vendredi 20 mars 2015

Miséricorde



La Pape François a surpris tout le monde en annonçant il y a une semaine un jubilé de la miséricorde qui commencera le 8 décembre 2015.
En ces temps de souffrances répandues dans le monde, en ces temps de perte de sens, de condamnation et de jugement, que signifie ce mot de miséricorde ?
On peut traduire miséricorde par pitié, cœur de pitié, pitié du cœur. 

Face au froid calcul qui semble triompher dans le monde, face aux si nombreuses atteintes à la dignité humaine, face à l’injustice, à l’exclusion et au jugement des uns vis-à-vis des autres, la miséricorde constitue une réponse proposée par le Pape.
La miséricorde est cette démarche qui ne juge pas, ne condamne pas, qui n’interdit pas, mais qui est le centre du christianisme, et qui, guidée par le cœur, est au dessus de la loi des hommes et de leur jugement, au dessus de toute culpabilisation, comme la foi l’était pour saint Paul.
La miséricorde met en avant l’amour, la compassion, l’attention portée à l’autre homme, à son prochain.
La conscience de la souffrance humaine, de la misère, devrait naturellement amener l’homme, s’il écoute son cœur, à la miséricorde, à l’engagement pour soulager son prochain, le libérer de sa peine et des cruautés qu’il subit.

Par la miséricorde nous sommes au cœur de ce que le christianisme enseigne : amour, pardon, engagement et libération de son frère et avec lui.
Dans ces conditions et pas autrement, l’Eglise devient la maison qui accueille tout le monde.

La miséricorde fait que le monde est moins froid et plus juste.
Cette semaine on a vu à Tunis comme en Palestine, en Syrie comme en Irak, au Pakistan et dans bien d’autres endroits du monde, la souffrance humaine crier jusqu’à nous.
Pourtant cette semaine écoulée n’est ni plus ni moins dramatique que les autres.
Mais face à cette situation, que faire ?
Quelle médecine utiliser pour guérir le monde ?
La miséricorde, l’amour pour ce monde et pour ceux qui y habitent, est la réponse proposée par le pape François.

Face à un monde aujourd’hui sans pitié pour les faibles, les pauvres, les exclus, les marginaux, le mot miséricorde sonne comme une provocation capable de renverser la table où ceux qui dominent ne laissent que miettes et portion congrue.

C’est lorsque le pape a découvert en Argentine la misère des favelas, que le mot miséricorde a pris sens pour lui. A cet instant il est devenu chrétien.


La miséricorde résume l’attitude de tout chrétien face à la souffrance et à l’injustice.


François Baudin

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