vendredi 14 février 2014

Le nationalisme c'est la guerre !


Le nationalisme c’est la guerre !

A la veille de la Première guerre mondiale, des voix isolées s’élevaient contre le nationalisme. Il y a tout juste cent ans, en 1914, quelques Européens, Allemands, Français, Russes, Hongrois ou Italiens prenaient la parole ; ils se nommaient Gramsci et Lénine, Jaurès et Rosa Luxembourg et prophétisaient dans le désert. Ils prévenaient et alertaient le monde entier : « la guerre est proche. Nous courons vers la catastrophe ». Mais leurs voix restaient sans écho et la catastrophe eut lieu. Dans une note du 1eraoût 1917, le Pape Benoît XV proposait une paix durable et, en même temps, lançait un appel pressant à cesser ce qu’il appelait un «inutile massacre».

Tous ces hommes disaient la même chose : le nationalisme c’est la guerre. Cette formule a été reprise plus récemment par le président François Mitterrand, le 17 janvier 1995 dans un discours prononcé à Strasbourg au Parlement Européen.
Ainsi de loin en loin, cette phrase prophétique restée célèbre, est utilisée comme elle le fut encore dans les années Trente, vingt ans après le premier conflit mondial.
En vain, personne n’écoute.

Et aujourd’hui, l’heure est-elle venue de succomber encore aux sirènes nationalistes ?

En définitive, jamais l’histoire ne donne des leçons à ceux qui restent sourds et aveuglés par leur démon.

Triste dimanche pour la Suisse, ce pays d’à peine 8 millions d’habitants situé au cœur de l’Europe. Triste dimanche pour l’Europe.
Lors du référendum contre l’immigration, les Suisses ont répondu qu’ils ne voulaient plus d’étrangers dans leur petit pays. Organiser un référendum sur le sujet des étrangers était déjà une manière de provocation.
Ce vote constitue la suite logique du précédent référendum contre les musulmans et contre la construction de mosquées dans les belles vallées dont l’air des montagnes doit rester pur de tout miasme étranger.

En Europe les partis extrémistes et xénophobes se sont réjouis du résultat. Ils ont salué une saine décision. Une merveilleuse nouvelle donc pour certains. Une très triste nouvelle pour d’autres, qui redoutent que l’histoire se répète à nouveau.
Mais au juste qui sont ces étrangers qu’une partie de la population suisse ne veut pas ?  Ce sont des Allemands, des Italiens, des Français. C’est vous et moi !
Alors la leçon évidente qu’il nous faut tirer est celle-ci : nous sommes toujours l’étranger de quelqu’un. Et aujourd’hui, les étrangers, c’est nous. C’est de nous dont il s’agit. Une petite majorité de Suisses ne veut plus de nous.

Cependant l’argent étranger continue d’intéresser les banques suisses. En 2013, l’argent français, allemand ou italien a continué d’affluer dans les banques helvétiques.
Il y a quelques jours un dirigeant d’une banque déclarait : « L'afflux dans les banques suisses de capitaux nouveaux, parfaitement conformes sur le plan fiscal, montre que le savoir-faire suisse en matière bancaire est reconnu ».
Les banques suisses continuent de cacher des capitaux français dont certains échappent à l’impôt, alors que notre pays a tant besoin de rentrées fiscales.
Il est dit également que nos gouvernants continuent de fermer les yeux, parce que peut-être ils risquent de trouver parmi les fraudeurs, de nombreux amis. Récemment un fonctionnaire de Bercy estimait à 80 milliards d’euros par an l’évasion fiscale dont la France est victime.
On peut s’amuser à rêver d’un référendum suisse contre l’argent des étrangers.
Comment justifier aujourd’hui qu’on soutienne la libre circulation des marchandises et des capitaux alors qu’on restreint de plus en plus la libre circulation des hommes. Il y a là un paradoxe qu’il faudra bien un jour nous expliquer.


François Baudin

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire