samedi 20 juin 2015

De quoi TAFTA est-il le nom ?


Le 10 juin dernier, Martin Schulz, président socialiste du Parlement européen, a reporté le vote d’un rapport d’étape sur le traité commercial actuellement négocié à Bruxelles entre les Etats-Unis et l’Union européenne. Le débat public parlementaire européen a été purement et simplement annulé, parce que pour la première fois, on allait demander leur avis aux parlementaires sur ce qui se trame derrière le nom soyeux de TAFTA.
La peur du débat a obligé les plus hautes instances européennes a annulé ce qui était prévu depuis des mois : être informé et discuter sur ce qui nous intéresse au plus haut point : notre avenir économique, notre alimentation et les droits démocratiques des peuples de pouvoir décider de vivre comme ils le veulent.

Mais de quoi TAFTA est-il le nom ?
                                                                                        
TAFTA est un projet d’accord commercial entre les Etats-Unis et l’Europe. TAFTA c’est l’acronyme de Trans Atlantic Free Trade Agreement : TAFTA.
Le projet vise à créer un grand marché entre nous et l’Amérique, ce qui représenterait la plus grande zone de libre-échange jamais créée. Selon des économistes, il s’agit d’un événement unique dans l’histoire du commerce mondial.

Actuellement, personne n’a véritablement entendu parlé de ce traité, car figurez-vous qu’il se négocie dans le plus grand secret. Il est interdit aux négociateurs d’en parler.
Mais ce projet de grand marché entre l’Europe et les Etats-Unis, c’est quoi exactement ?
Le projet de traité vise à libéraliser les échanges commerciaux en s’attaquant aux droits de douanes, aux normes, aux régulations, afin de satisfaire les entreprises multinationales qui ne supportent aucune contrainte.
Tout ce qui entrave le commerce, tous les obstacles à la libre concurrence doivent être éliminés.

D’après de nombreux responsables, ce projet est destructeur de la démocratie, de la justice sociale, de la nature et même de la santé des consommateurs.
Dérégulation des services, marchandisation de la santé, destruction de la nature, voilà les objectifs.
Il faut rappeler qu’un accord similaire passé entre le Mexique et les Etats-Unis s’est soldé par la disparition de près d’un million d’emploi sur le sol américain.

La phase actuelle de négociation est un véritable déni de démocratie : aucune consultation des peuples n’a eu lieu sur le sujet. Bien au contraire, les citoyens européens sont soigneusement tenus à l’écart des discussions.
En fait ce traité constitue une menace contre la souveraineté des peuples. Il aboutit à la disparition de nos législations commerciales, sociales, sanitaires, environnementales, fiscales, au bénéfice des seuls intérêts des entreprises multinationales.
Le traité aboutirait obligatoirement à un nivellement par le bas des normes qui protègent les citoyens et les consommateurs, et ferait de la protection des investisseurs étrangers le seul critère de décision de justice placé non plus sous l’autorité des Etats, mais sous des juridictions arbitrales semi privées.
Il consacrerait la suprématie du doit des affaires sur tous les autres droits.
C’est sans précédent dans l’histoire économique et sociale de nos pays.

Il faut donc alerter les citoyens européens du danger potentiel de ce traité.
Oui vraiment les inquiétudes qui montent actuellement dans notre pays à propos de ce projet de libre échange, sont justifiées.
On dit souvent que l’économie est au service de l’homme. Il semble bien que dans le cadre de ce traité, ce schéma soit inversé de manière irréversible si on n’y prend pas garde.


François Baudin 

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