A l'occasion du 70 ème
anniversaire du Conseil national de la Résistance, le lundi 27 mai, le
président de la République, François HOLLANDE, s’est rendu au lycée BUFFON à
Paris en compagnie d'anciens résistants, afin d'échanger avec des lycéens.
Les plus hautes autorités de
l’Etat n’oublient pas l’histoire. Et ce geste politique et symbolique n’a-t-il
pas pour objectif de rappeler à tous que notre contrat social a été conçu il y
a 70 ans sous la France occupée ?
Le 27 mai 1943, à l'initiative de
Jean Moulin, tous les mouvements de résistance à l'occupation allemande,
s'étaient unis, lors d'une réunion clandestine à Paris, en un Conseil National
de la Résistance, afin de soutenir le général De Gaulle et de préparer la
reconstruction de la France après la guerre.
Le programme du CNR, adopté dix
mois plus tard, a servi de référence pour toutes les réformes adoptées à la
Libération, dont la création de la Sécurité Sociale. Ce programme, inspiré par
des valeurs de partage, de cohésion et de solidarité qui se retrouve dans le
préambule de la Constitution, constitue le socle moderne de notre vivre ensemble.
"Nous
sommes les héritiers" du projet de CNR, a souligné le Premier
ministre qui a déclaré "Il nous
appartient, non pas de contempler ce programme du CNR comme une relique que
l'on aurait mise dans un placard, mais (comme) quelque chose qui est le creuset
de notre action d'aujourd'hui et qui doit nous motiver pour engager toutes les
réformes dont notre pays a besoin ».
"Réformes" le mot a été une fois de
plus lancé. Mais de quoi s’agit-il exactement ? De quelle réforme
parle-t-on ?
Célébrer aujourd’hui l’anniversaire du Conseil
National de la Résistance n’est ce pas pour certains l’occasion d’enterrer ses réformes ?
Les acquis sociaux de CNR ne
sont-ils pas aujourd’hui menacés et attaqués et même en passe d’être liquidés
par la commission européenne qui la même semaine a exigé de la France d’en
finir avec la solidarité.
La commission européenne a en
quelque sorte ordonné à la France d’adopter le modèle néolibéral en vogue
actuellement en Europe. Les six exigences de Bruxelles édictées cette semaine
concernant la libéralisation du marche du travail, la réduction de son coût, la
libéralisation des services, la disparition des services publics, ont en
quelque sorte mis le feu au poudre.
Ainsi la France est sommé d’obéir
en matière de retraite, de fiscalité, de coût du travail, de compétitivité, de
privatisations et de marché de l’emploi.
Ne peut-on pas pour le coup
appeler à la désobéissance comme le général de Gaulle nous y avait convié en
juin 1940.
Pour faire ce qu’elle doit faire,
la France n’a pas besoin de ces sommations de la commission européenne
distribuant ses bons et mauvais points à chaque pays.
La Commission européenne est en train de tuer l’idée même de l’Europe
telle que l’avait voulu les fondateurs de l’après guerre, inspirés par les
programmes économiques et sociaux dont celui du CNR.
Les recommandations de la
Commission remettent en question les fondements mêmes de notre modèle social.
Et si aujourd’hui des recommandations sont à faire, elles doivent être
adressées à cette commission qui conduit notre continent vers le désastre.
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