vendredi 17 octobre 2014

L’ONU et la France face au terrorisme



Toutes les nations assemblées au sein de l’ONU doivent s’unir pour stopper le terrorisme international, impitoyable dans sa barbarie.
L’ONU doit tout faire pour se donner les moyens lui permettant de renforcer la paix et la sécurité internationale, les droits de l’homme et le développement.
Hélas aujourd’hui on peut légitimement se demander si la coalition mise en place sous l’égide des Etats-Unis dont la France fait partie, n’est pas en train de se substituer à ce qui devrait être la mission principale des Nations Unies, retirant ainsi toute légitimité internationale à la guerre que les grandes puissances tentent de mener contre le terrorisme qui connaît actuellement  une escalade alarmante.
Cette lutte exige une étude plus approfondie et plus urgente sur la façon de renforcer le cadre juridique international.
Elle exige aussi que les nations occidentales prennent conscience et analysent leur propre responsabilité, surtout depuis les attentats du 11 septembre 2001 qui se sont soldées par l’intervention militaire illégale en Irak en 2003, jetant cette région du monde dans un terrible chaos. Et enfin, et il faudra toujours le rappeler, le fait d’avoir soutenu, financé et armé la rébellion syrienne islamique contre la dictature de Bachar el Assad, comme le fait d’être intervenu en Libye en faisant fi de la résolution de l’ONU, nous a mené là où nous en sommes aujourd’hui. Les grandes puissances ont soutenu, financé et armé un monstre qui montre sa véritable nature.

Des principes humains fondamentaux sont en jeu en Irak, en Syrie et en Libye. Seul l’ONU devrait être autorisée à garantir la protection des populations du monde. Et si les grandes puissances interviennent, celles-ci ne peuvent le faire qu’en y étant autorisées et mandatées par les moyens juridiques prévus dans la charte de l’ONU.
Il est urgent de mettre fin aux guerres actuelles au Proche et au Moyen orient. De mettre fin aux souffrances et aux drames. Et s’il il y a actuellement une nécessité impérieuse d’intervenir contre ce pseudo « Etat Islamique » auto proclamé, cette intervention ne peut être que le fait des Nations Unies.

Cette semaine en France, un projet de loi de « lutte contre le terrorisme » a été examiné au Sénat. Selon le ministre de l’intérieur le nombre de Français engagés dans les groupes terroristes a augmenté de 82% depuis le début de l’année. Un millier de Français seraient concernés, dont un peu moins de 400 qui auraient déjà rejoints les rangs des terroristes en Syrie et en Irak. Là bas on décapite dans la rue, on crucifie des hommes et des femmes, on torture des enfants. Face à cette réalité l’objectif de la loi est d’empêcher les départs en créant un délit d’entreprise terroriste individuelle.
Il est tout d’abord nécessaire de rappeler que cette initiative du gouvernement doit être cadrée du point de vue des libertés individuelles qu’il faut à tout prix préserver et non pas supprimer au nom de la sécurité.
Ensuite il faut aussi rappeler qu’actuellement 700 jeunes français sont engagés dans l’armée israélienne. Cette armée d’occupation a commis cet été des crimes de guerre à Gaza. Plus de 2000 civils palestiniens dont une très grand nombre d’enfants, ont été tués en juillet et août 2014. Or personne en France ne s’émeut de savoir qu’il y avait de nombreux jeunes français  parmi ces soldats israéliens.
L’émotion légitime suscitée par le départ de Français vers la Syrie ou l’Irak où des crimes sont commis quotidiennement, ne peut pas être une émotion à sens unique.
Les jeunes soldats de l’armée israélienne qui reviennent de leur campagne militaire à Gaza ne peuvent pas recevoir les honneurs de la République françaises alors que d’autres jeunes, fanatisés eux aussi, iront en prison.
C’est par un tel deux poids deux mesures que nous renforçons le sentiment d’injustice parmi de nombreux Français, sentiment qui explique en partie leur fanatisme
François Baudin

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