dimanche 22 mars 2015

Un printemps d’espoir : un poème de Ziad Medoukh



Malgré notre souffrance infinie,
Nous attendons cette saison.
Malgré l’enfer à ciel ouvert de Gaza,
Malgré le mur de la honte de Cisjordanie,
Malgré l’horreur au quotidien
En dépit de toutes les actualités ténébreuses et macabres :
Crimes, larmes, sang, atrocités, deuils
Malgré toute cette injustice,
Nous rêvons de la belle saison,
Saison de paix, de lumière et de soleil en liberté,
Saison qui nous fait oublier l’année meurtrière sur notre rive écartelée,
Saison de belle abnégation et de belle résistance,
Saison de journée de la terre et de belle poésie,
La terre qui a bu tant de larmes et de sang,
Et la poésie
Si puissante,
Si profonde,
Un plaidoyer pour la paix,
Poésie qui permet de pressentir la fragilité de la vie
Mais qui en chante la beauté, qui en célèbre la splendeur
Avec les vifs élans du cœur.

Notre printemps même oublié est un jardin fleuri,
 C’est un ciel décoré de brillantes étoiles
Il efface le souvenir de toutes les nuits pénibles
Il ensoleille nos monts, nos collines et nos vallées
C’est un printemps qui se moque du vacarme abominable des bombardements.
Quand le printemps palestinien est là,
Il fait toujours beau.
Sa beauté ne laisse personne indifférent
C’est un printemps de joie et de sourire
Et pour nous, chaque sourire est un combat gagné !

 Avec le printemps, il est possible d’arracher une ligne d’espoir
Avec le printemps,
Notre peuple garde en lui confiance, fierté, union, solidarité et vigueur
Et nos enfants retrouvent légèreté, insouciance et rire.
Au printemps, la colombe de la paix déploie ses ailes.
La terre se révolte contre les oppresseurs.
Les pierres sont vivantes
Et les oiseaux n’ont pas besoin de ciel pour voler.
Notre martyr est capable de creuser sa tombe dans la liberté du vent
Avec notre printemps, nous semons la paix, alors qu’eux sèment la haine
Eux qui brûlent nos jeunes oliviers de paix
Que nous avons plantés
Dans le champ d’herbe verte,
Un champ gorgé de sang,
Un champ de ruines labourées par nos larmes
Un champ d’horreur dans une Palestine meurtrie.

Notre printemps est riche de sensibilité, de souvenirs, de sagesse et de sérénité
Il transforme notre rire en mélodie et notre visage en un beau paysage
Il résiste jusqu’à l’éclosion de la lumière
Il défie le silence mortel et l’immobilisme macabre
Il apporte un sourire aux opprimés de la vie
Avec son printemps, la Palestine reste digne et droite comme l’obélisque
Son printemps est la source du bonheur
Il est la nourrice de son noble espoir
Un espoir en des jours meilleurs où s’épanouissent les fleurs,
Un espoir inépuisable, un espoir inébranlable,
Un espoir palestinien dans un printemps palestinien !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire