge, ils restent les enfants d’une France dont on rêve contre celle de la collaboration, de la soumission et de la xénophobie.

Comment oublier la place des étrangers dans la libération du pays ?
Ceux que la propagande de l’Occupant nazi et de ses commis de Vichy avait présentés sur une affiche rouge placardée dans Paris, comme hirsutes menaçants, criminels terroristes, chômeurs et chefs de bande, sont devenus dans cette nuit du couvre feu et de la peur, nos libérateurs.

Il faut se garder de prendre les loups pour des chiens.
Et aujourd’hui ceux, qui avec leur visage souriant désignent l’étranger comme un danger, nous trompent et ne protègent pas notre maison commune, mais au contraire la menacent et la détruisent peu à peu si on les laisse faire.

En cet fin février 2014, quoi de plus actuel et de plus nécessaire de se souvenir et de dire, que, celui qu’on voit comme étranger, est notre frère, notre gardien si proche et parfois notre libérateur.


François Baudin

vendredi 14 février 2014

Le nationalisme c'est la guerre !


Le nationalisme c’est la guerre !

A la veille de la Première guerre mondiale, des voix isolées s’élevaient contre le nationalisme. Il y a tout juste cent ans, en 1914, quelques Européens, Allemands, Français, Russes, Hongrois ou Italiens prenaient la parole ; ils se nommaient Gramsci et Lénine, Jaurès et Rosa Luxembourg et prophétisaient dans le désert. Ils prévenaient et alertaient le monde entier : « la guerre est proche. Nous courons vers la catastrophe ». Mais leurs voix restaient sans écho et la catastrophe eut lieu. Dans une note du 1eraoût 1917, le Pape Benoît XV proposait une paix durable et, en même temps, lançait un appel pressant à cesser ce qu’il appelait un «inutile massacre».

Tous ces hommes disaient la même chose : le nationalisme c’est la guerre. Cette formule a été reprise plus récemment par le président François Mitterrand, le 17 janvier 1995 dans un discours prononcé à Strasbourg au Parlement Européen.
Ainsi de loin en loin, cette phrase prophétique restée célèbre, est utilisée comme elle le fut encore dans les années Trente, vingt ans après le premier conflit mondial.
En vain, personne n’écoute.

Et aujourd’hui, l’heure est-elle venue de succomber encore aux sirènes nationalistes ?

En définitive, jamais l’histoire ne donne des leçons à ceux qui restent sourds et aveuglés par leur démon.

Triste dimanche pour la Suisse, ce pays d’à peine 8 millions d’habitants situé au cœur de l’Europe. Triste dimanche pour l’Europe.
Lors du référendum contre l’immigration, les Suisses ont répondu qu’ils ne voulaient plus d’étrangers dans leur petit pays. Organiser un référendum sur le sujet des étrangers était déjà une manière de provocation.
Ce vote constitue la suite logique du précédent référendum contre les musulmans et contre la construction de mosquées dans les belles vallées dont l’air des montagnes doit rester pur de tout miasme étranger.

En Europe les partis extrémistes et xénophobes se sont réjouis du résultat. Ils ont salué une saine décision. Une merveilleuse nouvelle donc pour certains. Une très triste nouvelle pour d’autres, qui redoutent que l’histoire se répète à nouveau.
Mais au juste qui sont ces étrangers qu’une partie de la population suisse ne veut pas ?  Ce sont des Allemands, des Italiens, des Français. C’est vous et moi !
Alors la leçon évidente qu’il nous faut tirer est celle-ci : nous sommes toujours l’étranger de quelqu’un. Et aujourd’hui, les étrangers, c’est nous. C’est de nous dont il s’agit. Une petite majorité de Suisses ne veut plus de nous.

Cependant l’argent étranger continue d’intéresser les banques suisses. En 2013, l’argent français, allemand ou italien a continué d’affluer dans les banques helvétiques.
Il y a quelques jours un dirigeant d’une banque déclarait : « L'afflux dans les banques suisses de capitaux nouveaux, parfaitement conformes sur le plan fiscal, montre que le savoir-faire suisse en matière bancaire est reconnu ».
Les banques suisses continuent de cacher des capitaux français dont certains échappent à l’impôt, alors que notre pays a tant besoin de rentrées fiscales.
Il est dit également que nos gouvernants continuent de fermer les yeux, parce que peut-être ils risquent de trouver parmi les fraudeurs, de nombreux amis. Récemment un fonctionnaire de Bercy estimait à 80 milliards d’euros par an l’évasion fiscale dont la France est victime.
On peut s’amuser à rêver d’un référendum suisse contre l’argent des étrangers.
Comment justifier aujourd’hui qu’on soutienne la libre circulation des marchandises et des capitaux alors qu’on restreint de plus en plus la libre circulation des hommes. Il y a là un paradoxe qu’il faudra bien un jour nous expliquer.


François Baudin

lundi 10 février 2014

Dernière publication

Prochaine publication de Kaïros, en mars 2014


Kairos
33, rue Ludovic Beauchet
Nancy 54000
Kairos-nancy@laposte.net


Veuillez expédier……exemplaire(s) de l’ouvrage : Bienvenue en Palestine  230  pages. (15 € l’exemplaire)
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vendredi 7 février 2014

Le boycott d'Israël



En Israël, la campagne internationale de boycott commence à faire peur car chaque jour elle prend de l’ampleur.
Cette semaine dans la presse française plusieurs dossiers ont été publiés sur cette campagne qui vise par des voies non violentes à faire pression sur l’Etat hébreu afin de l’amener à respecter les droits des Palestiniens.

Jeudi 6 février, le journal La Croix consacrait sa page Une et deux grandes pages intérieures à cette question du boycott d’Israël ; la veille le 5 février, l’hebdomadaire l’Express publiait un article sur le même sujet.

Partout on s’intéresse à ce grand mouvement international de boycott contre l’Etat hébreu.
Et aujourd’hui, dans la presse internationale on suit de près les stratégies d’expropriation mises en œuvre par Israël, que de moins en moins de gens dans le monde supporte.

Actuellement la campagne de boycott prend une nouvelle dimension : de plus en plus d’entreprises se désengagent et retirent leurs investissements, des fonds souverains et des banques cessent leurs financements, des universités rompent leur partenariat de recherche, des artistes refusent de se produire sur les scènes israéliennes. Les milieux d’affaires s’alarment et l’Etat hébreu se sent de plus en plus isolé dans le monde.
Dans ce contexte nouveau, la France fait figure d’exception. Elle est aujourd’hui le seul pays au monde où ceux qui appellent au boycott sont traduits devant des tribunaux. La ministre Christiane Taubira refuse jusqu’à présent de supprimer la circulaire Alliot Marie qui criminalise l’appel au boycott, un acte de solidarité que chacun d’entre nous devrait pouvoir exercer librement.

Il n’est pas une journée sans qu’Israël poursuive et intensifie sa politique d’occupation et de colonisation d’un territoire qui n’est pas le sien.
Cette semaine les forces israéliennes d’occupation ont encerclé le village Ain Hejleh, situé près de la mer morte, qui résiste à la colonisation. L’armée d’occupation se tient prête à l’assaut du village.

Le 5 février dernier, dans plusieurs villages du Néguev, Israël a procédé à la destruction de terres plantées de blé, d’orge et de légumes. Le même jour, Israël décide de construire 350 nouveaux logements pour les colons à Jérusalem-Est.

Vendredi 7 février, on apprend que dans le village de Wadi Fukin, situé à quelques kilomètres de Bethléem, l’armée est intervenue pour saccager des terres agricoles et déraciner plus d'une centaine d’oliviers. « Elle aura bien du mal à invoquer des raisons de sécurité pour justifier ces exactions qui ne visent en fait qu'un but : décourager les paysans de continuer à résister en cultivant leurs terres pour pouvoir ensuite mieux les confisquer », écrit dans un communiqué, Guy Perrier, Président de l’Association France Palestine Solidarité de Lorraine Sud...C’est la troisième intervention que les habitants de Wadi Fukin subissent depuis un an, précise-t-il.
Le village où beaucoup de Lorrains se sont rendus, est bien connu. Des élus locaux, député, conseillers municipaux, conseillers régionaux et conseillers généraux y sont allés à plusieurs reprises pour apporter leur soutien à un programme de modernisation agricole financé en partie par des fonds publics français. Aujourd’hui les Israéliens détruisent ce que nous avons aidé à construire.

Dans son communiqué Guy Perrier s’adresse aux élus. Il compte sur eux pour « d’une part intervenir directement auprès des autorités israéliennes et d'autre part interpeller le gouvernement français qui est totalement silencieux face à l'impunité d'Israël. De plus en plus de pays en Europe prennent des mesures pour dissuader leurs entreprises d'aider à la colonisation de la Palestine. C'est le cas de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas, du Danemark et tout récemment de l'Allemagne ».
Pourquoi la France qui fut à une certaine époque à la pointe de l'Europe dans la politique par rapport au Proche-Orient, est-elle maintenant à la traîne ?


François Baudin