vendredi 5 décembre 2014

Racisme aux Etats-Unis : le triste bilan d’Obama



Il y a presque 10 ans le cyclone Katrina ravageait le Sud des Etats-Unis. Cette catastrophe dévoilait aux yeux du monde entier la vulnérabilité de la première puissance du monde. L’Amérique de Bush, indifférente, laissait ses enfants mourir, noyés dans les eaux du Golfe du Mexique.
Dans un contexte d’inégalités sociales et de discriminations raciales, le cyclone Katrina tuait plus particulièrement et par milliers, les pauvres, Latinos et Noirs, vivant dans les Bas quartiers inondables des villes du Sud.
Katrina était le révélateur d’un système qui prône la suprématie blanche et se solde par une inégalité terrible devant la mort.

Quelques années plus tard, beaucoup ont espéré au moment de l’arrivée au pouvoir de Barak Obama, premier président noir américain. N’allait-il pas défendre la cause des pauvres, et plus particulièrement celle des noirs ?
Ce nouveau président devait mettre fin à l’indifférence historique, vielle de plusieurs siècles, vis-à-vis de la souffrance des pauvres et des noirs en particulier. Aux Etats-Unis comme ailleurs dans le reste du monde.

Les évènements récents de Ferguson comme le crime commis par des policiers cet été à Staten Island dans l’Etat de New York, contre le noir Eric Garner, ont démontré que peu de chose ont changé aux Etats-Unis depuis l’élection d’Obama.
La discrimination n’a jamais disparu de l’Amérique.
Le permis de tuer un Noir pauvre ou un Latino, est toujours une réalité dans ce grand pays qui prétend être l’exemple universel de la démocratie et de l’Etat de droit.
Chaque jour des hommes et des femmes, jeunes ou plus âgés sont confrontés au racisme et à la violence policière.
Violence cautionnée jusqu’au plus niveau de l’Etat comme les verdicts des Grands jurys nous le fait découvrir. Violence revendiquée par une idéologie qui voit dans le pauvre, et plus particulièrement dans le Noir : un « sauvage dangereux » qu’il faut mater. Dans ce cas toutes les bavures sont justifiées.
Barak Obama n’a jamais eu le courage politique de s’opposer à cet état de fait. On lui reproche même de ne s’être jamais intéressé véritablement à cette question.

Le verdict du Grand jury, renouvelé cette semaine encore, rappelle qu’il ne s’agit pas d’une faute de parcours défendue par une minorité de blancs, mais qu’il s’agit bien d’un système qui perdure structurellement dans la société américaine.

Les peuples d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et du monde arabe vivent quotidiennement la brutalité des Etats-Unis. Ces mêmes peuples sont confrontés au racisme et au néo colonialisme à l’intérieur même des frontières américaines. Ces deux phénomènes sont liés. L’Amérique s’est construite sur le dos des esclaves et sur le génocide des Noirs, ainsi que sur la colonisation et le génocide des peuples indigènes indiens.
La disparition de ce système fondé sur le mépris et l’indifférence n’arrivera que par l’engagement des peuples contre l’injustice.
Le temps de l’Avent qui commence est un temps d’espérance qui ne déçoit pas. Les défis que représentent le mépris, le racisme et la violence existent pour être relevés et combattus.
L’espérance véritable engendre toujours l’histoire.


François Baudin

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