vendredi 21 mars 2014

Bruits de guerre en Europe



Après la chute de l’Union soviétique au début des années 90, on aurait pu penser qu’on allait entrer dans une paix perpétuelle. Certains analystes ont même évoqué ce concept de fin de l’histoire. Mais l’histoire des vingt dernières années nous a montré l’inverse. Les conflits se sont encore développés à travers le monde. Et certains sont loin actuellement d’avoir trouvés leur solution pacifique et juste ; je pense notamment à la Palestine qui après plus de 60 ans, n’a toujours pas d’Etat reconnu.

Mais qu’en est-il pour les pays européens ?
Le but affiché de l’OTAN, Organisation des pays de l’Atlantique Nord, créée en 1949 au moment de la guerre froide, était de garantir à l’Europe une défense commune contre les menaces extérieures et ainsi assurer la stabilité, et donc la paix sur un continent qui avait été dévasté lors de la Seconde Guerre mondiale.

En fait cette organisation militaire dirigée par les Etats-Unis était une manière de s’opposer à toute tentative expansionniste de l’Union soviétique et des ses alliés réunis dans le Pacte de Varsovie. En définitive sa raison d’être ne pouvait s’expliquer que par l’existence de l’Union soviétique. Une fois l’Union soviétique disloquée comme elle le fut effectivement le 26 décembre 1991, il aurait été logique qu’au même moment historique l’OTAN disparût. Cette disparition de l’OTAN, qui n’avait plus aucune raison d’être après la chute du bloc soviétique, aurait été une preuve de la volonté pacifique des pays européens et des Etats-Unis.

En fait, il n’en fut rien. Et l’Otan est apparue alors aux yeux de beaucoup comme une organisation essentiellement belliqueuse.
En effet depuis 20 ans, l’OTAN n’a eu de cesse de se renforcer et de convaincre d’autres pays européens de la rejoindre, sans vraiment nous en expliquer les raisons. Car aucune menace ne pouvait le justifier. Un peu comme si rien n’avait changé depuis l’implosion de l’Union soviétique.
D’ailleurs en 1990, l’OTAN avait promis solennellement à Mikaël Gorbatchev de stopper son avancée vers l’Est.
Pourtant, à la fin des années 90, la Pologne, la Hongrie, la République tchèque rompait la promesse faite à Gorbatchev et s’intégrait à l’OTAN.
Puis en 2004, ce fut le tour de l’Estonie, de la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie, la Roumaine, la Slovaquie et la Slovénie.
En fait l’OTAN a poursuivi son déploiement, notamment en Asie centrale qui tout de même est très éloigné de l’Atlantique Nord.
La Géorgie actuellement est sur les rangs depuis plusieurs années.
Et au cours de la dernière période à la faveur de ce qui se passe à Kiev, Fogs Rasmussen, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, ne cache pas sa volonté d’intégrer l’Ukraine dans cette organisation militaire
On ne peut pas comprendre ce qui sa passe actuellement en Crimée sans avoir à l’esprit cette évolution stratégique de l’OTAN. On ne peut pas analyser la position de Vladimir Poutine sans connaître la volonté d’expansion de cette alliance militaire qui ne peut en aucune façon se justifier et qui reste cependant le bras armé des Etats-Unis sur notre continent et ailleurs dans le monde.

Le chemin vers une paix définitive en Europe et plus globalement dans le monde, ne peut passer que par la dissolution de l’OTAN, qui devrait être remplacée par l’ONU, seule organisation internationale légitime qui a pour mission de maintenir la paix dans le monde.  
François Baudin

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