vendredi 19 septembre 2014

Démocratie et confiance



Nous vivons en démocratie, oui mais cette démocratie est de basse intensité.
La démocratie se caractérise par la délégation de souveraineté. Au moment du suffrage, le peuple délègue sa puissance à des élus qui le représentent.
Le mandat donné pour un temps doit être le plus clair possible ; voilà pourquoi c’est le plus souvent sur la base d’un programme qu’un homme est élu.
L’espoir porté par toutes élections se concrétise ensuite par la mise en œuvre du programme pour lequel un homme a été élu.
La chose est relativement simple et juste si l’élu respecte ses engagements.

Or il apparaît maintenant qu’en déléguant sa puissance, le peuple a cette terrible impression d’être le plus souvent trompé.
Lorsqu’on trompe quelqu’un, la confiance disparaît.

C’est un peu cette leçon qu’il nous faut tirer de la triste histoire conjugale entre Madame Trierweiller et le président de la République ; histoire intime qui a rebondi ces derniers jours à l’occasion de la parution d’un livre de vengeance écrit par une femme trahie et répudiée.
La trahison entraîne la perte de confiance qui mène ensuite au ressentiment puis à la vengeance et parfois au drame. Cette histoire intime qui n’a rien de vaudevillesque, symbolise à elle seule de manière évidente le processus dramatique que la France vit actuellement.

Engagements non tenus, inversion et perversion des valeurs pour lesquelles un homme a été élu, trahison de l’espoir porté par une partie du peuple, désespoir, perte de confiance.
Ce processus ira-t-il jusqu’au drame, jusqu’à une crise de régime comme le prévoient certains commentateurs de la vie politique, c'est-à-dire vers une crise de notre système démocratique ?
Nul ne peut le dire aujourd’hui, mais il est certain que la confiance est définitivement perdue. Et cette perte s’étend actuellement à l’ensemble des hommes politiques. Elle s’étend car il est révélé quotidiennement que le peuple en déléguant sa puissance à des professionnels de la politique, la délègue aussi à des ambitieux, des corrompus, des escrocs, des menteurs.

Confiance, ce mot est devenu le mot clé de la semaine écoulée. Vote de confiance à l’Assemblée, vote dont on était sûr du résultat ; conférence de presse aux allures monarchiques d’un président venu justifier ses manquements, et à l’occasion nous annoncer que nous partions en guerre en Irak, sans mandant international légitime et sans même avoir consulté le Parlement.
Pour le président, l’objectif n’était-il pas de retrouver un peu de confiance vis-à-vis de ses concitoyens.
Est-ce trop tard ?

Parce qu’il avait trahi les idéaux démocratiques de la Révolution française, l’empereur Napoléon avait été qualifié d’homme sans nom par le philosophe allemand Johann Gottlieb Fichte. Devrons nous un jour appeler François Hollande l’homme sans nom, c'est-à-dire rien, peu de chose du point de vue de la probité intellectuelle mais beaucoup relativement aux promesses non tenues, aux idéaux trahis. Les mots creux utilisés ne peuvent pas remplir le vide créé et répondre à la perte de confiance que le président a lui-même produit.

Vouloir faire de la politique, vouloir être le représentant du peuple signifie avoir le souci de l’intérêt général, le souci de l’humanité.

François Baudin

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