vendredi 27 juin 2014

100 ans après l’attentat de Sarajevo, la guerre est aux portes de l’Europe



Qui pouvait penser il y a tout juste 100 ans que l’attentat meurtrier contre l’archiduc François Ferdinand à Sarajevo allait déclencher un conflit mondial qui a duré quatre ans en Europe. La montée des nationalismes, l’agitation et les troubles permanents dans les Balkans, les intérêts coloniaux et impériaux divergents des grandes puissances de l’époque, le jeu des alliances entre les nations constituaient alors le mélange explosif qui devait précipiter l’Europe dans la mort. Rien n’a pu arrêter le terrible engrenage. Et au cours du mois de juillet 1914, personne en France, sauf Jaurès, n’avait prévu l’imminence de la guerre. Des rendez vous s’étaient donnés pour la rentrée de septembre. Mais en septembre 1914 tous les jeunes européens étaient mobilisés et s’entretuaient dans une des guerres les plus inutiles de l’Histoire, malgré les appels du Pape Benoît XV.
Aujourd’hui malgré l’éclatement dramatique de la Yougoslavie dans les années 90 qui a fait des milliers de morts et où l’on a vu resurgir des nationalismes virulents la Yougoslavie, malgré la guerre de sécession en Ukraine qui n’a toujours pas trouvé de solutions négociées, l’Europe vit dans la paix depuis trois générations.
Pour la plupart de nos concitoyens les bruits de guerre se sont définitivement éloignés de nos régions. Et c’est tant mieux. Mais peut-on se réjouir pour autant ?
Non car à nos portes, à quelques heures d’avion, sur les autres rivages de la Méditerranée et jusque sur les rives du Tigre et de l’Euphrate, des hommes, des femmes et des enfants meurent chaque jour.
On pourrait se croire étranger à ces conflits qui touchent des centaines de millions de personnes. Or c’est faux, les puissances occidentales sont parties prenantes dans ces différentes guerres. L’intervention des Américains en mars 2003 en Irak a déclenché la plus grande déstabilisation jamais vue de toute une région du monde.
En mars 2011, des avions français regroupés au sein de l’OTAN ont bombardé la Libye. Chaque jour pendant des mois, ces bombardements ont provoqué des centaines de morts parmi les civils.
Cette intervention militaire française devait être très courte, car selon la déclaration de l’ONU il s’agissait uniquement de protéger la population civile de Benghazi.
Mais cette intervention s’est poursuivie et amplifiée, car le but de la guerre menée au nom du peuple français, n’avait pas pour unique objectif la protection des civils : il s’agissait en vérité de renverser le Colonel Kadhafi.
Aujourd’hui la Libye, comme la Syrie, comme l’Irak, sont des pays dévastés.

Les interventions occidentales n’ont rien résolu, bien au contraire. Elles n’ont fait qu’ajouter la guerre à la guerre. Ajouter du malheur au malheur.
Cette semaine de pseudo élections se sont déroulées en Libye dans un chaos terrible. Comment est-ce possible ?
Comment cautionner, comme l’a fait cette semaine l’Europe, un scrutin législatif qui se déroule au milieu des affrontements ? Les bureaux de vote ne seront même pas accessibles.
La Croix a publié dans son numéro du mercredi 25 juin, un dossier terrible sur la situation en Libye. Le pays éclate, s’embrase. Des factions adverses se déchirent. « C’est un bourbier sanglant » déclare un habitant de Tripoli. Les gens n’osent pas sortir de chez eux. On y torture, on y tue les étrangers et les migrants qui passent là pour se rendre en Europe. On assassine les quelques Chrétiens qui sont restés sur place.
Que ce soit en Libye, en Syrie, et jusqu’en Irak, les grandes puissances, dont la France, sont en partie responsables de cette situation dramatique à cause de leur ingérence menant directement au chaos ; ingérence effectuée sans vision ni stratégie. Sans se préoccuper véritablement du sort des populations
Dans ces pays, depuis 2000 ans, vivent des Chrétiens. Aujourd’hui ils sont en danger de survie. Dans un tweet publié le 23 juin 2014 le pape François nous invite à prier pour les communautés chrétiennes du Moyen Orient : « pour qu’elles continuent à vivre là où le christianisme a ses origines. »


François Baudin

vendredi 20 juin 2014

Chronique de Gaza, Ziad Medoukh

Un mort à Hébron et 6 blessés à Gaza ce vendredi 20 juin à Gaza


L’armée d'occupation israélienne a tué un enfant palestinien de 13 ans à Hébron au sud de la Cisjordanie, et a blessé 6 palestiniens dans la bande de Gaza suite à plusieurs raids sur cette région sous blocus, ce vendredi 20 juin 2014.
Il s’agit de Mohmoud Doudine, un enfant tué à Hébron par une balle israélienne.
Quelle honte de tuer des enfants par cette armée d’occupation.
La bande de Gaza de nouveau bombardée ce vendredi 20 juin 2014
L’armée israélienne a mené neuf raids sur plusieurs régions dans la bande de Gaza.
Ces raids ont touché des usines et des maisons dans la ville de Gaza, et la ville de Rafah au sud de la bande de Gaza.
Les agressions israéliennes contre les civils palestiniens se poursuivent
Devant le silence complice de cette communauté internationale officielle
Et devant l’absence des médias qui occultent cette réalité
Combien de martyrs palestiniens faudra-t-il pour que bouge ce monde dit libre   ?
La situation est de plus en plus difficile pour notre population civile en Cisjordanie, une région encerclée depuis plus d’une semaine et qui subit des attaques  permanentes de l’armée de l’occupation israélienne. Et dans la bande de Gaza, une région sous blocus israélien inhumain et qui subit des bombardements israéliens au quotidien
 Gaza et la Cisjordanie  défient l’occupation !
Gaza sous blocus patiente !
La Cisjordanie libre persiste !
Gaza sous les bombes résiste !
La Cisjordanie encerclée espère !
La Palestine occupée  existe !
La Palestine  est plus que jamais déterminée !






Cinq écoles touchées par les bombardements israéliens dans la bande de Gaza.


Cinq écoles ont été touchées par les bombardements israéliens intensifs dans plusieurs régions dans la bande de Gaza ce jeudi 19 juin 2014.
Selon le ministère palestinien de l’éducation, deux écoles primaires, un collège et deux lycées, ont été touchés par les derniers raids sur la bande de Gaza.
Trois écoles se trouvaient dans la ville de Gaza, une école dans la ville de Nussirat au centre de la bande de Gaza, et une école à Beit Lahya, au nord de la bande de Gaza.
Ces bombardements arrivent en pleine passation des épreuves du baccalauréat dans la bande de Gaza.
Les agressions israéliennes contre les infrastructures civiles se poursuivent dans la bande de Gaza, une région toujours sous blocus.
Les matériaux de construction sont toujours interdits d’entrer à Gaza par ordre militaire israélien.
Quelle honte pour cette armée d’occupation de bombarder les écoles et les maisons qui appartiennent à des civils.
Les élèves palestiniens encouragés par leurs familles vont continuer de fréquenter les écoles malgré ces nouveaux bombardements israéliens aveugles.
L’éducation est sacrée en Palestine
L’avenir est pour l’éducation en Palestine
Gaza l’espoir résiste !
Gaza l’avenir vit !
Et Gaza la blessée espère !

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mardi 17 juin 2014

G comme Gaza, P comme Palestine, P comme Paix. Poème de Ziad Medoukh





G comme Gaza, P comme Palestine, P comme Paix

Ziad Medoukh


G comme Grandir : grandir sur le chemin de la paix en Palestine
A comme Amour : amour pour Gaza, pour ma patrie, pour la paix
Z comme  Zèle: le zèle idéal de la paix qui me fait vivre
A comme Aube : l’aube de notre liberté, après les nuits sombres de l’occupation.

P comme Paix : la paix est le désir de tout le peuple de Palestine
A comme Avenir : l’avenir sur notre terre, c'est la paix
L comme Liberté : la liberté pour notre Palestine approche à grands pas, elle vient, elle vient...
E comme Espoir : les Palestiniens ont tout perdu, il ne leur reste que l'espoir
S comme Sang : celui de nos martyrs versé pour la liberté et la dignité
T comme Tomber : Tous les murs doivent tomber, et nous devons construire des ponts.
I comme Injustice : en Palestine, l’injustice doit prendre fin avec la fin de l’occupation.
N comme Notre: c’est ici Notre terre, nous ne partirons pas
E comme Espoir : espoir, espoir et encore espoir.

P comme Palestine: la Palestine,  perle de l’Orient!
A comme Ami: je voudrais être l'ami du monde entier, je suis l'ami du monde entier.
I comme Immense: notre vie est un immense corps où l’espoir tend sa voile

X comme Xénophile, Je suis le xénophile infatigable et éternel, pour la paix et la justice.

jeudi 12 juin 2014

Urgence pour le monde





On aurait pu croire qu’après la chute du mur de Berlin en 1989, le monde allait enfin connaître une paix perpétuelle. C’était la fin de la guerre froide. Et pour certains analystes la fin de la guerre froide signifiait la fin de l’histoire tragique des hommes. Ils étaient nombreux ceux qui pensaient que, gouvernés par une Assemblée générale réunie au sein de l’ONU, les peuples pourraient enfin régler leurs conflits de manière pacifique, par la négociation.

Il n’en a rien été. A la lecture de ce qui se passe depuis plus de vingt ans, il apparaît que le monde est gouverné par quelques nations s’autoproclamant de manière abusive « communauté internationale », qui pensent, à la faveur de la chute de l’Union soviétique, qu’elles peuvent décider seules de la marche du monde au gré de leurs intérêts, décrétant bon un jour ce qu’elles jugeaient mal la veille. En effet, comment expliquer que les grandes puissances soutiennent en Syrie ceux-là même qu’elles ont combattus et continue de combattre en Irak ?

Aujourd’hui la politique des grandes puissances, qui ne pensent le plus souvent qu’à leurs propres intérêts immédiats, a été un échec total. Cette vision étroite et égoïste représente un danger terrible pour maintes populations de la planète. La guerre en Irak déclenchée abusivement et sans mandat international en 2003 par le président des Etats-Unis, Georges Bush, a initié un cycle de drames pour les peuples du Proche et du Moyen-Orient, drames dont on est loin d’être sorti.

Les évènements en Irak de la semaine écoulée rappellent cette réalité de manière flagrante. La prise de Mossoul par des intégristes islamistes, la marche sur Bagdad de ces fanatiques, l’extension vers la Syrie d’une guerre civile qui enflamme toute une région du monde, représentent maintenant un danger si grave pour la paix qu’il est impératif de revoir totalement notre manière de considérer les choses. A Mossoul la situation actuelle est décrite comme « apocalyptique », notamment pour les centaines de milliers de civils en fuite. Les chrétiens de la région sont actuellement sur le chemin de l’exode. L’assaut islamiste a accéléré la fuite de nombreuses familles chrétiennes en direction des villages de la plaine de Ninive, à quelques dizaines de kilomètres de Mossoul, La plupart des habitants de cette ville irakienne ont abandonné leurs maisons: ils ont fui dans les villages, et dorment dehors, sans rien à manger ni à boire. Des milliers d'hommes armés ont assassiné adultes et enfants, les corps sans vie sont restés abandonnés dans les rues et dans les maisons par centaines. L’évêque chaldéen, Mgr Nona, et les autres évêques de Mossoul ont lancé un appel pour que les églises et les mosquées demeurent ouvertes pour prier pour la paix. Ils demandent que l’accès au pain et aux denrées alimentaires de base soit garanti à la population.

Aujourd’hui les Etats-Unis sortent d’Irak et d’Afghanistan, laissant derrière eux un désastre inouï qui va du Pakistan jusqu’aux rives de la méditerranée. La Libye est en proie à une guerre civile dont très peu de journaux occidentaux parlent. Ces pays sont des champs de ruines. La souffrance de millions d’habitants qui vivent si proches de nous est insupportable.

Ce qu’on a appelé le Printemps arabe a pu faire espérer qu’une troisième voie démocratique entre les dictatures et l’intégrisme était en train d’être mise en œuvre par les peuples de ces régions. Troisième voie, faut-il le souligner, qui n’a jamais été soutenue par les grandes puissances. Aujourd’hui ce Printemps des peuples s’est transformé en hiver islamique, et même pour l’Egypte par le retour du même dictateur caché sous un autre nom.
Il y a urgence pour le monde. Comme le déclarait le pape François le 9 mai dernier : il y a urgence d’une mobilisation éthique mondiale qui va au-delà des différences de credo ou d’opinion politique. Urgence à répandre et mettre en oeuvre un idéal commun de fraternité et de solidarité.

François Baudin


vendredi 6 juin 2014

Les jours heureux


Cette semaine tous les pays alliés de la seconde guerre mondiale sont venus fêter le débarquement sur les plages de Normandie. La libération de la France commençait il y a tout juste 70 ans.
Un texte, véritable programme politique, économique et social qui a été nommé « Les jours heureux » avait été adopté quelques semaines auparavant, le 15 mars 1944 exactement, par l’ensemble de la Résistance française unie au sein d’un Conseil National.
Mais avant de pouvoir mettre ce programme en œuvre, il fallait libérer le pays de l’occupant. Intensifier avec les Alliés la lutte armée menée par la Résistance.

Le programme du CNR ne se résumait pas à la libération immédiate du joug nazi. Une vision politique, démocratique et sociale animait ceux qui se battaient. Il était prévu d’instaurer une « véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie », ce qu'on appellera généralement les nationalisations et qui est exprimé dans le texte comme « le retour à la nation des grands moyens de production, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques » .
Le programme du CNR énonçait également des mesures sociales, une augmentation importante des salaires, le rétablissement d'un syndicalisme indépendant et des délégués d'atelier et aussi « un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail ».

Pourquoi est-il nécessaire de rappeler l’existence de ce programme au moment où on fête l’anniversaire du débarquement des Alliés ? Commémorez un évènement historique ne représente pas beaucoup d’intérêt en soi sauf celui de maintenir une mémoire pour les nouvelles générations.

Soixante dix ans après où en est-on de l’esprit qui animait la Résistance en France ?
Depuis une vingtaine d’années, les acquis du programme du CNR ne sont plus considérés comme des normes sociales permettant de vivre ensemble, au contraire ils sont sans cesse remis en question. Des pans entiers de ce qui constituait notre édifice sont attaqués.
Rappeler que le programme du CNR est né dans les maquis, dans les groupes de résistance qui à l’heure du couvre feu parcouraient les rues des villes et des villages de notre pays, est une manière de dire que rien n’arrive sans l’engagement personnel de chacun ; sans l’énergie d’un peuple qui aspire à la liberté et à la démocratie. C’est dire aussi que rien n’est acquis et que tout à chaque instant peut être remis en cause si on n’y prend pas garde.

Le rêve et l’espoir des « jours heureux » ne pouvaient pas devenir réalité sans que des Résistants se lèvent avant le jour pour aller combattre.
Face à l’argument qui explique qu’actuellement rien n’est possible, que la situation est inévitable, qu’il n’est pas d’autre voie possible que celle présentée par ceux qui gouvernent, qu’il n’existe pas de solutions autres que celles qu’on propose, qu’il faut se plier devant la réalité, qu’il faut se résigner et attendre, oui, face à tous ces discours de renoncement et de soumission à la réalité, ceux qui ont combattu, qui ont résisté il y a plus de soixante dix ans, nous disent l’inverse.
Oui, une société plus fraternelle est possible, le rêve des jours meilleurs réalisable.


François Baudin 

dimanche 1 juin 2014

Mon arme qui les tue : poème inédit de Ziad Medoukh



Ziad Medoukh poète et écrivain palestinien, responsable du département de français de l’université Al-Aqsa de Gaza, et coordinateur du Centre de la paix de cette université. Il a terminé ses études de didactique du français à l’université de Paris VIII où il obtint en 2009 un doctorat en Sciences du Langage. Il est l’auteur de nombreux poèmes, et de publications concernant l’enseignement du français en Palestine.
Il se définit comme un pacifiste palestinien attaché aux principes de la démocratie, des droits de l’homme, de la francophonie et la paix.
Ziad Medoukh a gagné le premier Prix de poésie au Concours Europoésie 2014 et le premier prix de la Francophonie pour son poème « A la mère palestinienne » écrit en mars dernier et dédié à toutes les mères palestiniennes. Ce poème rend hommage à leurs sacrifices et salue la résistance dans le combat du peuple palestinien pour la liberté et la paix.
Il n’a pas pu recevoir son prix le 10 mai 2014 lors d’une cérémonie organisée à Paris à cause du blocus israélien et de la fermeture des fron­tières qui relient Gaza. Le poète  est resté bloqué dans sa prison à ciel ouvert, comme toute la population civile de cette région sous blocus israélien depuis plus de sept ans.
Malgré tout, il poursuit son combat avec ses mots, sa poésie et sa plume pour la levée du blocus israélien.

 Voici le poème inédit qu'il a envoyé récemment à Kairos



Mon arme qui les tue

Mon arme, chantée par une plume,
Refuse toutes les injustices
Mon arme  qui réveille les consciences universelles
Ne cédera rien au désespoir
Mon arme prononce haut et fort nos revendications
Mon arme me rend fier d’être Palestinien.
Avec force et dignité, j’utilise cette arme
Qui me soutient sans relâche dans mon combat.
Je suis comme tout mon peuple, le maladif-optimiste.

Mon arme est plus puissante que leurs bombes.
Face à mon arme, l’occupant aveugle ne tiendra jamais.
C'est une arme de tolérance, une arme douce,
Plus douce que le parfum des asphodèles au printemps.
C'est une arme pacifique qui mènera à la victoire
Car justice et paix sont nos plus sûres alliées.

C'est une arme qui  combat la douleur, la violence et l’absurdité.
Mon arme les tue, car c’est le doux chant de colère de notre terre meurtrie
Eux  nous tuent tous les jours.
Voilà que 66 années ont passé,
66 années à endurer,
A subir ceux qui rendent  notre terre soumise sous leur joug,
Ceux qui l’ont obtenue injustement, par le vol et le mensonge,
Une injustice non-résolue qui mène au pourrissement.
Mon arme écrasera les prisons et libérera nos héros.
Mon arme donnera plus de résonance à mes mots,
Ces mots qui voyagent dans l’esprit des hommes
En se moquant des murs et des frontières,
Pour briser le blocus mental !

Les mots par leurs forces renforcent mon arme inoffensive.
Avec mon arme, je ne resterai pas enfermé,
A la merci d'un occupant qui bafoue nos droits au quotidien,
Face à un monde qui se rend complice
De façon insidieuse et sournoise,
Alors que les mots paix et justice ne résonnent pas à leurs oreilles.

Avec cette arme, la Palestine vivra et vaincra.
La chaîne noire de l’occupant sera rompue par elle.
Elle est un cri dans l’union des enfants de mère Palestine.
Elle est une voix vibrante, porteuse de la sève de nos oliviers.
Elle brisera les barreaux de la cage israélienne.
Elle libérera la Palestine de ces spoliateurs
Qui ne savent que détruire: 
Les arbres, les maisons, la vie.

Mon arme fait tomber les murs.
Mon arme construira des ponts.
Avec cette arme, nous ferons de chaque jour, toute une éternité de joie.
Avec cette arme, nous reviendrons à nos villages d’origine.
Nous reviendrons, quels que soient les sacrifices.
Nous retrouverons les collines de nostalgie
Qui attendent notre chant mélodieux.
Mon arme m’aidera à résister et à persister.

Grâce à elle, je supporte l'exil douloureux
Imposé par des oppresseurs sauvages,
Eux, les occupants et leurs innombrables crimes,
Eux qui nous ont pris notre terre et nos droits,
Eux qui nous ont pris l’air que nous respirons,
Eux  qui nous martyrisent un peu plus chaque jour.

Avec cette arme, les vents ne peuvent me disperser.
D'elle s'exhalent le parfum de patience et la douceur de dignité.
Leurs armes n’aboutiront pas à apaiser les âmes.
Mon arme, elle, mettra la Palestine sur la carte de la géographie du monde.
Mon arme rend ma cause plus juste et plus légitime.
Mon arme confirme notre résistance inébranlable
Aux agressions d’un état occupant, d'un colonisateur illégal,
Hors la loi et hors de tout droit.

Avec mon arme, je suis plus humaniste.
Mon arme renforce ma volonté de vaincre.
Mon arme me rend libre, malgré l’occupation.
Mon arme effacera les larmes de nos enfants orphelins.
Mon arme rapprochera l’aube de notre liberté.
Mon arme exprime toutes nos espérances les plus douces.
Avec mon arme, notre chemin de liberté se dessine.
Mon arme ouvre la porte de la paix.
Mon arme rayonne sur toute ma Palestine.
Ô mon arme : les lumières de tes lettres éclairent nos cœurs
Avec respect, joie, fraternité et enthousiasme, je te donne un nom, ton nom :
Tu t'appelles ESPOIR.

Ziad Medoukh