vendredi 20 décembre 2013

A l’approche de Noël, n’oublions pas Gaza


A l’approche de Noël, n’oublions pas Gaza

« Noël se lève à l’horizon, l’attente de la paix promise à tous les hommes se fait ardente »
Comment pourrions nous oublier les souffrances des peuples du Moyen orient, de Syrie, de Palestine, de Gaza lorsque dans quelques heures nous allons fêter la venue de celui qui annonce la paix et la douceur pour le monde ?
Aujourd’hui nous pensons à vous.

En ces jours qui précèdent Noël, n’oublions pas Gaza. Gaza au fond de l’abîme. Gaza dans une interminable tempête. Gaza sans eau potable, sous le froid et dans les inondations.
Gaza qui vit sous un blocus inhumain imposé par Israël depuis plus de 6 ans, en violation de la Quatrième Convention de Genève. Intolérable punition collective qui ruine l’économie et empêche toute vie de s’épanouir.

Attaques meurtrières, assassinats ciblés, bombardements aériens, tirs de la marine israélienne contre les pêcheurs, tirs contre les paysans, incursions armées terrestres...
Le commissaire de l’UNRWA (organisme de l’ONU pour les réfugiés palestiniens) a récemment déclaré que Gaza est en train de devenir inhabitable.
Depuis un an la situation s’est dégradée, après la destruction des tunnels par l’Egypte :
-les entrées de carburant ont considérablement diminué ;
-la centrale électrique ne fournit que quelques heures d’électricité par jour ;
-les services hospitaliers sont sévèrement atteints ;
-faute d’énergie pour le pompage, les eaux usées ne sont plus traitées, les égouts se déversent dans les rues, inondées par des eaux fétides ;
-l’eau, trop salée et polluée, est impropre à la consommation, avec une perspective de destruction irréversible, à court terme, de la nappe phréatique ;
-la quantité de denrées alimentaires reste insuffisante : 1 700 000 personnes sont condamnées à la misère, 70 % de la population dépend de l’aide humanitaire.
Devant cette catastrophique humaine, il est urgent d’exiger de nos dirigeants la levée immédiate du blocus de Gaza.

Gaza ressemble à la crèche de Bethléem : étable ouverte sans porte, froide, démunie et si pauvrecomme le sont les enfants de Palestine et de Syrie. Le regard de ces enfants comme leur silence nous interrogent. Nous pensons à vous.

Pourtant le bruit infernal de la guerre, les tragédies qui frappent cette région du monde n’étoufferont pas l’espoir porté par l’enfant de Bethléem.

Aujourd’hui nous devons réfléchir au sens de Noël, cette fête de la confiance et de l’espérance, qui l’emporte sur l’incertitude et le pessimisme.
Voilà le cadeau le plus précieux offert par les peuples du Moyen Orient : l’humanité ne doit pas être abandonnée à ses démons.
La lumière de la paix qui est née à Bethléem régnera sur tout l’univers. Comment pourrions nous y résister. ?Aujourd’hui nous croyons à une paix juste et durable. Aujourd’hui nous pensons à nos frères du Moyen Orient.

François Baudin


vendredi 13 décembre 2013

Rugir pour secouer les consciences



Rugir pour secouer les consciences
Cette semaine Nelson Mandela a rassemblé tous les dirigeants de la planète qui se sont retrouvés dans le stade Soccer city de Johannesburg. Il ne fallait surtout pas manquer le rendez-vous africain.
Lors de son retour vers la France, le président Hollande en a profité pour faire un petit détour par Bangui où deux soldats français venaient de mourir alors qu’ils tentaient de désarmer des miliciens de la Séléka.
L’Afrique cette semaine faisait la Une de l’actualité. Beaucoup d’experts et d’analystes spécialistes du continent en ont profité pour nous dire que le continent commençait à se porter mieux, qu’il était sur la bonne voie, qu’une classe moyenne y émergeait, et surtout que la croissance, tant attendue en Europe, était en train de s’accélérer, notamment dans la partie subsaharienne qui a été la seule région du monde à dépasser 6 % de croissance en 2012.
L’avenir serait donc prometteur pour l’Afrique. Et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, sous réserve que la France et ses soldats remettent un peu d’ordre dans certains pays en déshérence comme le Mali ou la Centrafrique. Cette remise en ordre ne serait qu’une affaire de quelques mois, nous a-t-on dit.

Pourtant, nous devons rappeler que le 9 décembre dernier, il y a juste une semaine, la « Campagne contre la faim dans le monde » a été lancée par Caritas internationalis.
En dépit d’une amélioration à l'échelle mondiale dans la réduction de la faim, des écarts importants persistent.
L'Afrique subsaharienne n'a pas fait beaucoup de progrès au cours des dernières années. On estime qu'un Africain sur quatre souffre de la faim. L’objectif fixé au sommet mondial de l’alimentation de réduire le nombre de personnes affamées à l’horizon 2015 est irréalisable, à cause justement de la situation africaine.
La richesse produite par la croissance du continent est donc répartie de manière inégale. Nous nous trouvons face à un scandale qui perdure depuis si longtemps. Nous ne pouvons pas tourner le dos et dire que le problème n’existe pas ou qu’il est derrière nous. Les richesses extraites et produites par l’Afrique pourraient largement suffire à assurer un niveau de vie convenable et digne à l’ensemble des populations.

Pourtant l’Afrique est le continent le plus ouvert à la mondialisation, la part du PIB liée à l’exportation de matières premières est la plus grande du monde. En fait, la croissance africaine est liée uniquement à l’augmentation des exportations de matières premières qui ne bénéficient pas aux populations locales, alors que ces mêmes exportations contribuent fortement à déstabiliser certains pays en proie aux guerres intestines de potentats locaux et à la prédation des entreprises multinationales qui pendant des décennies furent les complices de la politique d’apartheid en Afrique du Sud.
Les conflits en Afrique sont à l’origine de plus de la moitié des crises alimentaires et sanitaires du continent. Ajoutons à cette situation, une urbanisation non maîtrisée qui aggrave la paupérisation.
Enfin le déficit de démocratie et la corruption sont des obstacles majeurs au développement des pays.
Cependant les acteurs des sociétés civils africaines s’organisent. Ils sont de plus en plus actifs dans la lutte pour la démocratie, l’accès aux droits, et la construction d’une plus grande justice économique.
La détermination de Nelson Mandela, son courage héroïque et son esprit resteront une source d’inspiration pour celui qui « rugit » pour secouer les consciences.
François Baudin


vendredi 6 décembre 2013

Merci Mandela !



L’hommage universel rendu à Nelson Mandela depuis jeudi soir nous indique clairement qu’un homme qui a combattu toute sa vie pour la liberté, l’égalité, la justice, finit toujours par voir sa cause triompher. Libérer l’opprimé de son oppression est possible : telle est la leçon donnée par cet homme que nous admirons tous. Merci Mandela !

Aujourd’hui Mandela est rentré à la maison. Rentrer à la maison signifie dans la culture zouloue : passer le témoin, poursuivre le combat à travers d’autres vies ; rentrer à la maison c’est mourir dans la paix du coeur après une vie accomplie passée sur les chemins de la liberté.
L’œuvre de Nelson Mandela pour le progrès de l’humanité est immense. Il a détruit l’apartheid, rendu la dignité à tout un peuple. Son combat qui l’a emmené dans les prisons racistes d’Afrique du Sud, dans les prisons de l’apartheid où il a séjourné 27 ans, son combat est celui de tous, car les chaînes qu’il portait sont nos chaînes, et les chaînes que portent encore bien des hommes à travers le monde sont les chaînes de Mandela. Aucun homme ne peut être libre si un autre homme à côté est enchaîné. La liberté n’a de sens que si elle est universellement partagée. Comment être libre si un autre homme est enchaîné ?

Mandela est celui qui crée des problèmes, c’est ce que signifie son prénom, Rolihlahla en langue africaine du sud. Mandela a toujours été un rebelle, dès son plus jeune age.
Rendre hommage à un homme ne sert à rien si on ne retient pas le sens de sa vie, si on ne retient pas que cet homme a toujours combattu.

Que faut-il penser de cette unanimité qui se déverse dans le monde entier tel un tsunami ?
On peut simplement dire qu’elle fut bien tardive. N’oublions pas que son combat n’a pas été soutenu par les grandes puissances démocratiques, ou alors si tard. Car les grandes puissances, jusqu’au début des années 90 avait choisi leur camp : celui de l’apartheid. Il ne faut pas oublier que ce n’est qu’en 2008, oui en 2008, que les Etats-Unis retireront l’ANC et Mandela de la liste noire du terrorisme.

Le prisonnier Mandela au matricule 466/64 enfermé presque trente ans dans le bagne de Tobben Island, autrefois appelé colonie de lépreux, est resté presque toute sa vie ignoré du monde des puissants, alors que les peuples de plus en plus solidaires réclamaient sa libération et la fin de l’apartheid en Afrique du Sud.

Aujourd’hui dans le monde le combat de cet homme est loi d’être terminé.
Environ 5000 Palestiniens sont actuellement détenus par Israël parce qu’ils combattent l’occupation militaire, la colonisation, le vol de la terre, et la politique d’apartheid menée par le gouvernement de Tel-Aviv.
Parmi ces 5000 prisonniers, dont certains sont « enchaînés » depuis des décennies, on compte 200 enfants. Selon l’UNICEF, chaque année 700 enfants de 12 à 17 ans sont arrêtés, interrogés, détenus par la police et l’armée israélienne.
Le racisme, l’apartheid et l’absence de droits qui caractérisent la situation infligée au peuple palestinien justifient notre soutien.
Rendre hommage à Mandela c’est poursuivre son combat partout dans le monde où la liberté est bafouée.

Rappelons la phrase de l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, prix Nobel de la paix en 1984, qui avait déclaré : « Nous avions les terres. Les Afrikaners sont arrivés avec la Bible et nous ont dit : « fermons les yeux et prions ». Lorsque nous les avons rouverts, ils avaient pris nos terres et nous avait laissé la Bible (…) Mandela nous a rendu la terre ».


François Baudin