mercredi 7 mai 2014

8 mai 1945 : paix en Europe



Le 8 mai dernier, les pays européens, la Russie et les Etats Unis ont fêté la victoire de 1945 sur la barbarie nazie. C’est bien parce qu’ils étaient unis dans un seul effort que les populations ont finalement réussi à vaincre ce fléau que représentait le nazisme.
Le 8 mai 1945, c’est le jour où cessent les combats. Le régime terrible instauré par Hitler capitule.
Une joie immense, un soulagement traverse l’Europe. Les peuples sont enfin libérés de la guerre qui frappe le continent depuis 5 ans.
L’idée d’une Europe où règne la paix se met alors en œuvre.

Il est courant d’entendre que depuis cette date du 8 mai 1945, l’Europe aurait entre autres vertus de nous avoir donné la paix, de nous avoir protégé de la guerre.
Qu’en est-il vraiment ?
Il est vrai que les 70 ans qui viennent de s’écouler furent des années de paix uniques si on regarde l’histoire.
Une autre conception du continent est à l’œuvre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Une vision commandée par l’esprit de coopération rendant la guerre impossible entre les pays a permis de maintenir la paix.

La chute du mur de Berlin à la fin des années 80, et la disparition du bloc soviétique auraient dû renforcer encore cet esprit de paix et de coopération.
Mais les conflits en Yougoslavie et aujourd’hui les risques de guerre civile en Ukraine nous montrent que la paix est toujours quelque chose de fragile. Un rien peut faire basculer la situation vers des zones incontrôlables où seul le bruit des armes domine.

Les peuples doivent être toujours vigilants face à ceux qui souhaitent nous embarquer dans des conflits dont les conséquences pourraient être terribles pour notre continent.
Aujourd’hui la crainte de voir l’Ukraine sombrer dans la guerre civile est de plus en plus grande. Et par le jeu des alliances dirigées par l’Otan, et donc par les Etats-Unis, cette guerre ukrainienne pourrait avoir des conséquences incalculables en Europe.
Un habitant d’Odessa déclarait en début de semaine : « Nous vivons désormais sur un baril de poudre qui ne demande qu’à exploser ».

Dans ces conditions, pourquoi ne pas rechercher la négociation, la discussion ?
La coalition qui a pris le pouvoir au printemps à Kiev à la faveur des événements de la place Maïdan, est-elle en mesure de mener ces discussions ?
On peut se poser la question lorsqu’on sait que dans ses rangs des groupes d’extrême droite fascistes ont pris la direction des affaires. Le parti Svoboda avec ses six ministres, pousse le nouveau pouvoir de Kiev à multiplier des interventions armées dans l’Est du pays.

Rappelons que l’Union européenne avait condamné le parti Svoboda en décembre 2012 en déclarant à son sujet : « Les opinions racistes, antisémites et xénophobes sont contraires aux valeurs et principes fondamentaux de l’Union européenne »
l’Europe et les Etats-Unis ne doivent pas souffler sur les braises qui ne demandent qu’à s’enflammer.
Les médias européens ne doivent pas prendre position en faveur de Maïdan comme on peut le constater depuis des mois lorsqu’ils se rangent aveuglement du côté des manifestants de Kiev malgré la présence d’éléments extrémistes très actifs responsables des tueries de cet hiver en Ukraine.
L’idée d’une Ukraine fédérale doit faire son chemin grâce à des négociations soutenues par les grandes puissances et par l’Europe.
La Russie n’est pas notre ennemi.
L’union européenne doit revoir en profondeur sa relation avec ce pays, car il y a danger à poursuivre dans la voie actuelle de lui faire porter tous les torts.


François Baudin 

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