mardi 30 août 2016

METAPHYSIQUE DE L’INSTANT


FRANÇOIS BAUDIN

                                              METAPHYSIQUE
DE

L’INSTANT

Ce texte est une méditation philosophique sur l’instant.
Que favorise-t-il ? Que produit-il ? Quelle est la nature de l’instant ?
Chacun sait que c’est l’instant qui compte. Celui que l’on vit au présent quand on a le sentiment que les choses jaillissent, deviennent, persistent ou l’inverse basculent.
Mais encore ? Quel est-il cet instant, sur quoi s’appuie-t-il pour être ? Être quoi en définitive ? Être ce qui ne dure pas, répond-on naturellement. Ce qui n’est pas le temps en tant que durée. Qui n’est pas Cronos. Mais ce qui disparaît tout en mettant les choses au monde. C’est à partir de l’instant qu’exigent d’être pensés philosophiquement toutes les choses, les relations entre elles, l’espace et le temps.

Dans le cadre du travail philosophique entrepris sur l’être et sur la vérité, il était nécessaire de méditer sur l’instant qui est ici nommé Kairos. La réflexion métaphysique est fondée sur le schème de l’être considérée comme verbe : sens et puissance accueillis à l’instant de l’expérience.
Mais pourquoi dire Métaphysique de l’instant ? La métaphysique ne prétend pas être une connaissance dépassant l’expérience, comme l’avait définie tant de philosophes. Ici ce terme est employé au sens premier : ce qui est au-delà du physique.
Il s’agit dans ce texte de parler du dépassement que l’instant produit et qui est toujours l’instant de l’expérience. Tout instant est dépassement de ce qui existe dans sa propre limite. L’instant est métaphysique parce que tout simplement il permet le passage au-delà de la limite de toute chose telle qu’elle se présente.

ISBN : 979-10-92726-17-6
PRIX EDITEUR : 20 €


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Kairos
33, rue Ludovic Beauchet
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Métaphysique de l’instant
De François Baudin
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MARCHE EN AVANT DE TOI-MÊME

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YVETTE
WEISBECKER


Yvette Weisbecker parcourt un monde en grande partie disparu. C’est une époque révolue quelle nous raconte sans nostalgie aucune, mais avec tant de simplicité, de spontanéité et de fraîcheur.
Ancienne résistante, fondatrice de la Maison d’Enfants de Han sur Seille en Meurthe-et-Moselle, Yvette témoigne dans ce texte d’une autre époque quand il était encore possible de voyager dans la plupart des régions du globe.
Par l’écriture, cette femme aujourd’hui âgée de 97 ans, poursuit encore et toujours sa règle de conduite : Marche en avant de toi-même. Et nous marchons avec elle sur les chemins du monde.
Yvette, et André son mari, passent les frontières, s’émerveillent à chaque instant de la découverte de paysages nouveaux, vont à la rencontre des gens, retrouvent des amis à l’autre bout de la terre. Avec cette impression que les personnes rencontrées les attendaient depuis toujours.
De Madagascar au Canada, de la Russie au Viêt-Nam, de la Chine aux Etats-Unis, du désert australien au pays des Touareg, des confins de l’Asie Centrale où elle écoute réciter un poème d’Eluard jusqu’au Grand Nord, c’est l’humanité qu’elle voit avec les yeux de l’amour. Tous ces noms qu’elle écrit, étranges-étrangers aux consonances autres, sont comme un appel au départ. Le monde est là, sa diversité et son unité.
Nous sommes dans la poétique du voyage et nous sommes pris sous le charme d’un livre d’espérance lorsqu’un autre rapport aux choses, à la nature et à sa beauté, se tisse. Chaque instant est une occasion de découverte, d’émerveillement, d’amour de la terre et des hommes qui y habitent.
La passion de vivre, le bonheur d’être au monde, la douceur des choses, Yvette les cultive encore. Ce texte est une leçon de vie.

Yvette Weisbecker a également écrit Mémoire et engagement publié en 2012 aux Editions le Manuscrit.



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Marche en Avant de toi-même
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vendredi 12 août 2016

L’été à Gaza




Ziad Medoukh



L’été à Gaza n’est pas l’été d’ailleurs,
C’est un été très particulier
Un été merveilleux où surnage une beauté
Qui transperce les yeux
Un été lumineux, un été vivant
Un été ensoleillé aux nuits tranquilles
Un été plein d’espoir,
Un été doux fleurit aux rayons de chaque heure.


Mais c’est un été passionné, passionnant et bouleversé
Qui apparaît, dans le sang et la patience,
Un été que même la poésie la plus colorée 
Et le grondement des textes écrits
Ne pourraient décrire,
Un été sans vacances pour les enfermés.


En été, à Gaza,
A l’horizon sans nuages et dans le ciel
L’ombre chuchote.
En été, à Gaza,
Le soleil est ardent.
Il est magnifique l’été à Gaza !
Les arbres fruitiers sont couronnés de mille fleurs
Le figuier, le raisiné, et le dattier donnent vite des fruits


A Gaza, l’été semble s’éterniser
Les soirées sont trop longues
Sans lumières, sans électricité.
Seules les étoiles tentent de briser l’obscurité
De ce morceau de terre oublié
Soumis aux atroces mesures d’une occupation
Qui aime les ténèbres et déteste la clarté.


Un occupant aveugle qui ne sait pas que
Meurt chaque jour
Celui qui brise les rêves d’un enfant innocent,
Celui qui assassine les espoirs.
L’oppresseur, il n’est pas besoin de le combattre,
Ni de l’abattre,
Il se détruit lui-même.


L’été à Gaza serait l’occasion rêvée
De mettre fin à l’assassinat du ciel,
De mettre fin au vrombissement des avions,
Ces engins qui sèment la terreur et la mort
Ces machines qui éparpillent dans le ciel
Les cadavres d’oiseaux,
Et les cerfs-volants n’y peuvent plus danser.


En été, les familles de Gaza s’activent.
C’est la saison des mariages.
La plage est comble
Et l’on boit le thé aux multiples arômes.
En cet été de Palestine qui vit de l’espérance,
Les fleurs s’ouvrent,
Un dolmen s’érige
Pour nourrir les esprits troublés.



Gaza la prisonnière, comme l’oiseau en cage,
Se souvient d’un autre été, un sombre été,
Un été meurtrier,
C’était en 2014 !
Quand la guerre a commencé,
C’était le début de l’été !
Mais la guerre ignore les saisons.


Un refrain de tragédie,
Le lancement d’une dévastation de cinquante jours,
Une guerre qui a duré longtemps, longtemps
Jusqu’à ce que l’été commence à donner des signes de faiblesse
Quand l’occupant commence l’œuvre macabre
De sa folie meurtrière.
Les combats faisaient rage,
Les bombes illuminaient le ciel
Et les missiles s’enfonçaient dans les champs
Où l’on n’entendait que le ressac des vagues
Tandis qu un petit vent faisait danser la lune douce.


Tout est détruit, brûlé, saccagé, même les pierres.
L’interminable spoliation d’un peuple commence.
Une terreur sans nom s’impose.
Un champ de ruines effroyable et des cœurs endeuillés
Les morts et les blessés s’accumulent,
Les destructions se multiplient…
C'est la mise en scène d’une exécution,
D’un pilonnage qui a pour but d’attiser la défiance et la haine.
Dans notre ciel aux étoiles fauves,
L’escalade est ainsi imposée dans l’horreur,
La paix est ainsi tristement amputée,
Ainsi, les massacres passent et se ressemblent,
Une mort rapide qui a remplacé la mort lente du blocus étouffant !



Des images effroyables
Gravées dans les mémoires pour toujours
L’horreur!
Nous étions là, impuissants devant la cruauté,
Devant la barbarie, devant l’inhumanité,
Avec la seule force de l’espoir
Qui n’empêchait pas, hélas!
Les immeubles de s’écrouler 
Et les innocents de souffrir dans leur chair
D’enterrés vivants
Sous le glaive de feu et de sang.


Lors de ce dramatique été
Une nappe de brouillard s’étendait
Sur le nord de Gaza
Et le vent soufflait vers le sud,
Quand une pluie de feu s’abattit sur la ville,
Rayant de la carte un quartier nommé Chijaya.
La peur étreignait le cœur de nos enfants.


En chaque début d’été,
Confronté à sa réalité de prisonnier
Et à ses souvenirs douloureux
Chaque palestinien de Gaza s’interroge :
Quand aurons-nous un été comme les autres étés ?
Quand retrouvons-nous la liberté ?
Quand retrouvons-nous la paix ?
Quand ? Quand ?........


lundi 1 août 2016

CHRONIQUES BRÉSILIENNES 3ème semaine


Exit Recife. 
Après trois heures de vol via Teresina, la capitale de l’État du Piauí, arrivée dans celle du Maranhão. Il est deux heures du matin. Personne ne m'attend à l'aéroport car il est trop dangereux de circuler en voiture tard le soir. Bienvenue dans l'une des villes les plus pauvres et les plus violentes d'Amérique Latine. 
Le taxi file dans l'obscurité et les avenues mal éclairées, grille tous les feux rouges … Ici, les bandits règnent quasiment en maîtres de la nuit. Installé sur une île, appelée Upaon-açú (la grande île) par les indiens Tupinambas qui en étaient les habitants avant l'arrivée des colons, São Luis a son histoire intimement liée à la France. Dès le début XVIe siècle, des Français s'étaient installés en plusieurs points des côtes brésiliennes. Les bateaux partaient de Honfleur, de Saint-Malo ou de Rouen pour effectuer le commerce du bois et des animaux. Le premier marin à se rendre au Maranhão et à faire alliance avec les indiens Tupinambas s'appelait Jacques Riffaut. C'était en 1594. Puis d'autres s'installèrent, dont David Migan, considéré comme le premier colon de l'île. On connaît encore aujourd'hui l'emplacement de sa ferme, dans le quartier de Vinhais Velho. En 1612, cinq cents Français prenaient possession de l'île pour y créer la France Equinoxiale. Le rêve fut de courte durée : seulement trois ans durant lesquels les colons créèrent un fort, commencèrent à exploiter les ressources naturelles et tentèrent de christianiser les indiens païens. En 1615, les Portugais prenaient le fort. Ils gardèrent cependant le nom de São Luis, tant était encore fort le souvenir de Louis IX, le roi des Croisades. Tout au cours du XVIIe siècle, la ville fut édifiée selon un code urbain proche de celui de la Renaissance, mêlant beauté, symétrie et organisation rationnelle des espaces publics. Ce modèle à maillage orthogonal s'est perpétué durant le XVIIIe et le XIXe siècle, donnant à la cité un centre historique remarquable, l'un des plus vaste d'Amérique Latine et classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. 
Hélas, aujourd'hui des centaines d'immeubles et de maisons sont en très mauvais état ou en ruine. La ville devint rapidement un port important, avec des liaisons directes avec l'Europe et le reste du Brésil afin exporter coton, canne à sucre, riz et textiles. Pour effectuer le travail des plantations, des dizaines de milliers d'esclaves furent déportés dans la région, faisant de l’État du Maranhão l'un des plus africains du Brésil, avec plus de 70% de population noire. C'est également l’État brésilien où il y a le plus de Quilombos (communautés noires descendantes des esclaves) qui luttent encore aujourd'hui pour la reconnaissance de leurs droits fonciers. Après l'abolition de l'esclavage (1888) et la mondialisation des matières premières, la ville connut un déclin rapide qui la marque encore. 
Ville multiple que São Luis ! Richesse fanée, outrecuidance et impunité des riches (les Blancs), pauvreté de la plupart de la population (les Noirs), sites extraordinaires et négritude à fleur de peau. Ainsi, les nuits des vendredis et samedis ne sont pas seulement peuplées des ladrões, mais aussi des tam tam qui sonnent dans l'obscurité du centre, pour les danses effrénées des tambor de crioula, venues tout droit des ancêtres Nagos, du Bénin et des pays avoisinants.

Christian Delon

(A suivre)