vendredi 14 mars 2014

Ecoute téléphonique et enfumage de printemps




Ecoute téléphonique et enfumage de printemps

Tel un tour de prestidigitation, l’opposition a réussi cette semaine à transformer en affaire Taubira, les multiples malversations dont l’ancien président Sarkozy est accusé.
Plaçant ainsi l’actuelle Ministre de la Justice dans l’obligation de se défendre face à des attaques qui si on y réfléchit bien, sont des écrans de fumée.
Ecrans que la Garde des Sceaux a contribués à dresser par ses oublis successifs, ses hésitations et ses petits mensonges.
Mais la question de savoir si la ministre Taubira était au courant des écoutes, ou bien si elle les ignorait et jusqu’à quelle date elles avaient été mises en place, n’a pas du tout la même importance que de pouvoir enquêter en toute indépendance sur les actes délictueux qui pèsent actuellement sur l’ancien président.
Signalons au passage que ces écoutes ont été diligentées légalement à la demande du juge d’instruction.

Ajoutons enfin le fait que Nicolas Sarkozy a utilisé une fausse identité pour ouvrir une ligne téléphonique ; celle d’un certain Paul Bismuth qui existe réellement et n’était pas au courant. Cette usurpation d’identité est digne de la mafia et indigne d’un homme qui fut le premier magistrat de France.

La liste des malversations dont Nicolas Sarkozy est soupçonné est maintenant si longue qu’on en oublie les détails : trafic d’influence, abus de bien sociaux, financement occulte de la campagne électorale de 2007 par Kadhafi, affaire Tapie qui s’est vu octroyé après la décision d'un tribunal arbitral, la somme de 403 millions d'euros (243 millions d'euros de dommages, 115 millions d'euros d'intérêts, et 45 millions d'euros de préjudice moral).

La polémique à l’encontre de la Ministre Taubira ne pourra pas cacher et nous faire oublier l’essentiel de l’affaire. La ficelle est trop grosse.

Actuellement notre pays traverse de grandes difficultés sociales et économiques. Comment se sortir de cette longue nuit et regarder l’avenir avec espérance ?
Cette période sombre que nous vivons tous, touche aussi la politique.
Nous nous trouvons devant une crise du politique qui a des conséquences éthiques évidentes. Et à terme c’est la vie démocratique de notre pays qui pourrait en être affectée.

A travers ces multiples affaires, comment faire pour que la politique au sens grec de la «polis » dans sa dimension à la fois sociale, politique et morale, puisse encore avoir un sens dans l’esprit de nos concitoyens ?
Cette perte des vertus civiles, cette perte de l’ethos qui touche notre personnel politique, risque de nous emmener vers l’aventure comme l’histoire nous l’enseigne.
Aujourd’hui le terrain est fertile à la démagogie. La politique semble irrémédiablement dévalorisée et délégitimée aux yeux de nos compatriotes.

Nous ne pouvons pas assister passivement à cette dissipation de la vie publique, de la vie démocratique, à la disparition du bien commun et aux pertes de valeur.
L’engagement politique est une vocation et non une profession où certains s’enrichissent
« La politique, tant dénigrée, écrit le pape François, est une vocation très élevée, c’est une des formes les plus précieuses de la charité, parce qu’elle cherche le bien commun ».

Exigeons d’avoir des hommes politiques qui soient à la hauteur de leur mission et aient vraiment à cœur le bien de tous.
François Baudin

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